Lundi 15 Août, fêtons Marie le phare du bateau Église

Publié le

L’ Assomption de la Vierge Marie

Fixée au 15 août dès le VIe siècle, cette fête célèbre la mort, la résurrection, l’ entrée au ciel et le couronnement de la Vierge Marie.

Le mot « assomption » vient d’un mot latin qui signifie « enlever ».

Après sa mort, Marie fut enlevée pour accéder directement dans la vie en Dieu puisqu’ elle entre corps et âme dans la gloire de son Fils.

Aussi se trouve-t-elle dans une autre dimension de l’existence qui ne nous est pas encore accessible.

Ici prennent sens les paroles qu’ elle prononça dans son Cantique d’action de grâce : «  Le Puissant fit pour moi des merveilles … Il élève les humbles …».

Cette fête nous parle donc de l’ accueil, en Marie, de la vie éternelle :

« Avec la résurrection de Jésus, c’est l’ annonce de notre propre résurrection personnelle qui est dévoilée » (P. Benoît Grière).

Fêter l’ Assomption de Marie, c’ est célébrer son passage de la mort à la vie, de la terre à la gloire de Dieu.

Marie, Reine du Ciel

Le 22 août, une semaine après la fête de l’ Assomption, l’ Église célèbre celle de Marie, Reine du Ciel.

La Constitution sur l’ Église du Concile Vatican II indique à propos de la royauté de la Vierge Marie :

« Marie fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils » (Lumen Gentium, 59).

Aussi ces deux fêtes  célèbrent-elles un seul mystère : l’ élévation, corps et âme, de Marie ainsi que son couronnement en tant que Reine du ciel.

C’ est ce qu’ explique le pape Pie XII dans son encyclique Ad coeli Reginam :

« La solennité de l’ Assomption se prolonge joyeusement par la célébration de la fête de la royauté de Marie … Nous y contemplons celle qui, resplendit comme reine et intercède comme mère ».

Les représentations de Marie Reine du Ciel

 

De nombreux tableaux, statues, vitraux ou bannières nous invitent à contempler Marie dans sa Royauté.

Certes, elle porte une couronne. Toutefois, son titre de Reine du Ciel nous dit surtout qu’ à l’ image de Jésus  « venu, non pour être servi, mais pour servir » (Mt 20, 28), Marie exerce une royauté d’amour pour l’ humanité.

Tout au long de sa vie, Marie fut la servante du Seigneur.

Aujourd’ hui couronnée au ciel, Elle est reine en nous aidant et en nous aimant, nous ses enfants !

Une mère aimante

Dans son homélie du 22 août 2012, Benoît XVI disait de Marie :

« Elle est la Reine du ciel, proche de Dieu, mais elle est aussi la mère qui est proche de chacun et de chacune de nous, qui nous aime et qui nous écoute ».

Les statues évocatrices de Notre Dame de Grâce à Équemauville

La chapelle Notre-Dame-de-Grâce fut construite en 1600-1615 par les bourgeois et les marins de Honfleur à l’emplacement d’une ancienne chapelle.

Situé sur les hauteurs, ce sanctuaire, vénéré depuis des générations, attire de plus en plus de monde.

Le lundi de la Pentecôte, jour de la fête de la mer, une longue procession gravit la côte des capucins. Des enfants portent des maquettes de navires en chantant et en priant afin d’ honorer les gens de la mer. Une autre procession se déroule le 15 Août.

Dans la chapelle, nous pouvons contempler deux statues de Marie .

Marie qui nous sauve

La statue représente la vierge couronnée qui, d’une main nous présente son fils tenant un globe surmonté d’une croix. De l’ autre, Elle tient une bouée de sauvetage.

Cette représentation nous rappelle ce chant de l’Emmanuel :

« Regarde l’ étoile, invoque Marie, si tu la suis, tu ne crains rien…Elle te conduit sur le chemin… Elle est avec toi et jusqu’au bout Elle te guidera ».

Marie portant  dans ses bras le bateau Église

La seconde nous montre Marie qui, sur un bras, porte Jésus  qui, dans un geste d’accueil, ouvre ses bras.  De l’autre côté, elle porte un bateau.

Un symbolisme fort

 

La nef (partie du bâtiment où se rassemblent les fidèles) vient du latin « navis » qui signifie navire ou vaisseau. D’autre part, dans certaines régions, la charpente en bois de la voûte ressemble à une coque de navire retournée voguant sur les eaux célestes.

Aussi, le bâtiment construit à la gloire de Dieu est le signe visible du navire Église qui, traversant les tempêtes et les eaux calmes, transporte le peuple de Dieu jusqu’ au port du royaume des Cieux.

Marie, mère du bateau Église

La foi de l’ Église trouve sa naissance dans la Bible. La prière de l’ Église, quant à elle,  manifeste le projet de salut de Dieu pour l’humanité.

Aussi convient-il de faire appel à Sa liturgie pour comprendre le mystère de la Vierge Marie.

En effet, à l’Annonciation, Marie est devenue la Mère de Jésus, le Fils de Dieu fait homme.

C’est pourquoi, l’ événement de l’ Annonciation représente la nouveauté de l’ Incarnation mais aussi le commencement de l’ Église dont Jésus est la tête et Marie le cou.

L’ annonciation met en lumière la naissance de l’ Église

L’ annonciation, appelée par certains Pères de l’ Église « la fête de la racine », exprime le mystère de l’ accueil du Fils de Dieu « par la foi de Marie».

Elle nous parle encore de sa tendresse maternelle envers  son Fils (cf. Préface de la messe).

La prière sur les offrandes, quant à elle,  met en lumière la naissance de l’ Église, Corps du Christ.

De cette façon, celle-ci n’oublie pas qu’elle commença le jour où le Verbe se fit chair.

Marie, mère de toute l’humanité

Aussi la Constitution pastorale sur l’ Église « Gaudium et spes » nous enseigne-t-elle  que :

« Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’ est, en quelque sorte, uni lui-même à tout homme » (n°22,2).

Par conséquent, la Vierge Marie est devenue aussi mère de toute l’ humanité.

C’est ce qui peut-être explique, en partie, la dévotion des croyants des religions non chrétiennes qui se rendent en pèlerinage dans les sanctuaires mariaux.

Pour conclure :

Plus que jamais le pape François nous invite à monter dans la barque-Église, à jeter les amarres et à oser prendre le large malgré les tempêtes qui secouent l’  Église et le monde.

Alors, pour célébrer l’Assomption et la fête de Marie-Reine du Ciel, méditons ces paroles du chant « Un navire qui s’appelle une église » de Martin Gotthard Schneider (1930-2017).

Ce théologien protestant Allemand, compositeur, musicien nous dit que :

« L’ Église est le bateau du Christ sur l’océan du temps, cherchant au vent du Saint-Esprit l’éternité de Dieu … ».

Puis faisons notre la prière du marin.

Georgette

Sources : Ursulines – Union Romaine Catholique et Service diocésain de formation permanente (Sédifop) du diocèse de Saint-Denis de la Réunion et Aleteia.

Illustrations : Wikimédia Commons – Assomption de la Vierge de Michel Sittow (1469-1525) Domaine public.

Photos Jean-Lucien G.  : Notre Dame de Grâce à Équemauville.

Statue de l’ église Ste Catherine à Honfleur et de l’ église St Pierre et St Paul à Obernai.

Nef et voute de l’église St Martin à Yport.

Plus de lecture...