Mène le bon combat de la foi (1Tm 6, 11-16)

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En ce 26ème dimanche du temps ordinaire, allons à la découverte de Timothée et méditons ce passage de la lettre que St Paul lui adresse.

 

Paul, en mission à Lystres, ville de Lycaonie (région de l’Asie Mineure), recherche un auxiliaire. Il entend  parler de Timothée, fils d’une femme chrétienne d’origine juive et d’un père grec. Paul le choisit pour compagnon et lui transmet tout ce qu’il a appris du Seigneur. Cette rencontre va façonné la vie de Timothée. Les deux hommes vont cheminer ensemble à la suite du Christ et Paul dira de lui qu’il est son « véritable enfant dans la foi » : « …à Timothée, mon véritable enfant dans la foi…. » (1 Tm 1, 2). Des liens forts unissent les deux hommes. Ce sont ceux de deux serviteurs de Dieu, conscients de la mission qui est la leur. Liés par le Christ, le but de leur ministère est l’amour universel. Par leur enseignement, la conscience doit être touchée et le cœur ouvert. Pour Paul, l’aide de Timothée est si précieuse que c’est lui qui aurait signé plusieurs de ses lettres.

 

Les épîtres à Timothée nous parle de l’Assemblée (c’est à dire de l’Eglise). Elles sont appelées les « épîtres pastorales » en raison des directives données aux « pasteurs » ou responsables des Eglises. Elles ont pour but de raviver la mémoire de l’enseignement de Paul et de l’actualiser pour une nouvelle génération.

 

Le chapitre 6 présente des leçons que Paul met en relief en parlant des esclaves. Dans la nouvelle création voulue par le Christ :  «  Il n’y ni juif ni grec, il n’y a plus a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Gal. 3:28) dit-il.

 

Les versets lus aujourd’hui sont une mise en garde de Paul : «  Toi, homme de Dieu, recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi » ( v 11). En effet, même pour un enfant de Dieu comme l’est Timothée, les dangers sont grands. Pour garder une foi intacte, il faut combattre sans cesse. Or le vrai combat de la foi n’est pas une lutte guerrière. Il consiste à laisser naître en soi l’amour, la charité, la douceur, la persévérance, la tolérance… et faire croître ces sentiments malgré les chutes. Il s’agit de devenir un modèle pour les croyants et de veiller à l’authenticité de l’enseignement du Christ.

 

Le verset « Garde le commandement du Seigneur, en demeurant sans tâche, irréprochable… » (v 14) est, quant à lui, une invitation de Paul à ce que son compagnon demeure fidèle à son baptême en toute chose. Cette demande s’adresse à nous aussi puisque l’onction baptismale nous conforme au Christ et nous appelle à en témoigner par la mission. C’est ce que rappelait Madeleine Delbrêl : «  Le missonnaire est quelqu’un qui prie, quelqu’un qui témoigne, quelqu’un qui aime ». A la suite du Christ, nous devenons tous : Prêtre, Prophète et Roi. Prêtre en nous tournant vers Dieu, en Le priant, en Lui offrant nos joies, notre travail, nos engagements et, dans l’Eucharistie, en participant à la grande prière de l’Eglise. Prophète en rendant compte de notre foi, de notre espérance ; en l’annonçant avec amour, intelligence et sans orgueil. Roi en étant le levain dans la pâte, le sel de la terre, la lumière du monde ; en favorisant tout ce qui aide l’Homme à « grandir » selon le désir de Dieu.

 

Ce passage se termine par la profession de foi de Paul. Toute sa pensée est tournée vers l’avenir. C’est à-venir qu’il appelle « vie éternelle » . Pour Paul, Dieu est le Tout-Autre et personne ne peut prétendre le connaître. Il est hors de notre portée. Nous ne pouvons atteindre par nous-mêmes cet échange d’amour reçu et donné. Seule l’aide de Sa grâce le peut ; elle n’est autre que la démonstration de son amour envers nous et se résume par ces mots :  « Quand la tempête sévit en ton âme, que tu es tourmenté par des doutes, des perplexités, des scrupules, des aridités, des ennuis, des dégoûts, des tentations, le désespoir, jette-toi aveuglément dans mes bras. C’est le seul moyen de les rendre salutaire ». (Le pain du chaque jour – Père Dunoyer – 1918). Cet amour nous invite à édifier, dès aujourd’hui, le « royaune » voulu par Dieu dès le commencement : « il a voulu que tous les hommes constituent une seule famille et se traitent mutuellement en frères » (Gaudium et Spes). Il est décrit dans les actes de apôtres : « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun, ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous en fonction des besoins de chacun »(Ac, 44-45). Le démocrate Chrétien, Maurice Schumann (1911-1998), ministre des affaires sociales et des affaires étrangères avait écrit : « Faisons entrer les valeurs morales et spirituelles par les deux portes de la cité. Il est temps que l’amour devienne une force ».

 

Demandons sans cesse au Christ la force nécessaire pour nous aider à avoir cette exigence.

 

Georgette

Sources : Bibliques – Marie-Noëlle Thabut

 

 

 

 

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