Homélie du 2eme dimanche de l’Avent – 4 et 5 décembre 2021 – (Lectures : Ba 5, 1-9/ Ps 125/Ph 1, 4-6.8-11/ Lc 3, 1-6) 

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Nous vous invitons à écouter, lire et méditer l’homélie du dimanche 5 décembre (2eme dimanche de l’Avent) année C –

« Ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver la marche de ceux qui se hâtent à la rencontre de ton Fils » avons nous entendu dans l’oraison que j’ai chantée au début de la messe.

Cette prière, exprimée à Dieu, rassemble les nôtres. Nous lui demandons de nous délivrer de nos entraves pour rencontrer son Fils. Or, qu’est ce qui peut entraver notre marche à la rencontre du Christ ?

1 / Résister aux pressions       

Il y a bien des entraves qui peuvent nous désorienter, beaucoup sont extérieures à nous-mêmes. Elles viennent des politiques, des médias. Les influenceurs dictent ce qu’il faut penser. Mais aucun ne porte de vraies références en dehors du pouvoir, du lobbying ou de ses convictions personnelles.

Certes, il peut être intéressant d’exprimer ses opinions, mais elles ne sont pas paroles d’Évangile. C’est là qu’est l’os…

Les notifications sur notre téléphone nous dictent l’état du monde. Les infos ont un pouvoir sur notre façon de voir les choses, de penser, de consommer, d’agir, de voter même. Cet ensemble altère notre jugement et notre liberté.

Les médias deviennent des tribunaux populaires dictant le vrai du faux, diffusant des informations sans avoir conscience des conséquences, simplement pour condamner. Derrière les articles, il y a des personnes. Or, ils se contentent de juger, de flinguer…

La première lecture invite Israël à s’envelopper du manteau de la justice. Pour échapper à ces structures de péchés collectifs qui embourbent le vrai du faux dans des scandales, des punchlines,  collant des étiquettes, loin du réel et banalisant les vrais sujets. Ce tout gangrène les libertés collectives. Il nous faut résister à la tentation d’entrer dans ce système décadent.

Pour cela nous devons résister au péché collectif relayé par le fracas médiatique. Il faut résister, non pas pour être dans une opposition de principe, mais pour être libres !Aussi Dieu et l’Église passent au crible de ce tribunal populaire.

Mais l’Évangile fut adressé à un peuple gouverné par un empereur, un gouverneur, des grands prêtres. Toutefois Jean n’a pas attendu un contexte compatible pour annoncer le Messie. Il a osé car il a cru à la promesse de Dieu qui est plus forte que toutes les oppressions et tous les jugements de valeurs.

2 / Nos fissures intérieures

Il serait trop facile néanmoins de tout mettre sur le dos des fléaux extérieurs qui nous affectent. Nous avons aussi nos brèches intérieures qui nous détournent du projet divin. Répondons donc activement à la prophétie d’Isaïe, préparons-nous à recevoir le Messie.

Nos cœurs ressemblent parfois à un grand bazar sans charité car nous sommes désorientés. Nous courons partout et nulle part avec épuisement. Nous aimons les fausses joies et nous nous y complaisons bien.

Pourtant la vraie joie vient de la réponse à l’appel de Dieu. Appel à la conversion, appel à choisir Jésus, appel au bonheur. Saint Paul nous exhorte ainsi : « dans ma prière je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important».

Il faut de la clairvoyance pour choisir l’essentiel du futile, le durable du passager, le bien du mal. Ce discernement doit se vivre dans la prière. Car parfois le péché fait tellement partie de nous-mêmes qu’il cohabite si bien en nous, que nous ne le voyons plus. Dans nos examens de conscience nous percevons nos gros péchés, ceux qui sautent aux yeux, c’est bien, mais le subtile, nous avons du mal à le voir car il est presque agréable. Les passages tortueux deviendront droit dit encore la prophétie. Cela doit nous réjouir de voir qu’il est possible de vivre une conversion en profondeur en quittant nos structures de péchés pour accueillir la miséricorde. Par Lui « tout être vivant verra le salut de Dieu».

Pour vivre cette réconciliation avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu, allons nous confesser !

Laissons place « à la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice » donc au nom du Seigneur Jésus-Christ, allons nous confesser avant Noël !

3 / Les biens du ciel

Dans l’oraison, après la communion nous demanderons à Dieu : « apprends-nous à évaluer avec sagesse les réalités de ce monde et à nous attacher aux biens du ciel. ».

Voilà ce qui est fondamental, nous attacher aux biens célestes. Mon exhortation n’a pas pour but de nous exclure de la vie du monde. Au contraire, nous sommes appelés à y participer, à nous y investir, à nous y donner sans compter. Dieu, avec notre participation, désire faire régner un royaume d’amour.

Pour cela vivons habités de la joie de Dieu en étant les témoins de sa tendresse, lui qui est venu comme un pauvre, discrètement dans le silence de la nuit. Dans sa pauvreté il vient nous rendre riche d’un trésor inestimable, son amour !

Cependant il faut demander la sagesse de discerner dans les réalités de ce monde ce qui concourt au bien, à l’accroissement du règne de Dieu. Mais, ce qui le détruit, à le rejeter.

Nous devons être lucides. Des Pilate, des Hérode il y en a eu, il y en a, et il y en aura encore. Mais eux concourent  pour un règne qui passe et dont on ne se souviendra pas. Alors que celui du Christ nous ouvre les portes de l’Éternité. Rien, rien, ne ternira le Royaume de Dieu.

Conclusion

Alors chers amis, soyons-en convaincus, Jésus est venu sauver le monde et les hommes de la division, du péché et de la mort éternelle. Il est venu apporter un règne de paix et nous ouvrir les portes du Ciel. Là est notre joie, choisissons Dieu comme le Roc de nos vies !

À l’approche des fêtes de Noël, préparons nos cœurs à accueillir notre Sauveur. Adoptons Dieu comme lui même nous a adoptés. Alors rien ne nous séparera de son amour, rien n’entravera notre rencontre du Christ.

Amen.

Père Vianney BAUDOIN +

Illustration : Pxhere – CCO Domaine Public

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