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Prière des familles

Pour un groupe de prière, le mois d’octobre est d’une incroyable richesse : grâce aux fêtes du calendrier et de la liturgie (Sainte Thérèse de Lisieux et sa Voie d’enfance ; les Saints anges gardiens dont Dieu peupla l’univers dès l’origine pour chanter éternellement sa gloire ; Notre-Dame et le rosaire confié à saint Dominique pour évangéliser ses pauvres ; Sainte Thérèse d’Avila et son Château intérieur ; Saint François d’Assise et Dame Pauvreté ; Saint Jean-Paul II et la valorisation de la culture singulière des peuples ainsi que le rappel exigeant du respect de la vie ; Sainte Marguerite-Marie Alacoque et le Coeur de Jésus comme source de tout amour, Saint Ignace d’Antioche, martyr des tous premiers temps du Christianisme, et tant d’autres), nous parcourons l’histoire spirituelle d’une foi intense et incarnée qui représente un terreau pour nos racines de baptisés. Elle nous donne le goût de la prière.
Tout au long de l’année, les solennités, fêtes et mémoires ponctuent la vie de chaque fidèle dont elles actualisent tous les jours la prière : il ne s’agit pas de s’enfermer dans un cocon protecteur ou dans un nirvana éthéré, mais au contraire de faire rencontrer tout au fond du coeur ouvert, l’expérience souvent exceptionnelle de nos aînés dans la foi et la nôtre, plus humble. Et ce lieu habité par l’Esprit-Saint, loin de nous isoler, nous renvoie à pleines voiles sur la route humaine, actuelle et fraternelle mais nourrie de plus grand qu’elle, de plus haut, de plus vaste, de plus généreux et donné. L’Esprit Lui-même nous donne la force de la prière.
« La Prière des Familles » n’a donc pas peur de renouveler cette expérience semaine après semaine, depuis dix ans. Nourrie de ce dialogue intérieur et partagé, ayant choisi les patronages de Saint Joseph et des Saints parents de Thérèse de Lisieux, Louis et Zélie Martin, elle offre à chacun la possibilité de parcourir un chemin de grâce qui ressemble à un pont entre le Ciel et la terre, entre les générations, entre ceux qui sont entrés dans la vie éternelle et nous qui peinons. Elle prépare le chemin pour ceux qui viendront demain, en priant pour les petits et les jeunes dont elle a le souci. Six à dix personnes selon les périodes, chargés de famille ou engagés auprès de services paroissiaux, se réunissent dans l’église tous les mercredis à 10h30, hors vacances scolaires, devant la chapelle du Saint-Sacrement la plupart du temps exposé. Les lectures de la liturgie du jour ou des textes que nous pouvons apporter, soutiennent notre prière, entrecoupée de beaux chants et de demandes spontanées. Présentant ses intentions et celles qui lui sont confiées, chacun peut venir avec son histoire, sa famille, ses joies et ses soucis qui rejoignent ceux de l’Église toute entière. Ce témoignage de fidélité dans la prière est don de Dieu.
La piété n’est pas le don de l’Esprit dont on parle le plus : méconnue, oubliée, elle n’est pourtant pas un concept obsolète : c’est la constance quotidienne d’une nef qui avance vaille que vaille dans la brume et les tourments, accostée parfois par les âmes en détresse, influée par de beaux chants inspirés, poussée providentiellement par des vents favorables, tirée hors des flots par la grâce. Et nous en récoltons les fruits de guérison, de salut et de paix.

Sophie de Varax