Notre prière pour les enfants qui souffrent

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Dans sa vidéo du mois de Novembre, le pape François nous appelle à prier pour les enfants :

  • qui souffrent, qui sont touchés par la pauvreté, la faim et le travail forcé.

Sa demande est pour nous l’occasion de nous interroger et de réfléchir sur les différentes causes des épreuves qu’ ils subissent.

Le travail des enfants dans le monde

Au cours de la dernière décennie, le nombre des enfants se trouvant dans l’obligation de travailler était en diminution.

Mais les conséquences économiques de la pandémie du Covid 19 s’ avèrent catastrophiques dans les pays où régnait déjà la pauvreté.

Un cri d’alarme

L’ O.N.G. Humanium s’ occupe de la  protection et du bien-être des enfants. Dans un article en date du 17-08-2021  elle signalait que :

  •  L’ organisation Internationale du Travail (O.I.T.) et l’ UNICEF venaient de publier le nombre d’ enfants se trouvant dans l’obligation de travailler.

Il était de 160 millions (97 millions de garçons et 63 millions de filles). Parmi eux, 79 millions accomplissaient des tâches dangereuses.

Selon un autre rapport de l’ O.I.T. de 2019, les enfants qui se trouvent dans l’ obligation de travailler vivent principalement en Afrique, en Asie et dans le Pacifique.

Le cas de l’Afrique

Toutefois, c’ est en Afrique Subsaharienne que les jeunes enfants travaillent le plus car ils naissent dans des familles d’une extrême pauvreté.

En outre, dans ces pays les aides gouvernementales sont quasi inexistantes. Il en est de même pour les protections sociales adéquates.

De plus ces régions sont le théâtre de nombreux conflits armés.

Des inégalités entre les sexes et les zones d’habitation

Il faut noté que le travail des enfants est plus répandu et élevé :

  • Chez les garçons. De surcroît leur travail est beaucoup plus dangereux car ils travaillent dans les exploitations minières (cobalt – coltan – or …)
  • Les filles, quant à elles, assument environ 21 H de tâches ménagères par semaine.
  • Le travail des enfants est plus répandu dans les zones rurales.

Pourquoi la pandémie a-t-elle favorisé la recrudescence du travail des enfants ?

Avant la pandémie les chiffres étaient déjà alarmants suite :

  • aux nombreux conflits qui sévissent dans le monde et à des lois et des règlements inadaptés.
  •  à la discrimination et au poids des traditions.

Mais elle a eu une très forte influence sur la recrudescence du travail enfantin. En effet, les conditions de vie se sont fortement dégradées :

  • suite à la perte d’emploi d’un de parents.
  • la fermeture des écoles.

avec pour conséquence des enfants qui, après s’ être trouvé dans l’obligation de subvenir à leurs besoins, abandonnèrent définitivement les études.

C’ est ainsi que, depuis la pandémie, 24 millions d’enfants sont déscolarisés.

Les enfants employés dans les industries textiles en Asie du Sud

Suite à la Fast Fashion (la mode rapide, éphémère, peu onéreuse et tendance) des entreprises occidentales se tournent vers l’ Inde, le Pakistan et le Bangladesh. En effet, dans pays en voie de développement, ils obtiennent des prix toujours plus compétitifs.

Selon Humanium, cela se traduit :

  • par des salaires très bas, des normes de sécurité pratiquement inexistantes et le recours au travail des enfants.

La richesse minière en Afrique

Le sous-sol du continent africain est riche de minerais. Parmi eux le cobalt et le coltan sont indispensables aux grands groupes électroniques et automobiles.

Le coltan, grâce à une capacité particulière à stocker et à libérer l’ énergie électrique, est très recherché pour le fonctionnement des batterie lithium-on.

Il est donc utilisé dans les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et d’autres appareils tels que véhicules électriques etc … Avec le développement de la technologie 5G, la demande de coltan va augmenter.

Or, 60 % des réserves mondiales de ce précieux minerai se trouvent dans la province du Kivu en République démocratique du Congo (RDC).

Dans cette contrée soumise à de nombreux conflits, Médecins Sans Frontières et d’autres O.N.G  estiment que certains d’entre eux seraient liés à cette richesse minière.

Les enfants mineurs du Kivu (R.D.C.)

Région particulièrement pauvre et instable, de jeunes enfants, originaires de villages et de villes isolés, doivent abandonner l’école. Certains n’ont d’ailleurs jamais eu l’occasion de s’ y rendre.

C’ est ainsi qu’ environ 40 000 enfants et adolescents, malgré l’interdiction gouvernementale, travaillent dans les mines. Ils constituent un « vivier » de main-d’œuvre bon marché.

Travaillant à main nues, sans protection, ils risquent leur vie (éboulement des galeries). De plus, ils sont exposés à la radioactivité, inhalent de la poussière ainsi que des gaz tel que le méthane… En conséquence ils développent de nombreuses maladies pulmonaires ou osseuses.

Les enfants victimes des déplacements de population

Les guerres qui sévissent dans le monde sont l’ une des causes des épreuves que subissent les enfants.

Le 7 Novembre, l’ Unicef informait que des milliers d’enfants, fuyant les zones de combats qui s’intensifient dans l’est de la RDC, courent un grave danger dans les camps de déplacés internes.

Dounia Dekhili responsable des urgences déclarait : « environ 100 000 personnes déplacées au cours de ces dix derniers jours vivent dans des abris de fortune dans les villes de Goma et Lubero. Dans les camps, la pénurie d’ eau risque de provoquer une épidémie de choléra ».

Et elle ajoutait : « En plus de la menace du choléra, les enfants et les adolescents risquent de subir des violences sexistes dans ces camps particulièrement exigus ».

La vie de ces réfugiés est en grave danger. En effet, plusieurs cas de maladies respiratoires et diarrhéiques sévissent déjà dans les sites de déplacés et une centaine d’enfants souffrent de malnutrition (Information du 14 Novembre).

De surcroît, dans le chaos engendré par ces déplacements, près de 190 enfants vivent séparés de leurs familles ou de leurs tuteurs. Même si 80 ont retrouvé leur famille, d’autres non accompagnés, apparaîtront au fur et à mesure de l’ évolution de cette crise.

Pour une prise de conscience

Certes, les multinationales ont une grande part de responsabilité dans ces tragédies. Toutefois, nous qui vivons dans une société de consommation, il est de notre devoir de nous poser ces questions :

  • Cherchons nous vraiment à connaître les conditions dans lesquels les produits que nous achetons sont fabriqués ?
  • Sommes-nous prêts, en particulier dans le domaine vestimentaire, à acheter moins mais mieux ?
  • A mettre le juste prix pour les objets que nous achetons ?
  • A ne pas succomber à la tentation du dernier portable alors que celui que nous possédons est encore utilisable ?

D’ autre part, nous savons à quel point la jeunesse suit les courants de la mode vestimentaire et combien elle est connectée (portables tablettes, jeux électroniques …). Aujourd’hui, selon de récentes enquêtes, plus de la moitié des écoliers âgés de 7 à 14 ans (55 %) possèdent un téléphone portable.

Cette tendance s’est accélérée en 2021, en particulier chez les 9-10 ans avec une augmentation de 12 %. De plus, il faut remarquer que selon ces études 26 % des 7-8 ans possèdent déjà un smartphone !

Notre prière

Dans son homélie du 11 novembre, le Père Vianney posait cette question :

« Quand nous nous trouverons en vérité devant Dieu, Il nous demandera des comptes et nous posera cette question « qu’ as-tu fait de ton frère ? ».

Alors, après l’ écoute du message du pape François nous devons certes :

  • prier pour tous ces enfants qui souffrent dans le monde,
  • ainsi que pour les gouvernants de ces pays afin qu’ ils instaurent des lois permettant  un réel accès à l’éducation, à la santé …

Mais nous devons aussi faire des efforts.

Pour conclure :

Les jeunes utilisent rarement leur portable pour téléphoner à leurs parents. Ils l’ utilisent plutôt pour envoyer des SMS, jouer et regarder des vidéos.

Selon une étude publiée en février 2022 par l’ Union Nationale des associations familiales (UNAF), 46%  des parents expriment leur impuissance concernant la gestion du temps de leurs enfants sur les  appareils numériques. Ces chiffres doivent nous interpeller !

Car, malgré leur utilité, l’ omniprésence de tous ces appareils connectés risque, par un usage inapproprié, de mettre nos enfants et nos adolescents en danger avec :

  • un risque d’harcèlement sur les réseaux sociaux.
  • des photos partagées à l ’insu de leurs auteurs;
  • la confrontation à des images pornographiques et violentes.

Or, la première expérience de visionnage de tels contenus intervient à un âge de plus en plus précoce bien que cette confrontation ne résulte pas forcément d’une consultation volontaire mais  d’ un clic maladroit sur des liens publiés, des forums ou des sites illégaux de jeux, etc.

Ces images peuvent avoir de graves conséquences pour leur développement affectif.

L’ Office Mondial de la Santé s’ inquiète donc de cette omniprésence du portable dans la vie de nos enfants car, les yeux rivés les tchats … ils risquent :

  • de s’ isoler, de ne plus avoir conscience de la beauté du monde qui les entoure, ni des dangers qui les guettent.

En conséquence, il est temps de réagir, à la fois pour le bien des enfants qui travaillent mais également pour nos enfants.

N’ oublions pas que tous sont appelés à mener une vie pleinement humaine.

Georgette

 

Sources : Humanium (Juin 2021) – Unicef (Novembre 2022).

Illustrations : Photos Pixabay – Vecteurs Freepik (Licence libre) – Wikimédia Commons (Libre de Droit)

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