855 personnes décédées dans la rue en 2024

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Le Collectif Les Morts De La Rue vient de publier une liste partielle des personnes décédées depuis Janvier 2024 jusqu’ au mois de Décembre 2024.

Or le recensement de cette longue liste, arrêtée le 10 avril 2025, est non exhaustif car il ne sera définitif qu’ avec :

  • La publication du rapport sur les morts dans la rue de l’année 2024, programmée à l’ automne 2025.

Néanmoins, le nombre de ces morts est d’ ores et déjà en hausse puisque, par comparaison :

Il était de 735 en 2023

Alors qu’ il est à ce jour :

De 855

Soit déjà 120 morts de plus, bien que ce dénombrement ne soit pas fini.

Une moyenne d’âge de moins de 50 ans

Il faut noter que la moyenne d’ âge des personnes décédées dans la rue est très alarmante puisqu’ elle est de :

  • 48 ans en moyenne.

Parmi eux figurent :

  •    19 enfants de moins de quatre ans, dont sept étaient hébergés. Parmi eux : un nouveau né – un bébé de 22 jours, un de 3 mois – un de 5 mois,  un autre de 10 mois et deux autres de 11 mois.
  •   07 adolescents entre 15 et 18 ans,
  • 703 hommes,
  •   12 femmes,
  •   40 personnes de genre inconnu,
  •   01  personne transgenre.

Hommage rendu à ces victimes de la rue.

Celui-ci est un moment de recueillement, de mémoire collective, de lutte et de solidarité.

Mais également d’ interpellation publique afin de refuser que ces mort(e)s restent invisibles.

Il a eu lieu le 20 mai en haut du parc de Belleville à Paris.

Quel est le but du Collectif ?

Il a pour mission de démontrer et faire savoir que vivre à la rue mène à une mort prématurée.

En outre, il veille à la dignité des funérailles, tout en soutenant et en accompagnant, si il y en a, les proches en deuil.

Combien de SDF en France

Selon Bérangère Grisoni, présidente du collectif :

  • « Le constat fait mal par son ampleur, on n’ a jamais eu autant de personnes décédées ».

Or, il est difficile de connaître précisément le nombre de personnes sans domicile en France qui serait  :

  • Selon la Fondation pour le Logement d’ environ  330.000, alors que la dernière évaluation officielle de l’ Insee estimait ce nombre à 143.000 en 2012.  Une nouvelle enquête de l’ Institut national de la statistique est toutefois en cours.

C’ est pourquoi, puisqu’ il y a une augmentation du nombre de personnes sans abri en France, il y a donc, de manière logique, comme le fait remarquer Adèle Lenormand, coordinatrice de l’ étude épidémiologique  :

  • Un accroissement de la mortalité des personnes sans chez-soi.

Des chiffres en augmentation

En 2024, la Fondation pour le logement des défavorisés estimait que 4 millions de personnes étaient mal logées :

  • Dont 350.000 sans domicile.

Puisque ce chiffre, comme l’indique le dernier rapport de la fondation sur l’ état du mal logement en France est :

  •   « En hausse depuis les dernières estimations »

Car il passe de 300.000 en 2020 à 330.000 en 2023

Il y a donc, partant de ce fait, un accroissement de mortalité dans la rue, car comme  le souligne Bérangère Grisoni :

« Vivre à la rue, sans domicile, constitue « un facteur de mortalité prématurée » et aujourd’hui, « Il y a une crise historique du logement, il faut changer de politique et donner les moyens pour accompagner toutes les formes de logements ».

La précarité entrave le droit d’ accès à la santé des personnes sans-abri

La santé des personnes sans-abri relève d’ une préoccupation de santé publique puisqu’ elle est :

  • Par rapport au reste de la population précoce.

Mais aussi :

  • Caractérisé par l’ apparition prématurée de maladies chroniques et dégénératives.

De surcroît, les S.D.F. sont davantage sujets aux troubles :

  • D’ anxiété, de dépression et d’ addiction.

Ainsi qu’ à :

  •  La migraine, aux parasitoses et aux infections virales.

La santé, un droit fondamental

La santé étant reconnue comme un droit fondamental, il existe en France :

  • Des dispositifs qui visent à garantir un accès aux soins pour toutes et tous.

C’ est pourquoi les Permanences d’ Accès aux Soins de Santé (PASS) créées en 1998 assurent-elles :

  • Une coordination entre santé et social.

Toutefois, les personnes sans logement personnel affichent :

  • Un taux de non-recours aux droits de santé,
  • Et un renoncement aux soins plus élevé que la population générale.

Quelles sont les cause principales de cette absence de couverture ?

Elles sont la conséquence :

  • Des difficultés d’ obtention d’ une adresse de domiciliation, condition sine qua none pour en bénéficier,

Mais aussi :

  • De la complexité d’ accès à ces prestations.

La dure réalité de ces chiffres.

Avec un nombre croissant dans nos villes, la réalité de ces morts de la rue s’ impose à nous et doit nous interpeller.

En définitive, ce décompte qui n’ est pas encore fini témoigne d’ une tragédie sociale :

Dont nous devons prendre conscience

Car, derrière ce recensement, il y a des noms, des histoires souvent douloureuses.

De surcroît, il témoigne d’ une marginalisation qui s’ amplifie.

Pour conclure

Aussi, devant cette triste réalité, nous devons nous poser la question :

  •  Que faire ?

Car cette situation n’ est pas sans solution.

En effet, notre société, avec une volonté politique affirmée et des ressources peut changer cet état de fait.

Par conséquent, il revient à chacun d’ entre nous de faire entendre une voix forte et unanime :

  • Celle de la justice et de la fraternité.

C’ est pourquoi, il est urgent de transformer cette tragédie en appel à la conscience collective et à la solidarité nationale puisque :

Notre propre humanité en dépend.

D’ autant plus que d’ innombrables études évaluées par des pairs ont constamment confirmé que :

L’ aide au logement à long terme, non seulement réduit efficacement le nombre de sans-abri ; mais est également moins coûteuse que les refuges et autres soins institutionnels et d’urgence.

Aussi est-il de notre devoir :

  • D’ être attentif,
  • D’ oser dialoguer avec les sans-abris,
  • De signaler leurs présences aux autorités et aux associations afin qu’ ils soient guidé(e)s, mis au courant des dispositifs d’ aide existant (pour se laver, se nourrir, se soigner, être hébergé…).
  • Le 115, numéro national d’assistance et d’orientation a pour premier objectif d’ informer mais aussi d’ orienter ces personnes

Prions pour tous ces morts

Enfin, dans notre prière, n’ oublions pas ceux qui meurent dans la rue, le plus souvent dans une indifférence quasi générale.

«  Seigneur Jésus-Christ, nous voulons rendre hommage à tous ces enfants, ces femmes et ces hommes qui sont morts dans la rue et dans l’ indifférence.

 Nous les confions à Ta tendresse et nous Te prions, Toi qui es la Résurrection et la Vie :

Donne leur de reposer en paix jusqu’ au jour où tu les réveilleras, pour qu’ ils voient, de leurs yeux, dans la clarté de ta face, la lumière sans déclin.

 Que brille sur eux la lumière de ta face – Amen ».         

Georgette

Sources : La Croix du 20-05-2025 – Collectif 20minutes.fr du 22-05-2025 (Pourquoi de plus en plus de morts de la rue en France)  – Dans ma rue (La précarité entrave le droit d’accès à la santé des personnes sans-abri) – Illustrations : Pixabay Licence – Pas d’attribution requise. Image mise en avant : Photo de Jean-Lucien G.

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