Notre Dame du Rosaire

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Nous savons peu de choses sur Marie, et c’est bien ainsi. La méditation du rosaire n’est autre que la méditation de l’évangile, avec celle qui « gardait toutes choses en son cœur ». Prière de pauvre pour les pauvres que nous sommes quand nous n’avons plus de mots pour parler à Dieu… En égrenant dizainiers, chapelets ou rosaires, nous sommes entrainés par Marie au cœur de l’évangile.

 

Nous sommes avec elle étonnés de la visite d’un ange qui vient lui dire qu’elle a trouvé grâce aux yeux de Dieu. Manière d’entendre que c’est chacun d’entre nous, à sa manière, qui trouve grâce aux yeux de Dieu.

Nous courrons avec elle chez Elisabeth la cousine, et dans l’étreinte de ces deux femmes enceintes, c’est la vie en nous qui tressaille dans nos stérilités. Oui, le Seigneur est avec toi ! Oui, nous croyons qu’il est avec nous ! Et le tressaillement de nos entrailles n’est que l’attente vive, d’une vie pleine, vivante, pour tous à partager avec tous, sans attendre.

Nous sommes avec elle dans la nuit, à chercher une place, au milieu de tous ceux qui n’ont pas de place en ce monde. Juste une petite place pour accoucher, une toute petite place pour un nouveau-né, mais voilà, « il n’y a pas de place pour eux ».

Nous sommes avec elle dans le froid de la nuit, au fond d’un hangar sur la paille où va naître son enfant. Nous sommes avec elle sur le chemin de l’exil, pour protéger cet enfant du meurtre qu’un fou a décidé pour garder son trône. Et cette question lancinante : pourquoi la naissance du Messie entraîne-t-elle dans son sillage la mort d’enfants innocents ?

Nous sommes avec elle à Jérusalem, en train de chercher son fils qui est resté au Temple avec les savants alors que c’est l’heure de rentrer à la maison. Et dans cette caravane, combien sont là, que nous connaissons, qui ne comprennent pas très bien ce que c’est qu’un fils, si différent, si différent de ce qu’on croyait qu’il serait…

Nous sommes avec elle à la noce, et caché dans un coin, entre deux outres de vin presque vides que des serviteurs sont bizarrement en train de remplir d’eau, nous entendons ces mots qui résonnent comme une imploration : « Faîtes tout ce qu’il vous dira. »

Nous sommes avec elle au pied de la croix. Et toutes les mères du monde qui ont perdu un fils se tiennent là. Et toutes celles qui tremblent de la violence du monde se tiennent là. Et toutes celles et ceux qui prient Dieu sans plus avoir de mots se tiennent là. Et l’Unique, le

 

Sr Anne o.p

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