Mettre notre foi dans le nom de Jésus Christ et nous aimer les uns les autres (1 Jn 3, 18-24)

Publié le

Dans la lettre de la semaine dernière, Jean faisait allusion au monde « qui ne nous connaît pas ». Pour lui, il est évident que, bien que se côtoyant, il existe « deux mondes » :

– d’une part, il y a celui auquel nous sommes intégrés par notre baptême.  Dieu nous demande d’y participer activement afin de contribuer, dès maintenant, à la joie de la « vie éternelle ». C’est une vie vécue dans l’amour : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui, ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle »(Jn 3, 16). Ce monde fraternel auquel le monde aspire, par la grâce de notre baptême, nous devons nous efforcer de le construire jour après jour.

– et d’autre part, celui qui est indifférent, hostile à Dieu ; celui qui a rejeté le Christ, l’Eglise et ses disciples : « Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi…Mais vous n’appartenez pas au monde puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voila pourquoi le monde a de la haine contre vous » (Jn 15, 18-19). Ce monde, c’est celui des conflits, de l’incompréhension, du rejet, de la haine…

Cette inimitié ne doit cependant pas être un frein au témoignage que nous devons donner de notre foi en Jésus-Christ. Le devoir de tout baptisé n’est-il pas de faire connaître son message d’amour et de miséricorde à ceux qui doutent ou le rejettent. Aujourd’hui, la lettre de Jean regorge donc de verbes tels que : «  aimer, reconnaître, garder les commandements, faire ce qui plait à Dieu … ». Tous sont des invitations à vivre notre foi de façon concrète et visible: « …n’aimons pas en paroles ni par des discours mais par des actes et en vérité » (1 Jn 3, 18).

Pour Jean, la foi se résume à :

Aimer : Ce qui signifie qu’elle ne se dit pas uniquement avec des mots, elle se vit à l’intérieur de nous et se traduit par des actes concrets en adéquation avec la Bible.

Etre vrai : En reconnaissant que nous avons besoin de l’Esprit Saint pour discerner ce que devons, ce que nous pouvons faire. En  demandant à Dieu l’aide nécessaire et en restant certain que par le Christ, il nous la donnera : « …nous savons qu’il nous écoute en toutes nos demandes, nous savons aussi que nous obtenons ce que nous lui avons demandé » (1 Jn 5, 15).

Etre fidèle aux commandements de Dieu : C’est ce à quoi nous exhorte Jean dans cette 1ere lettre : « Tel est l’amour de Dieu, garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau » (1 Jn 5, 3). C’est grâce à l’éclairage donné par le Christ et l’Eglise et par la lecture de la Bible que nous apprenons à mieux les connaître. Nous devons avoir ancré en nous le désir de les vivre en vérité.

Les garder en nous : « Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu » (1 Jn 3, 24). Dans le texte, la racine grecque de garder « tereo »  renvoie à l’idée que l’observation des commandements se fait par une méditation personnelle ; dans un profond cœur à cœur avec Dieu, comme l’a fait Marie. Garder les commandements, c’est se les approprier, les approfondir ; les « faire germer en nous » afin que peu à peu, ils deviennent efficaces.

Demeurer en Dieu : Pour Jean, cela signifie : ne vous découragez pas, tenez bon … Dieu répond à vos appels et ce qui vous aidera à demeurer en Dieu c’est l’Esprit Saint. La fin du passage du texte de ce jour est, il faut le souligner, une belle introduction à l’évangile où le verbe demeurer apparaît huit fois !

Par cette injonction, Jean affirme avec force que la conversion est l’affaire de tous les baptisés. C’est ce que proclament les textes de ce temps pascal. C’est aussi ce que rappelle Jacques dans le second chapitre de sa lettre et qu’il résume par ces quelques phrases : la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi » (Jacques 2, 14-18).

Le Chrétien doit donc prendre conscience que : tout témoignage de notre foi, vécu en vérité, est un moyen efficace d’aide à la conversion ; que nos actes, nos paroles peuvent être des contre témoignages ; que cette foi, que nous proclamons chaque dimanche, doit être réellement perceptible dans nos communautés et dans notre vie personnelle. Chiara Lubich n’avait-elle pas écrit : « Si le feu que Jésus a apporté sur terre prenait en divers points d’une ville, et si, avec le concours de ses habitants, ce feu résistait à l’indifférence du monde, en peu de temps, la ville sera embrasée de l’Amour de Dieu ». 

Georgette

 

 

Plus de lecture...