Bienheureux Charles de Foucauld – « Jamais arrière ! »

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Le 1er décembre 1916, en pleine première guerre mondiale, Charles de Foucauld qui vivait au milieu des Touaregs, fut assassiné à Tamanrasset.

Le 15 mai 2022, l’Église le proclamera saint et le donnera en exemple à ses enfants.

C’est l’occasion, à travers cette biographie, de (re)découvrir celui qui fut :

Militaire, explorateur, trappiste, ermite puis enfin « moine missionnaire » dans le Sahara, au milieu des Touaregs.

Là, au milieu du désert, il se mit au service du peuple et de la culture touarègue. Celle-ci fait partie du patrimoine universelle de l’humanité (1962, UNESCO).

Biographie

Son enfance

Le Bienheureux Charles de Fouauld grandit dans une famille catholique et aimante dont la devise est depuis des siècles « Jamais arrière ! ».

Son enfance est blessée par la perte de ses deux parents quand il a 6 ans (sa mère meurt de maladie et son mari la suit dix mois plus tard, mourant de chagrin et des suites de la maladie de Lyme).

Il fut élevé avec « Mimi », sa petite sœur, par son grand-père maternel, colonel à la retraite, qui lui transmet l’amour de la patrie et lui offre la meilleure éducation possible.

Sa famille l’entoure, notamment sa grande cousine Marie, fervente chrétienne, âgée de 8 ans de plus que lui. Elle deviendra confidente jusqu’à la fin de sa vie. Elle lui offrira pour sa première communion un commentaire de Bossuet sur les mystères de la vie de Jésus, livre qui l’accompagnera toute sa vie.

Ses doutes

A 15 ans, il devient agnostique – il ne croit plus en Dieu. Il  est gagné par les progrès de la science de son temps qui annonce ce siècle de matérialisme et par les philosophies du « soupçon » où on remet en question toutes les croyances, surtout celle de la foi chrétienne qui sont considérées comme enfantines.

Dès lors, sa jeunesse se passe en égarements et en amitiés diverses. Il restera toujours fidèle à ses amis. Il devient soldat, ne supportant pas la vie de caserne et excellent officier de terrain. Quand il n’est pas en mission, il fait la fête et en organise avec l’argent dont il a hérité de son grand-père. Mais cette vie de plaisir ne réussit qu’à provoquer en lui un vide douloureux : « Une tristesse que je n’ai éprouvée qu’alors…Elle revenait chaque soir lorsque je me trouvais seul dans mon appartement…Elle me tenait muet et accablé pendant ce qu’on appelle les fêtes. Je les organisais, mais le moment venu, je les passais dans un mutisme, un dégoût, un ennui infinis…(…) je n’ai jamais senti cette tristesse, ce malaise, cette inquiétude qu’alors ».

Il sera renvoyé de l’armée à cause de son comportement scandaleux et deviendra explorateur au Maroc.

Sa conversion

A 28 ans, marqué dans ses voyages par la piété des musulmans, il formule cette prière notamment quand il va dans les églises de Paris : « Mon Dieu, si vous existez, faites-vous connaître à moi ! »

Sa cousine Marie l’invite à rencontrer le prêtre de sa paroisse, l’abbé Huvellin. Il deviendra son père spirituel jusqu’en 1910. Ce dernier l’invite à se confesser alors que Charles de Foucauld pensait débattre sur la religion. Dans cette confession, suivie de la sainte communion, Charles de Foucauld rencontre le Ressuscité. Désormais sa vie lui sera consacrée.

Quatre ans plus tard, il prononce ses vœux de moine à la trappe de Notre-Dame-des-Neiges en Ardèche. Cette abbaye est connue pour son mode de vie très rude,cependant il trouve que ce n’est pas assez.

Il est envoyé dans la plus pauvre des trappes en Syrie. Là encore, il trouve que les moines sont mieux lotis que les villageois. Alors, il va vivre comme un pauvre à Nazareth, méditant sur la vie cachée de la Sainte Famille, il vit dans une cabane dans le jardin d’un couvent de Clarisses.

Son oeuvre

En 1901, il devient prêtre et part en Algérie. Il traduit l’ Évangile en arabe et en touareg pour permettre aux musulmans de connaître, dans leur langue maternelle, l’Évangile.

Il aimerait leur faire découvrir à quel point « Dieu est aimable » et que « la religion est Amour ». Là, Il vivra comme simple frère de Jésus et, à cause de Lui, comme frère universel, au milieu d’eux. Grâce à son immense travail sur la culture touareg, ses écrits (il compose un dictionnaire, met par écrits les poèmes et les chants touareg), la culture touarègue fait partie du patrimoine universelle de l’humanité (1962, UNESCO).

Après sa mort, de nombreux chrétiens vont s’inspirer de son témoignage pour vivre leur foi dans le monde. Une vingtaine de communautés religieuses vont naître, et 4600 prêtres diocésains et 6 000 laïcs, à travers le monde, se retrouvent en fraternité pour vivre leur mission en s’inspirant de son témoignage.

Xavier Chavane  Illustration : Photo de Charles de Foucauld (1915-1916) – Wikimédia Commons – CCO Domaine public.

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