Nous entendons souvent sur les ondes la chanson «Je Pardonne» qu’ interprète la chanteuse Zaz. Elle me touche tout particulièrement car

• En cette année jubilaire de l’ espérance, nous pouvons en méditer quelques phrases puisqu’ elles nous parlent de ce pardon accordé qui apporte la paix intérieure.

« Je pardonne pour oublier,  je pardonne pour respirer, pour arrêter de remuer les couteaux dans mes plaies…

 Je pardonne contre toutes attentes, qu’ il pleuve, qu’ il neige, qu’  il vente, pour échapper à l’ emprise des années sombres, des âmes grises…

 Bien sûr que ça reste là, mais je rassemble les miettes et je pardonne à tue-tête, rien ne me hante, rien ne m’arrête…

 Je pardonne et je veux espérer qu’ on puisse aussi me pardonner

 Te perdono, me perdono. Pero recuerdo todo (Je te pardonne, je me pardonne mais je me souviens de tout ) ».

Un pardon libérateur

Certes, nous savons combien le Sacrement de la Réconciliation nous aide à progresser dans la foi.

Toutefois, nous interrogeons-nous suffisamment sur ce que nous dit le Christ concernant les offenses que nous subissons ?

Or, les apôtres nous en parlent abondamment :

« … Si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. » (Mt 6, 15)

« …Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :

«Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’ à sept fois ? ». Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’ à sept fois, mais jusqu’ à soixante-dix fois sept fois. » (Mt 18, 21-22).

« Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes sanctifiés, aimés par lui :

• Revêtez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’ humilité, de douceur et de patience.
• Supportez-vous les uns les autres, et pardonnez-vous mutuellement si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés : faites de même. Par-dessus tout cela, ayez l’ amour, qui est le lien le plus parfait.» (Col 3, 12-14)

Le pardon, une libération

Dieu, nous le savons désire nous pardonner nos péchés afin que nous puissions restaurer notre relation avec Lui.

Mais Il attend que nous pardonnions nous aussi. D’ ailleurs le Christ, dont Saint Jean nous dit :

« Dieu, personne ne l’ a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’ est lui qui l’ a fait connaître. » (Jn 1-18)

nous donne l’ exemple lorsque sur la Croix il prononce ces mots :

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ ils font. » (Lc 23-34)

C’ est ainsi qu’ à son exemple, nous devons pardonner à notre prochain même s’ il nous a fait souffrir.

Certes, le pardon n’ est jamais facile car les offenses blessent notre orgueil et sont douloureuses. Parfois la blessure ne se referme jamais totalement.

C’ est pourquoi, un jour où l’ autre, chaque être humain est confronté à ce dilemme :

• « Comment puis-je pardonner une offense qui m’ a fait si mal ? ».

Or, le pardon est vital pour notre prochain et pour nous !

En effet, la rancune engendre, colère, ressentiment voir haine.

Toutefois, ces sentiments négatifs sont néfastes et peuvent, à long terme, nous rendre malade physiquement ou psychiquement.

Le pardon, un chemin que le Christ nous invite à emprunter

Il n’ est pas un signe de faiblesse et en définitive, nous le faisons :

• pour celui qui nous a fait du mal mais aussi pour nous-mêmes.

C’ est ainsi que cet état d’esprit nous aide à opter pour le pardon.

D’ ailleurs, il est étonnant de voir combien cette étape est libératrice pour notre corps. La boule au ventre disparaît et le cœur est plus léger.

Ce besoin de pardonner est universel, car vivre avec la rancune pèse lourdement sur le cœur et l’ âme.

D’ ailleurs, c’est un chemin que le Christ nous invite à emprunter quand nous récitons le Notre Père :

« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés… » (Mt 6,12).

C’ est pourquoi, cette prière que tant de chrétiens répètent chaque jour est un appel à libérer notre cœur de tout ressentiment, à entrer dans un véritable processus de guérison intérieure, et à faire confiance à la justice de Dieu.

Le pardon permet une véritable libération intérieure

• En pardonnant, nous cessons d’alimenter la colère et la haine qui nous consument de l’ intérieur. C’ est une démarche de libération, une manière de reprendre le contrôle de notre vie émotionnelle.

Enfin, le pardon est un chemin de croissance spirituelle. Il nous rapproche du cœur de Dieu, nous fait grandir dans l’ humilité, la miséricorde et la compassion.

C’ est un acte d’ amour désintéressé qui fait de nous de véritables disciples du Christ.

Pour conclure

 Afin de comprendre toute l’ importance du pardon accordé, nous vous invitons à méditer cet extrait du livre de sœur Anne Lécu (médecin en milieu carcéral et docteur en philosophie pratique) concernant cette demande du Notre Père :

• Pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.

« Pardonner, donner par-dessus tout, se donner à nouveau malgré tout. Difficile et magnifique capacité de l’homme que celle du pardon.

Le pardon n’ est ni l’ oubli qui ne répare pas, ni l’ excuse qui néglige la liberté. Le pardon ne peut s’ exiger.

Ce que le Père nous offre, c’ est la possibilité de pardonner. En nous recevant tels que nous sommes, souvent loin de l’ image idéale que nous aimerions donner, il inscrit en nos cœurs la possibilité d’ aimer l’ autre, même au cœur de la déception.

Dieu ne regrette pas d’ avoir créé l’ homme. Il l’ aime même insuffisant. Il l’ aime libre, vivant …

Il sait notre soif de tendresse. Qui se met à son école peut apprendre la douceur envers les autres, mais aussi envers soi-même. Le pardon est une espérance de vie. »

 Alors faisons nôtre sa demande :

« Donne-nous, Père, un cœur bon. Épargne-nous la rancune et le mépris.

Aide-nous à nous détourner de nos fautes qui nous éloignent de Toi et des autres. Amen »

Puisque dimanche prochain nous allons vivre celui de Gaudete (qui nous rappelle la joie de l’ Église dans l’attente de l’avènement du Christ), efforçons-nous de pardonner car :

Le pardon est un catalyseur qui crée l’ambiance nécessaire à un nouveau départ et à un recommencement.

Georgette

Sources : Le palais du Rosaire (Lourdes) – Le Notre Père de Sœur Anne Lécu et frère Yves –(Éditions du Cerf 2020)

Illustrations : Image mise en avant : Wikimédia Commons (Le retour du fils prodigue de Pompeo Batoni – Musée de l’art de Vienne) Domaine Public – Pixabay Licence – Pas d’ attribution requise.