Notre pays est secoué par la crise des gilets jaunes. Bien que certaines revendications sont légitimes, elles font maintenant place à des actes de violences, à une montée de l’extrémiste et des détériorations inutiles.
Mais avons-nous conscience de vivre dans une démocratie qui, malgré ses imperfections nous permet de nous exprimer et surtout dans un pays où l’accès aux soins est possible pour tous grâce à la protection universelle maladie (PUMA) et où nous possédons des hôpitaux offrant une bonne qualité de soins.
En outre, prenons-nous la mesure de l’extrême pauvreté qui sévit en Afrique ? Ce vaste continent, bien qu’extrêmement riche en ressources naturelles, est officiellement considéré comme le plus pauvre du monde
Epidémie de la fièvre Ebola en R.D.C.
Le 12 février, le journal la Croix publiait un article sur l’épidémie de la fièvre Ebola qui, de nouveau, sévit dans la région du Nord Kivu. Depuis le mois d’août, elle a fait déjà plus de 500 morts. La RDC est régulièrement menacée (neuvième épisode épidémique) par cette maladie virale, souvent mortelle chez l’homme, qui se propage par transmission interhumaine.
Province du Nord Kivu
Une lutte difficile
Certes la lutte est engagée contre Ebola et les travailleurs humanitaires de Médecins Sans Frontière et d’Alima (autre ONG médicale) transportent les malades vers les centres de traitements. Néanmoins, les équipes soignantes ont du mal à travailler dans cette région où plus d’une centaine de groupe armés locaux et étrangers sont actifs, terrorisant population, forces de l’ordre et médecins. Le professeur Yazdan Yazdanpanah (Inserm – Hôpital Bichat à Paris) souligne combien : « l’insécurité actuelle rend difficile la mise en place d’une stratégie de lutte contre le virus».
En effet, pour qu’elle soit efficace, il faudrait pouvoir circuler librement, ce qui est difficile. Ces difficultés sont renforcées par les conditions de vie précaires dans lesquelles se trouvent plus d’un million de personnes déplacées (dénutrition, conditions d’hygiène insuffisantes…). *
Le pays touché par la propagation du choléra
Entre le 1 Janvier et le 6 février, la RDC enregistrait 1936 cas de choléra avec plus de 50 décès dans les provinces du Haut-Katanga, Haut-Lomani et Tenganyika. Là aussi, de nombreux facteurs tels que : faible disponibilité d’eau potable, manque d’infrastructures adéquates et d’hygiène ainsi qu’une difficulté d’une prise en charge médicale, rendent difficiles le combat contre la maladie.
Recrudescence de la rougeole
Selon les Nations Unies, les provinces du Haut-Lomami et du Lualaba (sud-est) ont enregistré en Janvier : 7175 cas avec au moins 137 décès (dont 8 sur 10 sont des enfants de moins de cinq ans).
Les causes de la réapparition de ces deux maladies
Elles sont multiples : faible couverture vaccinale, mobilité des personnes fuyant les conflits, inaccessibilité de certaines localités à cause de l’état des routes ainsi que la malnutrition chez les jeunes enfants. **
Un témoignage sur la pauvreté en Afrique
Bittou (en saumon) Province de Boulgou (Burkina Faso)
Le cas de la R.D.C n’est pas unique. Pour nous en convaincre, il suffit de regarder quelques photos prises par Philippe, mon neveu. lors d’un voyage humanitaire avec le comité de jumelage Châteauroux-Bittou. La découverte des conditions de vie des habitants de ce pays fut un choc pour Philippe. Infirmier il prit alors la mesure des problèmes concernant la protection sanitaire et les soins des pays africains.
La ville de Bittou au Burkina Faso
Cette ville se situe à la frontière entre le Togo et le Ghana, sur l’axe route routier reliant sa capitale Ougadougou et Lome (Togo). Elle compte environ 72000 habitants dont 48 % ont moins de 15 ans
Les actions du comité de jumelage
Elles concernent différents domaines, santé, éducation, l’agriculture et citoyenneté.
- La santé : grâce à l’aide du comité, la ville et sa banlieue dispose maintenant d’une dispensaire à Bittou urbain ainsi que de quatre centres de santé et de promotion sociale (CSPS) en secteur rural mais aussi d’un hôpital depuis 2015. Un centre de dépôt pharmaceutique a également vu le jour. Le forage de puits permet l’accès à l’eau potable. L’aménagement de latrines et un soutien à l’organisation de la collecte et du tri des déchets permet améliorent l’hygiène.
- l’éducation avec la construction d’écoles, l’achat de manuels (éditions africaines), de matériels scolaires et l’expérimentation d’une méthode d’apprentissage de la lecture.
- l’agriculture avec l’expérimentation d’une plate-forme pour produire des semences céréalières améliorées… –
- la citoyenneté grâce à une campagne de sensibilisation pour l’ enregistrement des naissances permettant d’établir des actes d’états civils mais aussi la formation des élus et agents municipaux.
L’hôpital de Bittou et sa pharmacie
Tableau de présence d’une salle de classe : Effectif 77 élèves
Calicot dans une église
Une population digne et accueillante
Néanmoins, malgré son dénuement, Philippe constatait que la population restait digne, gardait le sens de l’hospitalité et que sa foi était vive comme en témoigne cette phrase écrite dans une église paroissiale : « Fils et filles de l’Eglise Famille de Dieu à Ouagadougou, souvenez-vous de vos frères et imitez leur foi (Hé 13, 7) »
Qu’as-tu fait de ton frère ?
Le 06 mars prochain commencera le carême. Pour notre groupement paroissial, nos efforts seront placés sous le thème de « Qu’as-tu fait de ton frère ? ».
Nous pourrions réfléchir sur les actions à entreprendre afin d’aider nos frères africains face à ces épidémies.
- Une aide financière : nous savons que l’utilisation de vaccins et de traitements appropriés apporte de réels espoirs. Alors, pour ceux qui le peuvent, pourquoi ne pas faire un don à l’une des associations nommées.
- Une collecte de médicaments et de lunettes : Ne pourrions nous pas faire un tri dans nos armoires à pharmacie. Bien souvent, à cause du mode de conditionnement des laboratoires pharmaceutiques, nous sommes en possession de boîtes d’antibiotiques (ou autres traitements) dans lesquelles restent encore des comprimés non périmés. Nous pourrions demander à notre pharmacien de nous indiquer un organisme collecteur.
- Pourquoi également ne pas déposer au presbytère les paires de lunettes qui restent dans nos tiroirs (soit parce que notre vue a changé mais aussi par coquetterie) ? Un opticien de notre ville se charge de cette collecte.
Veiller au gaspillage
Chaque année, nous en jetons près de 10 de tonnes (dont plus d’un million et demi concerne de la nourriture encore consommable). Or ce gaspillage équivaut à environ 20 kgs de vivres par français et par an. Prenons-en conscience et veillons tout particulièrement à ne pas gaspiller les denrées alimentaires. ***
Prier pour la paix
N’oublions pas de prier pour la paix dans ces contrées déchirées par des combats de toutes sortes. Demandons à l’Esprit Saint de faire naître les vocations nécessaires qui permettront de soulager ces populations en danger de mort. Elles en ont besoin, pas seulement pour un soutien ponctuel mais surtout leur apprendre à se prendre en charge car ainsi que le souligne Pierre Rabhi, il leur faut : « Non pas des aides artificielles qui mettent les pays en situation de dépendances vis-à-vis d’une charité aléatoire, contraire à la dignité d’êtres humains debout et responsables mais un appui qui aide toutes communautés humaines à assurer par elles-mêmes et sur leur territoire la sécurité alimentaire » ***
Georgette
Sources : * La croix – 12-02-201 – ** G.S.C.F. (Groupe de Secours Catastrophe Français) – *** Planétoscope (Statistiques)
Illustrations : Personnelles – Photos prises par Philippe P. (Voyage à Bittou) –
Cartes : Région du Nord Kivu – Wikimédia Commons – Auteur : User : Profoss – Original work : NordNordWest – GNU Free Documentation License. – Wikimédia Commons : Département de Boulgou (Province du Burkino Faso) – Map of the departments of Boulgou province in Burkina Faso (Bittou en saumon) Domaine Public.
