Homélie du père Vianney – 4e dimanche TO – année C – (29-30/01/2022) –

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Lectures du jour : Jr 1,4-5.17-19 / Ps 70 / 1 Co 12, 31 à 13,13 / Lc 4, 21-30

Nous vous invitons à écouter et méditer l’homélie du Père Vianney

Nous allons lancer, dans notre groupement Notre Dame de la Fraternité, la consultation demandé par le Pape François en vu du synode proposé pour l’Église universelle.

Qu’est-ce que c’est ?

Un synode, c’est une marche ensemble durant laquelle toute l’Église prend le temps de s’interroger sur sa vie et sa mission. On pourrait être tenté de se dire : « on passe notre temps à ça ».

Il y a 50 ans, c’était le Concile Vatican II, plus récemment, la démarche synodale lancé par notre évêque pour le diocèse. On s’interroge toujours pour remettre en question ce que l’on fait.

D’une certaine manière, c’est bien cette même question qui revient :  on s’interroge et rien ne change, avons-nous la réponse ?

Peut-être que les questions de fond ne sont pas : à qui Dieu s’adresse-t-il ?, et est-ce aujourd’hui et en Jésus que Dieu parle et agit ?

1/ Une écoute  

L’ équipe organisatrice du synode désire que tout le Peuple de Dieu soit consulté, écouté, entendu. Si nous voulons que l’Église soit toujours plus fidèle à sa mission, il est important que cela ne tombe pas d’en-haut, mais parte de nous, de nos réalités, là où nous sommes. Des diocèses de Maddison aux USA, de Vinh au Vietnam ou de Pontoise, chacun va apporter sa contribution.

Ainsi chaque baptisé peut et doit s’exprimer. Pour ce faire, des questions sont proposées à notre réflexion et des réponses sont attendues. En équipe, seul, en famille, dans les mouvements, nous sommes tous concernés par la mission et la vie de l’Église.

Mais, avant de commencer ce travail, il est nécessaire de se mettre à l’écoute de l’Esprit-Saint et de la Parole de Dieu.

À qui Dieu s’adresse-t-il ? C’est bien à nous tous. Il nous parle au plus profond de notre cœur, il inspire nos réponses et nous donne sa lumière pour être éclairé, pour discerner ce qui est bon de dire ou non.

2 / Dans l’humilité 

Il n’est pas question ici de slogan tel que « Peuple de Dieu en colère »  ; « le changement c’est maintenant »  ; « c’est une révolte ? Non, Sire, une révolution ? »

En effet, si nous entrons dans cette réflexion avec de la colère, des envies de révolution, nous n’arriverons pas à nous mettre à l’écoute de Dieu car nos réflexions seront biaisées et nos réponses faussées.

Mais, si nous prenons cette démarche avec humilité, nous pourrons alors discerner ce qui est important pour l’Église puisque la sagesse nous enseigne toujours que les plus beaux fruits viennent d’un enracinement profond en Dieu et d’une écoute du Seigneur.

Ceux qui ont voulu tout changer à la force du poignet se sont fourvoyés. Il faut être conscient que le bon chemin est toujours celui de la sagesse, de l’écoute, de l’humilité…

Il y a certainement des choses qui doivent évoluer, des transformations pastorales qui doivent être corrigées ou réorientées. Mais on ne fait pas grandir une plante en tirant dessus !

Ainsi les slogans et la colère sont comme des cuivres qui résonnent, des cymbales qui retentissent car il manque l’amour.

C’est seulement avec et par amour de l’Église que nous pourrons offrir une réflexion pleine d’humilité, de sagesse et ne l’oublions pas : Dieu a sauvé le monde, c’est lui qui agit et qui transformera son Église. Pour cela, suivons joyeusement le Christ, et avançons avec confiance.

3 / Est-ce aujourd’hui et en Jésus que Dieu parle et agit ? 

Avons-nous une foi vivante au point de croire que Dieu parle et agit en Jésus aujourd’hui ?

Interrogeons-nous vraiment ; car là est la clé de notre réflexion : Dieu parle-t-il encore à notre temps ?

Certains pensent que non car nous serions décalés du réel et de la vie des gens.

D’autres, quant à eux,  imaginent que nous ne parlons que de morale et de sexualité.

Vous serez d’accord avec moi, l’Église n’est plus au centre de nos villes et des personnes.

Elle l’est peut-être encore un peu au centre des villes, grâce aux édifices. Mais, au centre de nos vies c’est moins sûr.

Il nous faut voir la réalité en face. Nous sommes en marge de la vie de nos concitoyens. Pourtant, l’ Église fut, pendant des siècles, au cœur de la vie sociale, jonchant les grandes étapes de l’existence humaine. Mais aujourd’hui, nous le voyons humblement, beaucoup sont indifférents à Dieu.

Nous qui sommes là ce matin, croyons-nous que Dieu transforme nos vies ?  qu’ Il nous parle.

Nous sommes  l’ Église, et l’ Église est missionnaire, c’est son essence. L’entre-soi la tue de l’intérieur.

Nous pouvons nous satisfaire de nos belles célébrations. Mais, si elles ne rejoignent pas le cœur des gens, c’est en vain que nous louons le Seigneur !

Si la Parole de Dieu ne nous rend pas missionnaire, c’est en vain que nous sommes envoyés dans la paix du Seigneur. Si nous avons une foi à déplacer les montagnes mais que nous n’aimons pas, c’est en vain que nous prenons soin des autres. S’il manque l’amour, cela ne me sert à rien, exhortait l’apôtre Paul.

Conclusion

Sans l’amour du Christ, nos réflexions, nos désirs de transformation, ne sont que poussières et vent.

Aussi soyons convaincu que le message de l’Église, que la Parole de Dieu n’est pas dépassée. Il ne s’agit pas de retrouver nos lettres de noblesse d’un temps passé, mais de communiquer, aujourd’hui, à toutes personnes, le message du Christ, la Bonne Nouvelle qui rend libre et qui nous conduit vers la vie éternelle !

« Église mon amour, tu es ce vase d’argile qui porte la perle de grand prix. Je ne peux te séparer du Christ et je veux te faire aimer, je veux te faire aimer. » (Mgr Gobillard)

Amen.

Père Vianney Baudouin +

 

 

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