Homélie du 9 mai 2020 : « Gardons l’espérance ! »

Publié le

Samedi, 4ème Semaine du Temps Pascal

 

 

Homélie du Père Jean Delvolvé

« Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai » nous dit le Seigneur dans l’Évangile (Jn 14,14). C’est une phrase bien consolante en cette période difficile pour beaucoup d’entre nous !

Elle présuppose notre foi en Jésus Ressuscité et aussi en sa miséricorde. Mais qu’est-ce que le Seigneur veut nous donner ? Quelles sont les demandes qu’il veut nous accorder ?

Le Seigneur veut avant tout nous donner sa grâce de Salut pour que nous puissions un jour ressusciter avec lui. Cela correspond à la vertu de l’espérance, celle dont je veux vous parler ce matin.

1. Qu’est-ce que l’Espérance chrétienne ?

Comprenons tout d’abord l’espérance dans un sens humain. Il est légitime pour un agriculteur d’espérer avoir une bonne récolte s’il a bien cultivé sa terre et si les conditions météorologiques sont réunies. Il est légitime pour un étudiant d’avoir son Bac s’il a travaillé régulièrement et s’il en a les capacités. On comprend bien l’espérance humaine.

L’espérance chrétienne ne consiste pas en un désir simplement humain : que le Seigneur nous donne une bonne santé, un bon travail, un bon salaire… même s’ils sont des désirs légitimes que le Seigneur entend et qu’il est bon que l’on les lui confie. Mais le Seigneur vient aussi élargir notre horizon : ce que Dieu veut nous donner, c’est la vie éternelle, le bonheur éternel du ciel ! C’est là vers lesquels doivent tourner nos regards !

« Mon Dieu j’espère avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mérites de Jésus-Christ, votre grâce en ce monde et le bonheur éternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous tenez toujours vos promesses ! » nous dit l’acte d’espérance.

L’image qui représente l’espérance est celle de l’ancre. Comme un bateau que l’ancre fermement attaché au fond de la mer empêche de dériver aux aléas des courants, des marées, des tempêtes, ainsi notre espérance est fermement ancrée en Dieu et en sa grâce. Le Seigneur ne nous abonne pas dans les tempêtes de nos vies, mais il fait tout contribuer à notre Salut, à ce que nous puissions le rejoindre un jour dans son Royaume !

2. Sainte Joséphine Bakhita, modèle de l’espérance

Dans son encyclique sur l’espérance, Spe Salvi, le Pape Benoît XVI nous présente la figure de Sainte Joséphine Bakhita comme un modèle de l’espérance chrétienne. Qui est Sainte Joséphine ?

Enfant, Joséphine Bakhita a été enlevée dans son village de l’actuel Soudan pour devenir une esclave dans les tribus du nord. Elle est vendue à plusieurs reprises, elle passe de maîtres en maîtres et subit les pires sévices. Un italien la rachète et l’emmène en Italie pour qu’elle soit la gouvernante de sa fille. A Venise, elle entre pour la première fois dans une église et voit un crucifix. Elle interroge : qui est cet homme représenté sur la Croix ? Cela lui rappelle les condamnés à mort esclaves de son pays qui subissait le supplice de la crucifixion.

On lui explique que cet homme est Jésus le Fils de Dieu, mort et ressuscité pour nous sauver. Elle comprend alors que le Seigneur l’a rejoint depuis son plus jeune âge dans son esclavage. Si Jésus est mort sur une Croix, c’est pour lui ouvrir un avenir, pour l’entraîner à sa suite dans sa résurrection, la résurrection qui commence dès ici-bas par le baptême ! Tout va ensuite très vite. Bakhita demande le baptême, elle est affranchie, elle devient religieuse et illumine de sa joie la ville de Venise jusqu’à sa mort où des milliers de personnes viendront assister aux obsèques de la « sainte au sourire » !

3. Gardons l’espérance !

C’est donc un très beau modèle en ce temps où nous pouvons être tentés de perdre l’espérance devant les difficultés présentes et à venir : inquiétude financière et professionnelle, difficultés de tous ordres…

Le Seigneur ne nous abandonne pas dans ces difficultés mais il nous rejoint là, et va faire en sorte que tout contribue en un bien plus grand pour notre salut, même les croix et les difficultés, si nous ne nous en lui lâchons pas la main ! Si nous la tenons fermement dans la sienne, ferme comme une ancre qui amarre un bateau !

Ce matin, nous pouvons confier toutes les personnes qui sont tentés par la désespérance, nous pouvons les confier à l’intercession de la Vierge Marie en ce mois de mai, Marie étoile de l’Espérance qui a toujours gardé la confiance en Dieu dans les joies et dans les épreuves. Amen

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (14, 7-14)

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Puisque vous me connaissez,
vous connaîtrez aussi mon Père.
Dès maintenant vous le connaissez,
et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit :
« Seigneur, montre-nous le Père ;
cela nous suffit. »
Jésus lui répond :
« Il y a si longtemps que je suis avec vous,
et tu ne me connais pas, Philippe !
Celui qui m’a vu
a vu le Père.
Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ?
Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père
et que le Père est en moi !
Les paroles que je vous dis,
je ne les dis pas de moi-même ;
le Père qui demeure en moi
fait ses propres œuvres.
Croyez-moi :
je suis dans le Père,
et le Père est en moi ;
si vous ne me croyez pas,
croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes.
Amen, amen, je vous le dis :
celui qui croit en moi
fera les œuvres que je fais.
Il en fera même de plus grandes,
parce que je pars vers le Père,
et tout ce que vous demanderez en mon nom,
je le ferai,
afin que le Père soit glorifié dans le Fils.
Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom,
moi, je le ferai. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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