La véritable autorité de l’ Église de Rome est la charité du Christ.

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Statue de Saint-Pierre – Basilique Saint Pierre à Rome – Photo Jean-Lucien G.

La célébration du dimanche 18 mai marquait officiellement le « Ministère Pétrinien »  (le service de l’ Église catholique par le pape, successeur de Pierre sur lequel le Christ a bâti son Église ») de Léon XIV.

C’ est pourquoi le rituel comprenait plusieurs moments symboliques dans lesquels se distinguent les anciens insignes épiscopaux « pétriniens » :

  • Le pallium et l’ anneau du pêcheur.

Le Pallium

Le pallium papal – Publication de Vatican News sur Facebook

Ce vêtement liturgique, en laine d’ agneau, évoque le Bon Pasteur, qui prend la brebis perdue sur ses épaules,

Mais aussi la triple réponse de Pierre à la demande de Jésus ressuscité de paître ses agneaux et ses brebis.

En effet, comme l’ écrivit saint Siméon de Thessalonique qui s’ illustra entre autre par son activité liturgique :

En composant de nombreux hymnes,

Et  en rédigeant un vaste commentaire spirituel de tous les symboles des rites de la vie ecclésiastique (De Sacris Ordinationibus), ce vêtement :

  • « Symbolise le Sauveur qui, nous rencontrant comme la brebis perdue, l’ a portée sur ses épaules, et prenant notre nature humaine dans l’ Incarnation, l’ a déifiée, par sa mort sur la croix nous a offerts au Père, et par sa résurrection nous a exaltés ».

Aussi s’ agit-il d’ une ceinture étroite qui repose sur les épaules, au-dessus de la chasuble.

Elle est ornée de six croix de soie noire – une sur la poitrine, une autre sur le dos et quatre sur l’ anneau qui repose sur les épaules- et est garnie, à l’ avant et à l’ arrière, de trois épingles représentant les trois clous de la croix du Christ.

L’ anneau  du pêcheur

Wikimédia Commons – La seconde pêche miraculeuse de James Tissot (Domaine Public)

Parce que Pierre est l’ apôtre qui, ayant eu foi en la parole de Jésus, tira de la barque les filets de la pêche miraculeuse jusqu’ au rivage,

  • Il authentifie la foi,  tâche confiée à Pierre pour confirmer ses frères.

L’ imposition des insignes épiscopaux pétriniens

 C’ est après la proclamation l’ Évangile, que trois cardinaux des trois ordres (diacres, prêtres et évêques) et de différents continents remirent au pape :

  • L’ un le pallium,
  • Le second demandant  par une prière spéciale la présence et l’assistance du Seigneur sur le pape.
  • Enfin le troisième, après une oraison invoquant le Christ  « pasteur et évêque de nos âmes», qui construisit l’ Église sur le roc de Pierre, et fut reconnu par Pierre lui-même comme le « Fils du Dieu vivant », lui remettait l’ anneau du pêcheur.

Enfin ce moment fort se termina par une prière à l’ Esprit Saint afin qu’ il donne au  Saint-Père :

  • La force et la douceur de préserver les disciples du Christ dans l’ unité de la communion.

Puis le pape Léon XIV bénissait  l ’assemblée avec l’ Évangéliaire, tout en acclamant en grec : « Ad multos annos! » (pour de longues années).

Une profonde émotion se lisait sur le visage du souverain pontife.

Son homélie : Un appel à construire l’ édifice de Dieu dans la communion  fraternelle

Au cours de son homélie il a redit toute sa gratitude :

« C’ est avec un cœur plein de gratitude que je vous salue tous au début du ministère qui m’ a été confié.

Saint Augustin écrivait : « Tu nous avez faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’ il ne repose en Toi » (Les Confessions, 1.1.1). »

Puis rappelant que le Christ avait confié à Pierre la tâche :

[ « D’ aimer davantage » et de donner sa vie pour le troupeau. »

Il souligna que :

« Le ministère de Pierre est précisément marqué par cet amour oblatif, car l’ Église de Rome préside à la charité et sa véritable autorité est la charité du Christ.

Il ne s’ agit jamais d’ emprisonner les autres par la domination, la propagande religieuse ou les moyens du pouvoir, mais il s’ agit toujours et uniquement d’ aimer comme Jésus l’a fait. »]

Il a redit que :

« Nous sommes tous constitués « pierres vivantes » (1 P 2, 5), appelés par notre baptême à construire l’ édifice de Dieu dans la communion fraternelle, dans l’ harmonie de l’ Esprit, dans la coexistence des diversités.

Comme l’ affirme saint Augustin :

« L’ Église est constituée de tous ceux qui sont en accord avec leurs frères et qui aiment leur prochain » (Discours 359, 9).

Enfin il a réaffirmé son désir de construire un monde nouveau où règne la paix :

« … Nous voulons être, au cœur  de cette pâte, un petit levain d’ unité, de communion, de fraternité.

Nous voulons dire au monde, avec humilité et joie : regardez le Christ ! Approchez-vous de Lui ! Accueillez sa Parole qui illumine et console ! Écoutez sa proposition d’ amour pour devenir son unique famille : dans l’ unique Christ, nous sommes un.

Et c’ est la route à parcourir ensemble, entre nous, mais aussi avec les Églises chrétiennes sœurs, avec ceux qui suivent d’ autres chemins religieux, avec ceux qui cultivent l’ inquiétude de la recherche de Dieu, avec toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté, pour construire un monde nouveau où règne la paix !

Tel est l’esprit missionnaire qui doit nous animer, sans nous enfermer dans notre petit groupe ni nous sentir supérieurs au monde ; nous sommes appelés à offrir à tous l’ amour de Dieu, afin que se réalise cette unité qui n’ efface pas les différences, mais valorise l’ histoire personnelle de chacun et la culture sociale et religieuse de chaque peuple. »

Puis a lancé un appel à l’ amour :

« Frères et sœurs, c’ est l’ heure de l’ amour ! La charité de Dieu qui fait de nous des frères est au cœur de l’ Évangile et, avec mon prédécesseur Léon XIII,  aujourd’ hui, nous pouvons nous demander si on ne verrait pas « l’ apaisement se faire à bref délai, si ces enseignements pouvaient prévaloir dans les sociétés ? » (Rerum Novarum n. 21) »

Avec la lumière et la force du Saint Esprit, construisons une Église fondée sur l’ amour de Dieu et signe d’unité, une Église missionnaire, qui ouvre les bras au monde, annonce la Parole, se laisse interpeller par l’ histoire et devient un levain d’unité pour l’ humanité.

Ensemble, comme un seul peuple, comme des frères tous, marchons vers Dieu et aimons-nous les uns les autres.

Alors, pour Lui et avec Lui, prions pour que son appel soit entendu dans la monde, dans l’ Église, dans nos familles et dans nos paroisses avec ces extraits de l’acte de Consécration du genre humain au Sacré-Cœur de Jésus du Pape Léon XIII :

« Très doux Jésus, Rédempteur du genre humain, jetez un regard favorable sur nous, qui sommes humblement prosternés au pied de Votre autel …

Beaucoup d’ hommes ne Vous ont jamais connu ; beaucoup Vous ont méprisé en transgressant vos Commandements ;

Ayez pitié des uns et des autres, ô très bon Jésus, et entraînez-les tous vers votre Sacré Cœur.

Ô Seigneur, soyez le Roi, non seulement des fidèles qui ne se sont jamais éloignés de Vous, mais aussi des enfants prodigues qui Vous ont abandonnés.

Faites que ceux-ci se hâtent de regagner la maison paternelle pour ne pas périr de misère et de faim.

Soyez le Roi de ceux que des opinions erronées ont trompés ou qu’ un désaccord a séparés de l’ Église;

Ramenez-les au port de la vérité et à l’ unité de la foi, afin qu’ il n’ y ait bientôt qu’ un troupeau et qu’ un Pasteur…

Donnez Seigneur, à votre Église, la liberté et le salut.

Accordez à toutes les nations l’ ordre et la paix, et faites que, d’ une extrémité à l’ autre de la terre, résonne une seule parole :

  • Louange au divin Cœur qui nous a donné le salut ; à Lui soient honneur et gloire dans tous les siècles. Ainsi soit-il ! »

Georgette

Source : Holy See – Homélie de Léon XIV pour la messe inaugurale de son pontificat.

Image mise en avant : Wikimédia Commons – Licence Créative Commons International – Auteur Edgar Beltran, The Pillar – Libre de partager  – Pixabay Licence (Libre de partager).

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