Bioéthique, les évêques ne renoncent pas

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La conférence des évêques de France organise ce lundi 16 septembre une soirée aux Bernardins sur la bioéthique. Elle va y dévoiler avec clarté « ses positions » sur le sujet. Cette intervention est une réponse au président Emmanuel Macron qui, dans ce même lieu, les avait incités à prendre la parole, plus particulièrement sur les sujets qui concernent l’ensemble de la société.

 

Mgr Michel Aupetit précise : Mgr Pierre d’Ornellas, responsable du groupe de travail sur la bioéthique, Mgr Eric de Moulins Beaufort et moi-même, en tant qu’ancien médecin, avions été invités à donner notre avis. Toutefois, les évêques de France ont le sentiment de ne pas avoir été entendus puisque, après avoir consulté et formé des personnes, nos avis n’ont pas été pris en compte et que le projet de loi n’a pas été sustantiellement modifié. Nous avions pourtant fait part de l’hostilité des participants aux Etats généraux à la procréation artificielle pour des personnes qui ne sont pas infertiles. Malgré des débats qui se sont déroulés dans le calme, les questions posées n’ont pas reçu de réponses. Or, aux yeux de l’Eglise, la PMA pour toutes bouleverse la relation entre parents et enfants et il y a là un détournement de la médecine de sa raison d’être qui estde soigner. Le médecindevient ainsi un technicien du désir. Dans cette loi, il s’agit de faire droit à des désirs particuliers de personnes qui ne sont pas malades ni infertiles. Il serait indécent que la Sécurité sociale rembourse ce qui n’est pas un soin, alors que le remboursement de certains médicaments pourtant indispensables ne l’est plus. Une autre question éthique concerne la destruction d’embryons.

 

Cette soirée, qui intervient à un moment clé du débat, a pour but de montrer que, tant qu’ils en auront la capacité, les évêques utiliseront toutes les possibilités qui leur sont offertes pour faire entendre leurs voix. Ce soir, Mgr Eric de Moulins Beaufort ouvrira et conclura les échanges, Mgr Michel Aupetit interviendra sur la question de l’embryon, la théologienne Marie-Dominique Trébuchet sur celles de la MPA et de la GPA et Mgr Pierre d’Ornellas sur le diagnostic génétique.

 

Mgr Eric de Moulins Beaufort précise que l’épiscopat ne souhaite pas que la mobilisation du 6 octobre soit considérée comme le seul moyen d’agir pour protester «  Je pense qu’il n’est pas dans le rôle des évêques et des prêtres de prescrire les moyens politiques avec lesquels les catholiques doivent travailler comme citoyens. Si certains pensent que manifester peut être utile  qu’ils le fassent. Mais cela ne peut être le dernier mot ou le seul marqueur d’une attitude chrétienne » a-t-il précisé fin juillet dans un entretien à La Croix. Mgr Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon, quand à lui explique que : «  il est très important que l’Eglise continue de rappeler, comme elle le fera aux Bernardins, une position claire » et Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon de renchérir : « En tant qu’évêque, notre rôle est de porter une réflexion de fond et d’inviter les Chrétiens à prendre leurs responsabilités. Mais il n’est pas de notre ressort d’édicter les moyens de le faire ».

 

L’objectif cette conférence aux Bernardins n’est pas d’organiser une soirée conclusive. C’est une invitation à la réflexion puisque les évêques se concentrent déjà sur la manière d’accompagner le temps de l’après-loi.

 

L’équipe du site internet.

 

 

 

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