Homélie du 27 mars 2020

Publié le

Vendredi, 4ème Semaine de Carême

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 7, 1-2.10.14.25-30)

En ce temps-là,
Jésus parcourait la Galilée :
il ne voulait pas parcourir la Judée
car les Juifs cherchaient à le tuer.
La fête juive des Tentes était proche.
Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem
pour la fête,
il y monta lui aussi,
non pas ostensiblement, mais en secret.

On était déjà au milieu de la semaine de la fête
quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait.

Quelques habitants de Jérusalem disaient alors :
« N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ?
Le voilà qui parle ouvertement,
et personne ne lui dit rien !
Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu
que c’est lui le Christ ?
Mais lui, nous savons d’où il est.
Or, le Christ, quand il viendra,
personne ne saura d’où il est. »
Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria :
« Vous me connaissez ?
Et vous savez d’où je suis ?
Je ne suis pas venu de moi-même :
mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé,
lui que vous ne connaissez pas.
Moi, je le connais
parce que je viens d’auprès de lui,
et c’est lui qui m’a envoyé. »

On cherchait à l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui
parce que son heure n’était pas encore venue.

– Acclamons la Parole de Dieu.

 

Homélie du Père Alexandre

Dans l’évangile, le Seigneur nous fait un clin d’œil, à nous « Qahal », « fraternité nouvelle ».

Cet évangile se déroule en effet pendant la fête juive des Tentes, appelé aussi fête des « Cabanes », en hébreu Souccot. C’est la fête la plus mentionnée dans le Premier Testament, au point d’être appelée « la fête » (1 R 8, 65), même dans notre évangile ce matin. Or, cette fête rappelle la sortie d’Egypte, et plus précisément les 40 années au cours desquelles Qahal, le peuple de Dieu, vécut dans le désert en route vers la Terre Sainte, guidés par Moïse. Pendant tout ce temps, les Hébreux avaient habité des tentes ou des huttes, et c’est pourquoi à l’occasion de la fête de Tentes les Juifs bâtissent une petite cabane dans leur jardin, dans leur cour ou sur leur balcon.

Les Juifs doivent habiter dans cette cabane temporaire, construite uniquement pendant les 7 jours de la fête. En fait, ils y dorment rarement, mais ils peuvent y prendre leurs repas en famille, ils y reçoivent leurs amis, ils y pratiquent la lecture et la prière. Chaque jour de la fête, ils invitent aussi une grande figure biblique dans leurs cabanes, en méditant les textes de la Bible qui les concerne : Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Aaron et David. C’est enfin une fête joyeuse. Il est de tradition de confectionner pendant cette fête un bouquet fait de trois plantes et d’un fruit, appelé en hébreu le « loulav », et de l’agiter à des moments particuliers en chantant : « hosanna », c’est-à-dire : « sauve maintenant ».

Alors que nous ne pouvons plus nous retrouver à l’église, ni entre voisins ou amis, je vous propose, si vous ne l’avez pas déjà fait, de créer chez vous un coin prière, de soigner la beauté de ce coin prière par des tissus, des photos de vos amis, des fleurs, des bougies, et des images, enfin de vous donner rendez-vous à une heure fixe dans ce coin prière chaque jour. Ce sera notre cabane, notre lieu où nous retrouverons par la pensée tous ceux qui nous entourent, ce sera notre Tente de la Rencontre avec le Seigneur, en se souvenant de cette recommandation de Thérèse d’Avila : « la prière ne consiste pas à beaucoup penser, mais à beaucoup aimer … à se laisser aimer ». Vous pouvez même y déposer déjà un rameau que vous pouvez fabriquer avec des branchages de laurier, de tuya ou d’arbres en fleurs, et que nous bénirons dans une semaine aux Rameaux. Et avec ce branchage, nouveau loulav, pendant les 7 jours qui nous séparent du dimanche des Rameaux, de chanter chaque jour au Seigneur : « Hosanna ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna ! Béni soit le Christ, notre roi ! » (Jn 12, 13)

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