Homélie 1er dimanche de l’Avent à Enghien le 1/12 et le dimanche à St Gratien

Publié le

Il y a deux images pour parler de la manière de venir du Fils de Dieu parmi les hommes : le « germe » (1ère lecture, Jr 33,15) et le « fracas » (Evangile, Lc 21,25).

–      Le « germe » se relie davantage à la 1ère venue, accomplie dans la chair (= l’enfant de la crèche qui vient ouvrir une nouvelle vie parmi les hommes) = un élément petit, fragile, et qui peut à tout moment être écrasé, volontairement ou non. Une possibilité à venir, une promesse. Une vie qui grandit progressivement, une croissance.

–      Le « fracas » parle davantage de la 2ème venue à venir, dans la gloire (= le Fils de l’Homme qui vient juger le monde à la fin des temps, éradiquer le mal et remettre toute la création à Dieu le Père) = une puissance divine à l’œuvre, qui vient renouveler la première création (bouleversement cosmique) et détruire le mal à l’œuvre dans l’humanité (« les nations seront affolées et désemparées »).

 

Question : comment Jésus vient-il dans ma vie ? = comme « germe » ou comme « fracas » ?

Une vie de foi qui grandit patiemment ? Ou bien une révélation qui s’impose par sa puissance ?

Parfois un lent compagnonnage avec le Christ, l’Evangile, l’Eglise, la foi… Parfois au contraire une irruption du Seigneur dans nos vies, qui vient nous réveiller, nous sortir de notre torpeur (« de crainte que votre cœur ne s’alourdisse »). Cela peut se produire à l’occasion d’événements douloureux, qui nous « ébranlent » mais nous retournent vers le Seigneur…

 

Toutefois, c’est toujours le même Fils de Dieu qui vient, dans la fragilité comme dans la gloire :

–      Le « germe » est rempli de fermeté. Il inaugure un royaume où le droit et la justice règnent : pas d’alliage impur avec la vérité, pas de mélange étranger avec l’amour ! Ce « germe » est pur, inflexible, exigeant. Jésus n’a pas molli face au mal, face au péché. C’est un « germe ferme ».

–      Le « fracas » inaugure le temps de la venue du Fils de Dieu, qui apporte avec lui un règne de douceur, de bonté, de joie. C’est un « doux fracas » que celui de la venue glorieuse du Fils de Dieu. Il inaugure le temps de la fin, qui ouvre à la fête éternelle, au partage de la vie de Celui qui est « doux et humble de cœur ».

 

« Germe ferme » et « doux fracas » : il faut tenir ensemble les deux images pour découvrir comment le Christ vient parmi nous : comment il est venu dans la chair en Jésus, comment il vient chaque jour dans nos vies par son Esprit, comment il viendra de nouveau transformer notre monde dans sa gloire.

Père Edouard George

 

Plus de lecture...