Prendre sa croix – Homélie du 11 et 12/09/2021 –

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Lectures du 24 eme dimanche du temps ordinaires – Année B :  Is 50, 5-9a – Ps 114 – Jc 2, 14-18 – Mc 8, 27-35

Nous vous invitons à écouter, lire et méditer l’homélie de l’ évangile qui nous dit : « Que la croix du Seigneur soit ma seule fierté ! Par elle le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde » (Introduction à l’évangile)

 

Quelle est la place des chrétiens aujourd’hui ?

Seule 2% de la population française pratique la religion catholique.  Oui 2% c’est très faible ! Sommes-nous en voie de disparition ? Peut-être… Quel avenir ? C’est flou…

Que faire ? On est dépassé, on invente, on crée, on restructure les paroisses, on réorganise… Et puis, parait-il qu’il faudrait une morale moderne et au goût du jour… Alors, sommes-nous simplement des organisateurs désabusés ? Est-ce là la question fondamentale, un organigramme à remplir ?

Pourtant, le centre de notre foi n’est pas un amas de constats mais une personne JÉSUS !.  « Pour vous qui suis-je ? »,  pour nous qui est Jésus ?

1 / Prends ta croix

 Nous pourrions poursuivre longtemps cette introduction négative car bien des éléments peuvent s’ajouter à cette liste. Mais au lieu de déprimer ensemble, n’est-il pas plus profitable de nous interroger : qui es-tu Jésus pour nous ? Qui es-tu pour moi ?

Notre réponse est-elle aussi variée que celle rapportée par les disciples « au dire des gens » ? Sommes-nous là par hasard ? ou parce que nous aimons Jésus et que nous désirons le connaître et l’aimer davantage ?

Il faut accepter de nous laisser bousculer. C’est l’affirmation de Jésus « celui qui veut marcher à ma suite, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».

Ce n’est pas tout rose, Jésus ne dit pas « youpi c’est trop cool, venez les potos » ! Non, il l’affirme d’emblée, la route est rude, il faut mourir pour ressusciter, c’est-à-dire qu’il faut s’abandonner à Lui afin de vivre de Lui. Là est la vraie joie !

Prenons nos croix, marchons avec Jésus en ces terres si déchristianisées peut-être ! Ne pleurons pas sur notre sort, acceptons la croix !

 2 / Viens à ma suite

Ne soyons pas dépités, la Croix n’est pas le terme de notre foi. Ce qui l’est c’est bien la résurrection ! Alors qui est Jésus ressuscité pour moi ?

Chacun d’entre-nous a certainement vécu une rencontre particulière avec Lui. Nous nous sommes alors senti aimé pleinement, tel que nous sommes.

Nous étions peut-être dans une voie sans issue, mais en marchant à la suite du Christ, la lumière a jailli pour faire toutes choses nouvelles !

Prendre nos croix n’est pas du masochisme : « haha souffrez mes enfants ». Bien au contraire mes croix ce sont mes fardeaux. Or Jésus m’aime tel(l)e que je suis et me propose un chemin de résurrection, Jésus m’accompagne et m’aide, il me porte !

Le Ressuscité nous précède à chaque instant pour bâtir, d’une façon nouvelle, son Royaume en nous et dans ce monde.

N’ayons pas peur de Lui faire confiance, n’ayons pas peur de nous abandonner à Lui. Nous ne pouvons pas vivre sans Dieu. C’est une illusion…

3 / Tu recevras ma vie 

Hélas, le relativisme s’est engouffré dans la transmission de la foi, dans la transmission des valeurs communes. Et nous nous  retrouvons dans une société désarticulée car Dieu y est exclu : exclu des institutions, exclu des familles, exclu des consciences, exclu des âmes…

Pourtant c’est un Bien à ne pas exclure car Dieu donne la dignité à toute personne. C’est pourquoi ceux qui accueillent Jésus ne sont plus livrés à eux-mêmes mais trouvent dans leurs vies un écho sans pareil.

Alors, chers amis, quelle est notre place ? La réponse est magnifique : vivre de Jésus et témoigner de Lui !

Certes le contexte sociétal n’est pas évident, mais ce trésor d’une vie de foi, enracinée en Dieu, ne peut que nous inviter à dire ce que veut Jésus pour toute personne : tu recevras la vie !

Tu recevras ma vie ! C’est à la fois immense et accessible.

Voilà ce qu’est la sainteté des gens ordinaires que nous sommes, témoigner de l’expérience vécue en Jésus. Toutefois ce n’est possible que si nous avons une relation régulière avec Lui. Entretenons là !

Alors nous pourrons parcourir nos villes, le métro, le travail… que sais-je et le demander avec audace : qui est Jésus pour toi ?

Chacun vit une expérience à la fois semblable et personnelle avec Lui. Mais nous tous, pouvons en témoigner, il n’est plus question de se taire. Si Jésus est important pour nous, agissons en paroles et en actes !

Conclusion :

Enfin, allons à l’essentiel : ne regardons pas dans le rétroviseur la foi de nos aïeux. C’était mieux avant, y avait plus de chrétiens, et puis c’était plus simple etc…, fuyons le relativisme !

Vivons l’aventure exceptionnelle de la foi dans ce monde où nous sommes. Ce monde nous attend, oui il nous attend car son avenir est avec Dieu ; Jésus est mort et ressuscité pour tous !

Par conséquent prions, allons à la rencontre de Jésus dans le silence. Car fort de ces liens étroits, nous expérimenterons cette proximité avec le Christ qui transforme nos vies.

Nous n’avons plus le temps de bavarder, Jésus nous attend !

Chacun d’entre-nous, sans exclusion, est missionnaire de la joie de croire. Voulons-nous tout mettre en œuvre pour l’annoncer ?  Qu’ai-je envie de faire pour participer à son appel et le faire connaître au 98% restant ?

Et nous espérons qu’ils répondent : « tu es le Christ ! »

Père Vianney – Vicaire

 

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