Homélie du 5 mai 2020 — Ne devenons pas des gnostiques !

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Mardi, 4ème Semaine du Temps Pascal

 

 

Homélie du Père Jean Delvolvé

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Ce weekend, nous avons eu la joie de bénir certains d’entre vous au pieds de leur immeuble ou leur maison, de vous rencontrer après de longues semaines… de pouvoir vous parler et prier avec vous ! Une vraie joie partagée ! Les pères Alexandre et Édouard, et Vianney peuvent tous en témoigner avec moi.

Nous avons pris conscience du manque qu’a créé l’absence de célébration communautaire de la messe en raison de l’épidémie…

« L’Église fait l’Eucharistie, l’Eucharistie fait l’Église », sans la messe notre foi meurt. Il y a quelques jours, le pape François nous parlait du risque de nous habituer à cette situation. Le danger de construire sa foi sans la messe et les sacrements, le Pape François le nomme la gnose.

  1. Qu’est que la gnose ?

C’est une hérésie des premiers siècles qui a des résurgences dans l’histoire. Elle consiste à penser le salut comme venant non d’une rencontre personnelle avec le Christ, mais comme venant d’une connaissance, d’un savoir intellectuel uniquement accessible à une certaine élite.

Le Pape nous mettait en garde sur le fait de nous habituer à vivre notre foi sans les sacrements, dans le confort de notre salon, de la télévision, de la lecture seule… Et finalement de peu à peu se couper de la communauté et de l’Église… « Ma télévision me suffit, ma petite lecture dans mon coin… »

Peut-être que pour beaucoup cette période a pu être profitable spirituellement, avec peut-être davantage de prière personnelle, de prière en famille. Mais attention à ne pas nous habituer à vivre notre foi sans nous nourrir à la source de l’Eucharistie, « source et sommet de la vive chrétienne » !

  1. Jésus veut s’unir à nous.

« Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent » nous dit Jésus dans l’Évangile. La connaissance dont parle le Seigneur, ce n’est pas une simple connaissance intellectuelle. Dans la Bible, la connaissance signifie l’union dans l’amour. Le Seigneur nous connait, il veut s’unir à nous dans l’amour ! Il a soif de notre cœur ! Et il le fait de manière particulière dans l’Eucharistie.

Peut-être avez-vous pu vivre le manque de ne pas pouvoir voir physiquement vos proches durant ces semaines, familles, amis… malgré les WhatsApp’, les mails, les réseaux sociaux… Ce sont de bons outils, mais qui ne remplacent pas le fait de se voir, de se parler face à face, de se toucher, de s’embrasser… Nous ne sommes pas des purs esprits ! Nous sommes des hommes de chairs et d’os !

C’est pareil dans notre relation avec le Seigneur. Nous avons besoin de ce cœur à cœur, on peut même parler de ce corps à corps avec le Christ dans l’Eucharistie. Et nous avons aussi besoin de recevoir son Pardon dans le sacrement de pénitence par les mains du prêtre qui représente le Christ…pas simplement de demander pardon au Seigneur seul dans notre chambre et face à notre miroir.

  1.  Question à nous poser :

Si la messe et la confession ne me manquent pas tant que cela, ne suis-je pas en train de devenir gnostique ? Ne suis-je pas en train d’avoir une foi virtuelle qui peu à peu s’éloigne de la réalité du Christ, le Bon Pasteur, qui a soif de se donner à moi dans l’Eucharistie, dans le sacrement du Pardon, dans nos frères et sœurs ?

C’est la prière que nous pouvons avoir ce matin. Que le Seigneur nous délivre de cette épidémie pour que nous soyons vite rassemblés dans sa maison pour nous nourrir de lui à sa table.

Amen

 

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (10, 22-30)

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On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ;
ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ?
Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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