Saint Jean, dans les premiers chapitres de cette lettre, nous enseigne ce qu’apporte la foi en Jésus ; amour, joie, lumière, désir de purification… Dans celui-ci, il insiste sur la question de la croyance et de la foi. Or on ne fait pas toujours la distinction entre « croire » et « foi ». Ces deux mots sont souvent confondus. Il y a cependant une différence entre les deux ; « la croyance » est de nature intellectuelle, alors que « la foi » est de nature spirituelle.

La croyance est une adhésion, par la pensée à l’existence de Dieu, aux faits historiques et incontestables de l’humanité du Christ ; elle admet la légitimité de Ses exigences. Toutefois, elle n’implique pas forcément la vie spirituelle, ni le salut. C’est ce que nous révèle la lettre de Jacques : « Toi tu crois qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Fort bien ! Mais les démons eux aussi le croient, et ils tremblent ».(Jc 2, 19) ; ils « craignent » parce qu’ils savent qu’ils n’auront pas la vie éternelle puisqu’ils ne Lui sont pas restés fidèles.

La foi est un don de Dieu : c’est ce que précise Paul dans sa lettre aux éphésiens : « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ephésiens 2, 8). Elle résulte de l’Esprit Saint qui agit en quiconque a reçu le baptême ou en celui qui a un désir sincère d’aimer, de connaître Dieu. La foi est une confiance totale, une ferme assurance dans les promesses du Seigneur : « La foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître les réalités que l’on ne voit pas et quand l’écriture rend témoignage aux anciens, c’est à cause de leur foi » (Hb 11, 1-2). On peut donc dire que la foi, don de Dieu, nous pousse à découvrir que le Christ est vivant en tous, qu’elle nous apprend à nouer une relation intime avec Lui et Son Père, qu’elle nous libère des fausses images que nous nous faisons de Dieu . Elle est aussi une appropriation de la vie du Christ ; elle se traduit par des actes mais ne s’obtient pas par eux. C’est également elle qui nous fait dire : « Notre résurrection n’est pas tout entière dans le futur, elle est aussi en nous, elle commence, elle a déjà commencé » (Paul Claudel – Correspondance avec André Gide – 1899-1926).

Jean, dans ce chapitre, insiste tout particulièrement sur les trois points essentiels de la foi chrétienne :

1/ Jésus est vraiment  le Fils de Dieu : C’est bien plus qu’un titre, il exprime la réalité de toute la vie du Christ qui cherche à faire la volonté de son Père. Cette expression souligne la relation intime et unique qui s’est établie entre eux.

2/ Le croyant est lui aussi Fils de Dieu. C’est par le baptême et par un désir de « re-naître » à une vie nouvelle qu’il le devient, c’est aussi par sa réponse positive à l’invitation du Père : celle d’une participation active à Son dessein bienveillant pour l’humanité,

3/ La vie nouvelle, inaugurée par la résurrection du Christ, nous ouvre à une nouvelle dimension de la vie. La religion chrétienne n’est pas celle qui dit simplement : « Aimez-vous les uns les autres » ; elle est avant tout une invitation personnelle du Christ : « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres (Jn 13, 34). Cet amour, qui prend racine en Lui, consiste d’abord  à apprendre à nous aimer, afin de pouvoir nous mettre à la place de l’autre, le guider, ne pas le condamner quand il « tombe » mais le relever, pardonner, soutenir, accorder attention, écoute et tendresse, en vue de le sanctifier c’est-à-dire de le mettre, grâce à notre exemple, en contact avec Dieu, avec son être de lumière, de vérité, d’amour (Benoît XVI – Mai 2010).

Les récits bibliques convergent tous vers le salut promis par Dieu ; ils nous disent qu’il ne s’éteint pas avec la mort du Christ. Au contraire, il s’accomplit dès aujourd’hui puisque par sa résurrection, Il est désormais à jamais vivant et actif au cœur même de l’humanité, confirmant ainsi ce qui fait le cœur même de notre Espérance : la vérité, la justice et la paix triompheront, elles auront le dernier mot car Dieu est fidèle à ses promesses.

Georgette