Le trait d’union — Bulletin des paroisses St-Joseph – St Gratien – St Paul – St Ferdinand du 23-06-19 – n° 19-23

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LA BEAUTE DE LA NATURE , SIGNATURE DIVINE

 

Il ne s’agit pas ici d’ajouter une voix de plus à toutes celles qui proclament que la Nature est en danger et que par voie de conséquence l’espèce humaine risquerait de disparaître. Il s’agit plutôt, à l’approche des grandes vacances et des migrations estivales, de redécouvrir, pour les raviver, les liens que nous pouvons avoir avec la Nature et la permanence de sa beauté, don de Dieu.

Nous pourrions profiter de l’occasion pour relire seulement le premier chapitre de la Genèse et le récit qu’il nous donne de la création et de ses merveilles. Ce récit s’apparente à un véritable poème en prose reposant sur l’infinitude de la puissance créatrice de Dieu et sur l’infinitude de son amour ; si Dieu est avant tout CREATEUR c’est parce qu’il est essentiellementAMOUR. Toute création est un acte d’amour.

Il est important de souligner dans ces trente et un versets le retour récurrent de deux phrases refrains simples mais riches de sens. La première dit : « Ainsi , il y eut un soir et il y eut un matin » cette phrase exprime la puissance créatrice du VERBE divin qui substitue à l’immensité du chaos informe et à celle des abîmes insondés et insondables la double ordonnance de la temporalité et de la spatialité dans laquelle l’homme sera appelé à vivre.

L’autre phrase « Dieu vit que celà était bon » exprime la satisfaction du Dieu créateur par un concept divin qui réalise la fusion du beau et du bien, assimilés l’un à l’autre, qu’on ne retrouvera dans la pensée humaine qu’au Vème siècle avant Jésus Christ dans la théorie grecque du « to kalonka gaton »(1), mais dans une tout autre perspective et à une échelle bien moindre. La création chante la vie et nous enchante parce qu’elle est le chant de l’Amour, un chant que le train-train quotidien, les soucis les préoccupations et le stress de la vie actuelle nous empêchent d’écouter.

Les vacances nous apportent justement une disponibilité, une liberté, un dépaysement qui nous rendent plus ouverts à certains aspects de la vie et à la nature qui nous entoure. Certains paysages ont une beauté tellement éloquente qu’ils nous font pressentir la présence divine et que nous en éprouvons une émotion qui relève du sentimentalisme religieux. Ceci ne va pas sans rappeler la célèbre profession de foi de vicaire savoyard de Jean- Jacques ROUSSEAU, profession de foi sans doute un peu trop réductrice, la foi restant d’abord un don de Dieu.

Sans négliger l’importance capitale que la nature a en tant que mère nourricière de tous les hommes, il ne faut pas oublier non plus comme le disait Panaît ISTRATI, écrivain roumain de langue française du premier tiers du vingtième siècle, que : « Tous les coins de la terre n’ont pas été donnés à l’homme pour nourrir son ventre. » En effet la beauté de la nature invite l’homme à la rêverie, à la contemplation, à la méditation mais aussi et surtout à l’action. On peut aussi se demander si l’essentiel n’est pas la beauté en soi mais plutôt la nostalgie qu’elle suscite en notre âme : nostalgie des origines, nostalgie du paradis perdu, nostalgie du royaume de Dieu à construire au jour le jour, pierre par pierre et à consolider au ciment de l’Amour.

Jean-Marie MAIGNIEN

(1) le beau et le bien.

 

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