À Dieu Michael Lonsdale !

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Michael Lonsdale, l’inoubliable frère Luc du film des Dieux et des Hommes de Xavier Beauvois, s’est éteint aujourd’hui à son domicile, à l’âge de 89 ans.

 

 

D’origine britannique cet immense comédien a incarné plus de 200 rôles au cinéma, au théâtre ou encore à la télévision. Il avait travaillé notamment avec François Ozon, François Truffaut, Miloš Forman, Steven Spielberg mais aussi Beckett, Marguerite Duras … Pour son dernier grand rôle, celui de frère Luc, il avait obtenu un césar du meilleur second rôle. Il avait également joué celui d’un abbé dans « Au nom de la Rose ».

Dans les années 1950, la découverte de l’art et la rencontre du Père Régamey ont mis Mickaël Lonsdale sur le chemin du christianisme. En 1987, il découvre le mouvement charismatique et la communauté de L’Emmanuel : « Je n’allais pas fort, j’étais comme un arbre à qui on avait coupé toutes ses branches. J’ai demandé à Dieu de me guider. Ce Dieu qui, selon Einstein, se promène incognito. Un jour, mon parrain m’a invité à participer à un groupe de prières dans une paroisse parisienne. J’ai écouté, secoué par la prière en langue et le partage des dons de l’Esprit-Saint. Je me suis aperçu après que, dans les peintures, mes personnages étaient toujours les bras levés, et ainsi suis-je né le jour de la Pentecôte ».

Michaël Lonsdale a témoigné de sa foi dans plusieurs ouvrages. En voici quelques extraits : « Au fond, qui est vraiment Dieu ? Pour moi, Il est la somme de tout l’amour du monde » – « La foi nous amène à bousculer nos habitudes, notre façon d’être, de prier. Mais il faut solliciter l’Esprit-Saint, Il n’attend que ça » (L’amour sauvera le monde – 2011). « Pour moi qui suis sensible à l’expression artistique, l’art est une forme de Dieu. La beauté est un des noms de Dieu. J’en suis souvent témoin : la beauté, l’émotion, peuvent mener à la foi. (…) La sensibilité nous rend perméables à la dimension spirituelle, et la foi peut nous saisir au détour d’une émotion, d’une découverte, d’une rencontre. Nous serons toujours surpris par l’imprévu de Dieu » – « Je ne suis pas seul dans la prière : d’autres croyants m’ont précédé, et leurs mots m’aident à prier » – « Cela m’est apparu très clairement : ce qui allait me sortir de mon chagrin, ce qui me rendrait le goût de vivre, était là. La vie fraternelle, la prière et la louange : Jésus venait à ma rencontre. J’étais fou de joie » – « L’humanité aspire à cette rencontre avec le divin, en étant prête parfois aux gestes les plus fous » (Jésus j’y crois – 2013) – « Que Dieu me donne l’Amour, pour le jour qui vient et pour l’Avenir, l’Espérance.(Entre ciel et terre : Péguy – 2014) – « Demeure assis dans le silence de la solitude , incline la tête , ferme les yeux , respire plus doucement , regarde par l’imagination à l’intérieur de ton cœur , rassemble ton intelligence c’est-à- dire ta pensée, de ta tête dans ton cœur. Dis sur la respiration : « Seigneur Jésus – Christ, ayez pitié de moi », à voix basse ou simplement en esprit » – « Dans chaque situation de notre vie quotidienne, nous pourrions trouver comment « désaltérer » nos contemporains. Nous connaissons notre source : elle nous abreuve. À nous d’offrir au monde ce verre d’eau symbolique, qui prendra la forme d’un regard bienveillant » ((Luc mon frère – 2018).

Dans « Oraisons » (2000) Michaël Lonsdale confiait ses prières intimes, ses oraisons à la gloire de la lumière, sa louange à Dieu et à ses créatures. Pour rendre un hommage à cet homme de foi qui était soucieux des meurtris, des perdus de la vie, nous vous invitons à méditer l’un de ces textes, véritable hymne à l’espérance : « Père, garde-moi le goût de vivre, de jubiler pour Toi. Que la nostalgie, la fatigue, la morosité, le manque d’élan soient évacués, pour laisser place à l’éblouissement, à une ouverture du cœur à toutes choses saintes, amicales, généreuses. Replonger immédiatement à la source de l’Amour, caché existant, ne demandant qu’à vivre, s’épanouir, envahir toute occupation et tout lieu. Que la porte du cœur généralement entrouverte soit poussée et que Tu viennes chez Toi, dans l’essence même de notre être. Visite, occupe, assainis tous les recoins ! Fais sauter les gonds, que rien ne Te soit dissimulé. Que le soleil que Tu es fasse le grand ménage printanier. Installe-Toi, occupe Ta maison, Tu es là, Seigneur, chez Toi. Viens, entre vite, vite ! ».

 

Georgette
Illustration : Creative Commons Attribution- Partage dans les mêmes conditions 3.0 (non transposée) – Georges Biard.

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