Homélie du 5e dimanche TO – année C – Père Vianney

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Lectures :  Is 6, 1-2a.3-8 / Ps 137 / 1 Co 15,1-11 / Lc 5, 1-11 –

Nous vous invitons à écouter et méditer l’homélie du père Vianney :

J’ai essayé de faire mon homélie cette nuit, mais comme les apôtres, j’ai rien pris… j’ai essayé, mais je n’ai pas baissé les bras !

Je me suis efforcé de faire des maths, mais j’y comprends rien.

Je désire prier chaque jour, mais je suis incapable de m’y tenir.

J’ai essayé d’aller à la messe le dimanche, mais j’ai la flemme.

J’ai tenté d’éviter l’occasion de commettre un péché, mais à chaque fois je retombe.

J’ai essayé mais je n’y arrive pas. J’essaie, à quoi bon…?

Pourtant Jésus nous dit : essaie encore !

« Je n’ai plus confiance »

On entend souvent cette phrase, elle peut être dite à propos d’une personne, de Dieu ou à propos de nous-mêmes.

En nous regardant dans notre  miroir nous avons le sentiment d’être incapable de réussir, de progresser, de se dépasser pour quelque chose de plus grand.

Et beaucoup souffrent de ce manque de confiance, alors ils se sentent inutiles.

Le regard des autres est parfois terrifiant tant il est pétri de critiques, de mesquineries, de jugements et cela participe en fait à la dépréciation de moi-même, à mon manque de confiance.

Ceci n’aide pas à voir que nous sommes capables de faire de grandes choses, que nous avons des dons et des talents à exploiter.

Dieu est le premier à nous faire confiance. Alors, je vous pose la question, avez-vous confiance en Lui ?

Écoutons-le nous redire cet attachement qu’il nous porte, « sois sans crainte » c’est ce qu’il dit à Pierre,. C’est aussi ce qu’il dit à chacun, sois sans crainte, il est avec nous.

Les apôtres sont un peu comme nous, ils ont essayé mais ils n’y arrivent pas. Ils n’ ont rien pris à la pêche ; revenu bredouille, les voilà désespérés.

En voyant Jésus leur demander de recommencer nous pourrions penser qu’il appuie là où ça fait mal, vous n’ avez rien pris, alors recommencez, on va voir…

Non au contraire, il les relance par sa Parole, il renouvelle leur confiance. Allez-y les gars, croyez-moi,  allez-y  !

Ainsi, par sa Parole, il  réhabilite leurs capacités et ils ont confiance.

S’ils ont confiance en Jésus, ils peuvent avoir confiance en eux-mêmes et avec lui ils vont être capable.

« Sur ta Parole » 

Pierre et les autres avancent au large. Jésus ne demande pas l’impossible, simplement de reproduire ce qu’ils connaissent : jeter les filets. Jésus part toujours de nos vies.

Pourquoi croire quelqu’un qui ne fait pas mon métier. Or, bien qu’Il ne soit pas un pécheur, les disciples ont reçu sa Parole avec confiance, et ce fut une réussite.

Imaginons leur joie devant l’accomplissement de la Parole !

Cependant la réaction de Pierre est étonnante, au lieu de se réjouir il s’effondre aux pieds de Jésus.

Cet acte de Pierre est pour nous l’occasion d’une prise de conscience : sans Jésus nous ne portons pas de fruit. Sans sa Parole nos filets restent vides et nous entrons dans une espèce de spirale étourdissante et nous arrivons à la perte de confiance en nous.

Alors, sur ta Parole Jésus, je vais jeter les filets de ma vie, car elle me reconstruit, m’élève, me donne de la joie.

Sur ta Parole je vais tenir mes engagements. Avec ta grâce, je vais pouvoir te suivre et porter du fruit alors « me voici, envoie-moi » !

Essaie encore !

Nous sommes, vous êtes capables de grandes choses. Dieu a mis une grande espérance en nous, ne baissons jamais les bras.  Il est toujours avec nous, avec lui tout est possible, tout est réalisable !

« Qui enverrai-je, qui sera notre messager ? », comme pour Isaïe, Dieu appelle et envoie.

Jésus révèle à la fin de cet Évangile la mission aux disciples. Ils vont passer de l’odeur du poisson à l’odeur de la brebis car Jésus est le bon Berger, et ses disciples vont devenir des pêcheurs d’homme, c’est-à-dire qu’en le suivant, ils vont guider les autres à la suite de Jésus, ils vont guider le troupeau !

Ainsi Jésus appelle et envoie encore.

Chers jeunes soyez ouverts et disponibles.

Dieu en met certain à part pour offrir la plus belle part qui est la vie de Jésus-Christ. En particulier, pour ceux qu’il appelle au sacerdoce en donnant le sacrement du pardon, en célébrant les saints mystères de la Messe, laissant tout, suivez-le !

Jésus nous appelle tous à la persévérance. Tu es fatigué d’essayer, écoute-le te le redire vas-y, essaie encore, j’ai confiance en toi.

C’est difficile, remets toi entre ses mains. Tu as  peur : prie, tu es triste : pleure sur son cœur, il séchera les larmes de tes yeux. Tu es noyé : mieux qu’un maître nageur, il te tirera jusqu’au rivage. N’aie pas peur quand tu tombes, Jésus te relève, il te redonne sa confiance. Essaie encore, il n’y a jamais de game over !

Tu ressens un appel à suivre Jésus dans le sacerdoce pour être serviteur de sa vie ou bien tu ressens le désir de le suivre dans la vie consacrée : ouvre ton coeur à sa Parole, fais confiance…

Écoutons ensemble les merveilles qu’il fit pour st Paul. Il peut les faire aussi en nous si nous sommes disponible en disant me voici : « ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile. […] Ce n’est pas moi, c’est la grâce de Dieu avec moi ».

Alors ce soir, jette les filets de ta vie en eau profonde, essaie encore, la grâce du Seigneur est avec toi !

Amen.

Père Vianney Baudouin + 

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