Abba, Père

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En ce jour de la fête du Corps et du Sang du Christ, nous vous invitons à écouter ce Notre Père chanté en Araméen. Cette prière, que Jésus a apprise à ses disciples est, lors de la célébration de l’Eucharistie, une réponse de l’assemblée qui vient de donner son assentiment à la Prière Eucharistique en répondant Amen. Elle ouvre le rite de communion. Faite de mots simples pour parler à Dieu, elle contient sept demandes.

 

 

« Notre Père qui es aux cieux » : Commençant par une invocation solennelle, elle nous dit que Dieu, en accueillant notre prière, nous ouvre son cœur.

Père, apprends-nous à découvrir que la source de nos pauvres demandes est l’amour qui brûle en toi.

Elle continue par trois vœux adressés à Dieu et pour Dieu. Que ton nom soit sanctifié : Jésus nous dit le nom de Dieu « Abba, Papa ». Ce nom est synonyme de tendresse. Demander à Dieu que son nom soit sanctifié, c’est accepter de quitter toutes les fausses images que nous avons de Lui ; c’est croire en sa bonté.

Père, apprends-nous à prononcer ton nom avec amour, confiance et respect.

Que ton règne vienne : Jésus nous a dit comment faire advenir le « royaume » que Dieu désire. Lui qui s’est mis à genoux pour laver les pieds de ses disciples nous fait découvrir en quoi il consiste : remercier l’autre d’être là, l’accepter comme il est, avoir en soi le désir de servir tous nos frères en humanité.

Père, apprends-nous à aimer.

Que ta volonté soit faite : Vivre de la vie de Dieu est un don qui nous donne le désir de vivre pleinement et de donner. Il attend que nous l’interrogions, que nous lui parlions « que veux-tu que je fasse pour toi ? ».

Père, apprends-nous que faire ta volonté, c’est nous donner aux autres.

Puis vient la formule : « sur la terre comme au ciel ». Jésus nous a appris qu’il nous faut travailler à la fraternité. C’est dès maintenant, sur terre, que tout arrive, que tout commence. Aimer se conjugue au présent.

Père, donne-nous le courage de faire du mieux que nous pouvons. Apprends-nous à vivre en frères.

Trois autres demandes nous concernant suivent : Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour : Nous demandons à Dieu ce dont nous avons le plus besoin pour vivre. La nourriture (le pain) est indispensable à la vie. Qui en manque peut mourir. La parole est vitale elle aussi. Donner la parole à quelqu’un c’est le faire exister. La fraternité naît du partage du « pain » et de celle de la parole. Père, apprends-nous à faire résonner Ta parole autour de nous.

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensé : Pardonner ne signifie pas oublier mais nous donner le droit de garder notre cœur ouvert au lieu de succomber aux feux destructeurs de la colère et de la haine. Le pardon est un long et difficile processus qui requiert de la patience. Pardonner, c’est surmonter les difficultés qui naissent des préjugés afin de renouer les liens brisés. Pardonner révèle notre immense capacité à aimer.

Père, apprends-nous à ne pas vivre dans la rancune et le mépris.

Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal : Cette tentation peut se traduire par « épreuve ». Elle peut être celle de croire que Dieu nous teste. C’est aussi celle de fermer nos « yeux » et nos « oreilles » au monde qui nous entoure ; celle de nous laisser envahir par le désespoir, le manque de confiance et de foi, prenant alors le risque de ne plus pouvoir affronter les épreuves. C’est également celle d’oublier que Dieu croit en nous plus que nous-mêmes, Lui qui nous veut libres et nous donne les moyens de le devenir. C’est celle d’oublier que Jésus est venu nous dire qu’un chemin de liberté s’offre à nous quand nous cessons d’être centrés sur nous-mêmes. Le mal, c’est vouloir trop en chercher les origines, c’est voir ses manifestations en tout et en tous jusqu’à en oublier Dieu lui-même. La meilleure manière de lutter contre ces tentations, c’est de nous en délivrer par la contemplation de son Fils qui nous dit comment vaincre ces fléaux que sont le mensonge, la lâcheté, les calculs d’intérêts.

Père, ouvre nos cœurs au service, à la générosité, à l’amour pour tous et en tous. Ce sont les meilleures armes pour les combattre.

Méditation d’après le livre : Notre Père d’Anne Lécu.

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