Les Saints Innocents.

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Aujourd’hui, l’Eglise fête la Sainte-Famille et demain, elle fera mémoire des Saints Innocents martyrs (dans la Bible, le massacre des Innocents).

A  l’aide de ce tableau de Léon Cogniet et d’un texte de soeur Anne Lécu nous méditerons sur cette tragédie que relate St Matthieu. Malgré le doute quant à sa vérité historique, il est néanmoins devenu le symbole de tous les drames touchant l’enfance.

La détresse d’une femme

Ce tableau, contrairement à d’autres œuvres décrivant cet épisode biblique reste d’une grande sobriété. La femme qui se cache sous un escalier pour tenter de sauver son enfant et qui tente d’étouffer les cris de son enfant attire le regard.

Dans le visage de cette mère, nous contemplons l’intensité de la détresse de toutes celles qui, à travers l’Histoire, ont vu et verront leurs enfants être les innocentes victimes de la cruauté humaine.

Dans l’escalier, un soldat, chargé sur ordre d’Hérode de tuer tous les garçons de deux ans vivant dans la région de Bethléem poursuit autre mère.

Méditation d’Anne Lécu

Dans le drame qui se joue toute l’histoire sainte est rassemblée. C’était à Rama, à huit kilomètres de Jérusalem que le peuple hébreu avait été rassemblé avant la déportation à Babylone.

De Rama monte le cri de Rachel, la matriarche, mère de Joseph et épouse de Jacob, mère de David et de tous ses descendants, mère de tous les enfants martyrs.

C’est de Rama que monte le cri muet de tous ceux qui sont partis en fumés dans les persécutions subies par le peuple juif, jusqu’à ce trou noir de l’histoire récente – La Shoah – quand un nouvel Hérode a décidé de décimer non seulement tous les enfants de moins de deux ans, mais tous les autres, afin que plus jamais n’existât d’enfant juif…

La présence de l’enfant qui ramène à l’essentiel

Je ne sais pas ce qui se passe en toi lors de ces jours, semaines et mois passés en Egypte. Je ne sais rien de vos peurs, de vos questions, de cet avenir inconnu qui doit parfois vous faire trembler. En même temps, je devine que la compagnie de cet enfant vous ramène à l’essentiel : lui être présent …

Un rappel du drame des exilés

Chaque génération découvre de nouveaux visages d’Hérode, avec toujours le même effroi. Demain, ceux qui nous suivent seront saisis d’horreur devant le nombre d’enfants morts en Méditerranée ou ailleurs, morts exilés comme vous le fûtes, contraints de partir pour sauver leur peau…

Le glaive qui te transpercera le cœur n’est pas seulement pour plus tard. La contradiction annoncée par Syméon s’actualise déjà. Je devine,  Marie, que tout cela te retourne, que Joseph et toi êtes saisis d’effroi, impuissants et pourtant convaincus qu’il faut sauver cet enfant-là, car qui sauve un enfant les sauve tous.

Je crois que dans le cœur de Dieu, ce glaive n’en finit pas de saigner ; je crois que les anges qui chantaient dans le ciel la nuit de la naissance de Jésus, pleurent lors de la mort des innocents. Oui, je crois qu’aujourd’ hui le ciel pleure et toi avec, Marie, tant qu’une seule larme d’un seul enfant des hommes coule sur sa joue.

Ouvrir nos yeux sur la détresse des enfants

Prie pour nous Marie, afin que comme Joseph, nous sortions de notre sommeil et que nous sachions protéger les enfants dès aujourd’hui, et ceux qui demain naîtront dans la nuit.

Georgette

Méditation : Extraits du livre de Sœur Anne Lécu – Lettres à Marie – Lettre du 28 décembre.

Illustration :  Wikimédia Commons – Le Massacre des Innocents de Léon Cogniet (1824) – Musée des Beaux Arts de Rennes – Domaine public – 

 

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