Le transhumanisme c’est quoi ? (Les éditions du Cerf)

Publié le

 

 

La période estivale, propice à la lecture, m’a permis de découvrir ce livre. Paru en avril dernier, il a été écrit par : Dominique Folscheid, professeur de philosophie émérite ; ses recherches et ses publications portent principalement sur l’anthropologie et l’éthique (notamment au niveau des soins et du champ de la médecine) ; Anne Lécu, religieuse dominicaine, médecin en maison d’arrêt, elle a écrit une thèse en philosophie pratique sur les soins en prison et Brice de Malherbe prêtre du diocèse de Paris, docteur en théologie, diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Professeur à la Faculté Notre-Dame et enseignant à l’Ecole Cathédrale ; il intervient régulièrement comme expert auprès de la conférence des évêques de France ou du Saint-Siège. Tous trois codirigent le département d’éthique biomédicale du Collège des Bernardins. Ces trois spécialistes répondent, avec clarté, aux nombreuses questions posées par le développement des thèses transhumanistes.

 

Cet ouvrage, accessible aux lecteurs, nous permet de découvrir cette idiologie (elle prône le droit naturel de se servir de la technologie pour accroître les capacités physiques, mentales et reproductrices de l’Homme qui devient ainsi maître de sa vie. A terme elle vise une quête d’immortalité …). Il nous aide à mieux en cerner les enjeux et nous met en garde contre ses possibles dérives. En effet, voici ce qu’a écrit Ray Kurzweil, l’un des théoriciens du transhumanisme ; employé chez Google, il y travaille sur l’intelligence artificielle : « Nous voulons devenir l’origine du futur changer la vie au sens propre et non au sens figuré,créer de nouvelles espèces, adopter des clones humains, sélectionner nos gamètes, sculpter notre corps et nos esprits, apprivoiser et cultiver nos gènes, remplacer nos neurones,… ». Les transhumanistes sont guidés par la peur de la mort et l’obsession de la performance.Ce courant de pensée, en plein essor, mobilise investisseurs et chercheurs. Cependant les dangers sont nombreux : 1) voir la médecine qui soigne passer à une médecine qui améliore, particulièrement dans le domaine qui pousse à amplifier les performances humaines (avec des effets parfois pervers) ; 2) par le biais du progrès biomédical, avec la génétique discriminante, assister à une montée de la pulsion eugénique qui se nourrit des progrès de la génétique et de la biologie cellulaire (l’étymologie du mot eugénisme est grecque. Formé du préfixe « eu » (bien, bon), et du radical « gennân » (engendrer) ou « genos (naissance). Il signifie littéralement « bien naître » ou « bonne naissance »), 3) le risque de voir apparaître un homme hybride, sorte de corps-machine, programmé pour servir une idéologie. Or toute vie est digne d’être vécue et les enseignements humanistes placent l’Homme et les valeurs humaines au dessus de tout, ils insistent sur l’idée que l’évolution humaine est avant tout une évolution de conscience.

 

Le biologiste Jacques Testart, pionnier de la fécondation in-vitro, ardent défenseur d’une science contenue dans les limites de la dignité humaine, affirme au sujet du transhumanisme, : « Plutôt que de participer à cette compétition absurde… il faudrait vite réenchanter le monde en inventant un autre imaginaire qui prônerait l’empathie, la créativité, la convivialité, tout ce qui fait l’intelligence véritable, laquelle échappe à la machine que nous sommes censés adorer. Nous ne pouvons que souscrire à ces propos puisque l’humaniste catholique est fondé, rappelons–le, sur la dignité de la « chair ». Tout Homme (qu’il soit en bonne santé, malade, souffrant d’un handicap), forme un tout « corps et esprit »  et sa dignité assume la dimension spirituelle de son être. Dans son livre « Marcher vers l’innocence  », Anne Lécu nous rappelle : « Jésus par tout son corps incliné devant le corps de l’homme nous montre quel est désormais le lieu du culte véritable. Nos corps sont le temple de Dieu et Jésus s’incline. Nos vies sont la maison de Dieu et Jésus rend grâce… ». C’est ce que nous ne devons jamais oublier !

Pour mieux cerner tous les grands enjeux bioéthiques et ses risques de dérive, vous pouvez consulter les sites :

  • http://jacques.testart.free.fr
  • https://iatranshumanisme.com/wp-content/uploads/2015/11/la_croix_1375477-comment-le-transhumanisme-percute-la-foi-chrc3a9tienne.pdf

Article de la Croix du 2 novembre 2015, très clair, avec une bibliographie complète et des références à des sites internet catholiques.

  • https://eglise.catholique.fr/espace-presse/communiques-de-presse/452920-lancement-de-lespace-eglise-bioethique-fr/

Site de l’Eglise catholique sur toutes les questions de bioéthique.

  • https://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/eglise-et-bioethique/

Georgette

Plus de lecture...