Nunc dimíttis servum tuum Dómine – Le cantique de Syméon

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En ce dernier dimanche de décembre, nous fêterons la Sainte Famille et dans son évangile, Luc nous présente Syméon.

Qui est Syméon ?

Il nous le présente comme un homme juste. Ce qualificatif est très important car il signifie qu’ il vivait pleinement l’ Alliance avec Dieu et son peuple.

De plus, il nous dit qu’ il est pieux, qu’ il est vraiment un homme de foi qui connaît et pratique avec fidélité les observances de la tradition juive.

Toute sa vie, se conformant à la Loi, il est resté accordé au regard et au cœur de Dieu.

Syméon se rend au Temple sous l’action de l’ Esprit Saint

En parlant de Syméon, Luc mentionne par trois fois l’Esprit Saint.

En effet, c’ est grâce à l’ Esprit Saint que Syméon avait compris qu’ il ne verrait pas la mort avant de voir le Messie promis par les écritures.

Aussi, sous son action, se rend-il au temple.

C’ est ainsi qu’ au moment où Joseph et Marie, selon la coutume,  présentent Jésus au Temple, il reçoit l’enfant dans ses bras et bénit Dieu en disant :

« Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. »

Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples … »

Une prière de bénédiction exprimant joie et gratitude.

 Sa prière exprime joie et gratitude. Elle offre des similitudes avec celle de Zacharie, le père de Jean-Baptiste qui lui aussi était rattaché au temple :

« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple. Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur, comme il l’ avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens : salut qui nous arrache à l’ ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte, serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte, afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. » (Lc 1, 68 à 76)

Syméon, un homme de patience

L’ attente du Messie façonna la vie de Syméon. Dès lors, parvenu à un âge avancé, il comprend que cet enfant est celui qu’ il attendait avec patience.

D’ailleurs, c’ est ce que souligne le pape François dans son homélie du 02 février 2021 :

« Celui qui reconnaît dans l’ Enfant la lumière venue éclairer le peuple est un vieillard qui a attendu avec patience l’ accomplissement des promesses du Seigneur. Il a attendu avec patience… Toute sa vie il a attendu et a exercé la patience du cœur. Dans la prière il a appris que Dieu ne vient pas dans des évènements extraordinaires, mais accomplit son œuvre dans la monotonie apparente de nos journées, dans le rythme parfois fatigant des activités, dans les petites choses que nous continuons de faire avec ténacité et humilité en cherchant à accomplir sa volonté. Cheminant avec patience, Syméon ne s’ est pas laissé user par l’ écoulement du temps.

C’ est un homme maintenant âgé, et pourtant la flamme de son cœur est encore allumée ; dans sa longue vie il aura parfois été blessé, déçu, et pourtant il n’ a pas perdu l’ espérance ; avec patience, il conserve la promesse sans se laisser envahir par l’ amertume du temps passé ou par cette mélancolie résignée qui émerge lorsqu’ on arrive au crépuscule de la vie. L’ espérance de l’ attente s’ est traduite en lui dans la patience quotidienne de celui qui, malgré tout, est demeuré vigilant, jusqu’ à ce que, finalement, « ses yeux voient le salut »La patience de Syméon est donc un miroir de la patience de Dieu. De la prière et de l’ histoire de son peuple, Syméon a appris que Dieu est patient » (Extraits de l’ homélie du pape François du 02 Février 2021).

Ainsi, en sa personne, Syméon résume toute l’ histoire de son peuple, de sa quête. Et maintenant il est le témoin privilégié de la première alliance et de ses Écritures.

C’ est pourquoi il proclame que Dieu vient de réaliser sa promesse et que celle-ci est universelle, pour tous les peuples.

Mais il devine aussi que la vie de cet enfant, qu’ il tient dans ses bras, ne sera pas un tranquille.

Comme il le dévoile à Marie, il rencontrera l’ adversité et suscitera la division.

Habité par la sagesse, lucide, il pressent que les événements à venir seront tragiques mais néanmoins éclaireront à jamais l’ Humanité.

Le Cantique de Syméon

Appelé en latin « Nunc dimíttis servum tuum Dómine » ce cantique, tiré du récit de la présentation de saint Luc, est récité ou chanté chaque soir lors de l’ Office des Complies.

Alors, pourquoi ne pas le lire lors de notre prière du soir.

Le cantique de Syméon par la chorale de la communauté de l’ Emmanuel

R/ Maintenant, Seigneur,
Tu peux me laisser m’ en aller dans la paix
Maintenant, Seigneur, Tu peux me laisser reposer.

1 – Tu peux laisser s’ en aller ton serviteur en paix selon ta parole,
Car mes yeux ont vu le salut que tu prépares à la face des peuples.

2 – Lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël ton peuple.
Gloire au père, et au Fils, et au Saint Esprit, pour les siècles des siècles.

Pour conclure :

Après l’ avoir écouté et médité, nous pouvons nous poser ces quelques questions :

Aujourd’hui, dans ma vie personnelle ou ecclésiale, dans ma quête spirituelle, à quoi Syméon m’appelle-t-il ?

Quel est le signe qui proche et petit me laisse cependant entrevoir le salut, qui me permet de voir une lumière qui me réjouit ?

Georgette

Sources : A l’ écoute des évangiles – Hozanna (Cantique de Syméon) – Homélie du pape François – Conférence des évêques de France : Catéchèse et Catéchuménat.

Illustrations : Image mise en avant – évangile et peinture (Berna) –

Wikimédia Commons : Arent de Gelder (1645–1727) – La prière de Syméon – Musée Mauritshuis à La Haye (Pays-Bas)

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