Le psaume 91 se chante le jour du sabbat. Le peuple hébreu y célèbre  l’amour et la fidélité de Dieu. Aujourd’hui, si nous le reprenons, c’est pour rappeler que cet amour et cette fidélité se sont manifestés définitivement en Jésus-Christ. Après son écoute, nous vous invitons à le méditer.

La liturgie de ce 11eme dimanche du temps ordinaire n’en a retenu que les versets 2-3 et 13-15. Il y est question de rendre grâce et de témoigner du dessein bienveillant de Dieu qui, même dans les moments difficiles, vient éclairer nos vies : « Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur … d’annoncer, dès le matin, ton amour, ta fidélité, au long des jours ».

Se prémunir du doute

Nous le savons, la confiance du peuple hébreu fut mise à rude épreuve dans le désert du Sinaï et le doute s’installa, particulièrement lors de l’épisode de Massa et Meriba (Ex 17, 1-7). Or d’un rocher l’eau jaillit. Dès lors, les hébreux appelèrent Dieu « notre rocher ». En effet, seule la confiance dans le dessein bienveillant de Dieu peut prémunir le croyant du piège mortel du doute.

Grandir comme un palmier et pousser comme un cèdre

Les rédacteurs de la Bible s’inspiraient de la nature pour enraciner la foi du croyant. Ainsi, dans ce psaume, le psalmiste compare le fidèle à un palmier, à un cèdre, arbre « qui garde sa sève et sa verdeur ». Que nous apprennent ces deux comparaisons ?

– Le palmier : arbre au tronc bien droit, s’élançant vers le ciel, ses branches souples servaient, pendant la fête de Soukkot, à édifier la toiture de la soukka « la cabane » qui rappelait au peuple que pour être heureux, l’Homme n’a nul besoin de vivre dans un palace puisque la clé de la joie et du bonheur réside dans la qualité de nos relations avec Dieu, avec les autres et avec nous-mêmes. Les branches du palmier servent toujours à confectionner l’étui du bouquet rituel formé de quatre espèces utilisé pendant les prières et les offices de cette fête. La branche de palmier, le Loulav, représente la « colonne vertébrale » soutenant les actions élevant vers Dieu.

– Le cèdre : Les racines de cet arbre majestueux, profondément enraciné en terre, plongent dans l’eau. Son bois odorant et imputrescible, symbole d’immortalité, servait à construire l’armature des bateaux et Salomon  l’employa pour la construction du temple, maison pour ce Dieu qui sans cesse les soutient et qui traversera les temps.

Ainsi, lorsque le palmiste fait ses deux comparaisons, il emploie un langage accessible à tous afin de dire à l’Homme que ses actions doivent être droites, tournées vers Dieu et vers les autres. Il le fait pour que chacun comprenne que nous sommes appelé(e)s à devenir « une maison » pour Dieu. Le Christ reprendra  l’ image de l’eau vive : « l’ eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jn 4, 14), pour affirmer que nous devons nous abreuver à la source de la parole de Dieu.

Notre mission : annoncer la fidélité de Dieu.

Dans ce psaume, le verbe annoncer figure en son début « Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur … d’annoncer dès le matin ton amour … » mais aussi  à sa fin [« Vieillissant, il fructifie encore pour annoncer « Le Seigneur est droit »]. Cette insistance nous dit que la mission du croyant est donc de témoigner, par nos paroles, par nos actes, par tout notre être, de la fidélité éternelle de Dieu, de rendre compte de Son Amour.

Georgette

Sources : Marie-Noëlle Thabut – Sœur Anne Lécu (Vous les arbres et les animaux bénissez le Seigneur)

Illustration : Wikimédia Commons – Cèdre du Liban – Barouk – Auteur Olivier Bezes – GNU Free Documentation License