Des fêtes qui nous parlent de la fidélité et de la miséricorde de Dieu

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L’ automne ouvre, pour nos frères aînés dans la foi, un cycle de fêtes.

Elles commencent cette année le 23 septembre et finissent le 15 octobre.

Cette période débute avec la fête de Roch Hachana.

Puis au dixième jour, après 25 heures de jeûne et de supplications vient celle du Kippour.

Dès lors, la parole divine peut descendre sur la communauté :

  • « Vous êtes pardonnés ». Oui, Dieu est fidèle pour qui se tourne vers LUI !

Alors lui succède celle des Soukkot. C’ est le temps de la réunion familiale dans la Soukka.

Cette petite cabane avec un toit de feuillage rappelle les 40 années que passa le peuple Hébreu dans le désert où Dieu seul était leur protection. On s’ y  remet entre « les bras de Dieu ».

Enfin, au bout de huit jours, la joie explose. C’ est la fête de Simhat Torah. Elle célèbre :

Le bonheur que procure la Torah (les cinq premiers livres de la Bible : la Genèse – L’Exode – le Lévitique –  les Nombres et le Deutéronome) car comme le dit la Michna (le premier recueil de la Torah orale) au sujet de la parole de Dieu :

 « Tourne-la et retourne-la, car tout se trouve en elle ».

Cette exultation s’ exprime par des chants et des danses autour des rouleaux de la Torah.

En conséquence, cette fête nous invite, nous aussi

à rendre grâce pour ce don précieux qu’ est la Parole de Dieu.

De plus, elle doit nous rappeler le lien spirituel fort qui nous unit au peuple Juif.

L’ importance de la fête de Roch Hachana.

Elle célèbre la nouvelle année et ouvre à un jugement. Sûr de la fidélité de Dieu et de sa miséricorde :

  • Chacun va pouvoir passer en revue son année passée et demander pardon pour toutes les transgressions faites à l’Alliance.

En outre, elle commémore la création du monde et la naissance de l’ humanité.

L’ Homme partenaire de Dieu est responsable :

  • De l’ œuvre qu’ il a commencée.

De plus, elle lui rappelle son statut de créature soumise au jugement qui l’ inscrira ou non, dans le « Livre de Vie ».

Un appel à la miséricorde de Dieu

Le son du schofar domine la liturgie. Il exprime un appel émouvant « Père au secours, sauve mo».

Il en est de même avec la prière «  Notre Père, notre Roi » qui est redite à Kippour et dont voici quelques passages :

« Notre Père et Roi, nous reconnaissons avoir fauté contre Toi. Notre Père et Roi, nous n’avons pas d’ autre Roi que Toi.

 Notre Père et Roi, que soit annulé à Tes yeux le poids de nos crimes et péchés. Notre Père et Roi, aide-nous à accomplir un sincère repentir vers Toi.

 Notre Père et Roi, inscris-nous dans le livre de la délivrance et de la Rédemption…

 Notre Père et Roi, inscris-nous dans le livre du pardon

 Accorde- nous Ta clémence et Ta générosité pour le Salut ! »

Choisir la vie

Ces fêtes automnales doivent, nous aussi, nous interpeller et nous rappeler cette parole du Deutéronome :

« Je prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance » (Dt 30-19)

Cependant, par cette injonction de choisir la vie, on pourrait penser que Dieu présente deux chemins :

  • Celui qui mène à la vie et celui qui mène à la mort.

Et que c’ est à nous de choisir celui qui nous plait.

En réalité il ordonne :

  • De choisir le chemin qui mène à la vie.

La TeCHouVa (processus de repentance dans le judaïsme) a été créée avant que le monde fut, afin de l’ humanité puisse guérir de ses défaillances.

Aussi ce principe spirituel fondamental dans l’existence est-il :

  • La plus haute expression de la liberté humaine puisqu’ elle rompt le déterminisme du « cause-à-effet » et des incidences du passé sur le  présent et le futur.
  •  Par conséquent, elle transforme les fautes commises en tremplin, en stimulation pour le bien.

Pour conclure 

La fête de Roch Hachana est l’ occasion pour nos frères aînés dans la foi de se demander :

  • Où en es-tu ? Quel Homme es-tu devenu ?

Aussi est-elle un appel à « creuser » sa propre existence, à trouver son moi véritable et surtout à apprendre à dépasser ses limites.Car il est dit :

  • Fais tout ce que tu peux, et après, fais encore un peu plus.

C’ est pourquoi ces fêtes nous invitent également à une introspection.

En effet, elles nous incitent à réfléchir tout particulièrement à ces deux phrases de l’homélie du père Thierry de dimanche dernier ( voir sur le site paroissial ) :

«  Tous, nous aurons en effet à rendre compte de notre vie au terme de notre histoire sur la terre, et le critère de jugement sera celui de la fructification des biens que le Seigneur nous a confiés»

Et comme le dit saint Paul, ce que Dieu veut, c’ est « que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité ». C’est cela le véritable enjeu de notre histoire.

Aussi devons-nous prier pour eux et avec eux afin de ne pas oublier que nous sommes :

  • « Fils de la Lumière ».

Enfin souvenons-nous que cette année est celle du 60eme anniversaire de la déclaration « Nosta aetate ». Les Pères du Conciles Vatican II y déclarent :

  • Qu’ un lien spirituel unit les Juifs et les Chrétiens.

Les racines juives du Notre Père

Le Notre Père par James Tissot –
Brookling Muséum – Libre de Droit

Alors, n’ oublions pas que dans les Évangiles (Mt 6, 9-13 et Lc 11, 2-4)Jésus qui était Juif donne à ses disciples la prière du Notre Père pour s’ adresser à Dieu.

Or, cette prière devenue celle de tous les chrétiens, trouve ses racines dans la liturgie juive.

En voici quelques exemples :

  • « Notre Père qui es dans les cieux » (Mishnah Yoma, invocation habituelle – 5° et 6′ bénédictions, 2° prière avant le Shema : « Ahavah rabbah, Qaddish. )
  • « Que soit sanctifié ton Nom très haut dans le monde que tu as créé selon ta volonté. » (Qaddish, Qedushah et Shemoné Esré de la prière quotidienne)
  • « Que vienne bientôt et que soit reconnu du monde entier ton Règne et ta Seigneurie afin que soit loué ton Nom pour l’ éternité » ( Qaddish.  

Puisque notre patrimoine spirituel commun est le fond sur lequel grandit notre fraternité et notre désir de faire ensemble la Volonté Divine nous pouvons, dans notre monde si violent, méditer et faire nôtre quelques phrases du Kaddish Yatom, la prière des orphelins car :

Elle est une prière de glorification et de sanctification du non divin. Elle exprime, malgré la douleur la confiance.

 « Que le nom du Très Haut soit exalté et sanctifié dans le monde qu’ Il a créé selon Sa volonté.

Que Son règne soit proclamé de nos jours et du vivant de la maison … Qu’ une paix parfaite et une vie heureuse nous soient accordées par le ciel …

Que Celui qui entretien l’ harmonie dans les sphères célestes la fasse régner parmi tout Israël – Amen ».

Georgette

Sources : Fêtes Juives d’automne 2025 – Conférence des évêques de France (Relations avec le Judaïsme ) Catholique 78 (Le nouven an Juif) –  Les racines du Notre Père chrétien dans les prières juives (Église catholique en France – Relations avec le Judaïsme).

Illustrations : Pixabay Licence – Pas d’attribution requise  – Image mise en avant : Une grenade : fruit symbolique dans le judaïsme qui exprime le souhait du croyant d’ avoir une année remplie d’ autant de mérites que la grenade a de graines.