Lettre de Mgr Mounir Khairallah au Père Alexandre de Bucy

Publié le

 

 

Très cher Père Alexandre,

Combien je me sens proche de vous, de vos paroissiens et des amis de France en ce temps de la pandémie du Coronavirus.

Je suis de très près les informations en provenance de France et je remarque que la situation s’aggrave de jour en jour et les gens sont confinés chez eux. Même l’Église a pris des mesures restrictives de sécurité. Le nombre de français atteints du virus est en hausse et aussi le nombre des victimes.

Le Coronavirus est arrivé aussi au Liban et il est en train de se propager. Le gouvernement a déclaré la mobilisation générale sanitaire et a invité tous les citoyens à rester confinés chez eux. Notre Synode des Évêques a pris lui aussi des mesures.

Quant à nous à Batroun, nous avons pris des mesures pour appeler les fidèles à rester confinés chez eux et de suivre les recommandations du gouvernement.

Quant à moi, j’étais en train de lire, comme chaque soir, la Parole de Dieu ; et je suis arrivé à ce passage d’Isaïe :

« Dans la détresse, Seigneur, nous avons recours à Toi … Tes morts revivront, leurs cadavres ressusciteront… Va mon peuple, rentre chez toi et ferme sur toi les deux battants. Cache-toi un instant, le temps que passe la colère ».
Isaïe 26,16-20

Il m’a semblé lire le temps présent.

C’est pourquoi j’ai invité les diocésains à ne pas se résigner à la peur et à affronter le virus avec foi et espérance, en vivant la solidarité. Les prêtres seront les Bons Samaritains (Luc 10) pour aider les frères en détresse.

Alors que nous nous confions à la Providence, nous prions le Seigneur par l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie Notre-Dame du Liban, et tous nos saints, dans l’espérance que cette période délicate et difficile ne se prolongera pas.

Je voudrais vous assurer, cher Père Alexandre, ainsi qu’à vos paroissiens, mon union de prière et celle de mes diocésains de Batroun et de mes concitoyens du Liban, demandant au Seigneur, Dieu de la Miséricorde, d’exaucer nos suppliques et de nous donner, vous et nous, la force de supporter les douleurs de l’enfantement. Car après, naîtra un monde nouveau plus humain et plus proche de Dieu. Nous oublierons alors nos souffrances et nous vivrons « la joie d’avoir mis un homme nouveau au monde … et notre cœur se réjouira et cette joie nul ne nous la ravira » (Jean 16, 21-22).

Nous serons alors ressuscités avec le Christ et nous relirons nos souffrances de ce temps avec le regard des ressuscités !

Courage ! Le Seigneur Jésus « est avec nous tous les jours et jusqu’à la fin des temps » (Mt. 28,20).

 

+ Mounir Khairallah
Évêque de Batroun et ami fidèle du peuple français

Plus de lecture...