Commentaire biblique du dimanche 15 novembre 2020

Publié le

Dimanche, 33ème semaine du Temps Ordinaire — Année A

 

Commentaire biblique de Marie-Hélène, du Secours Catholique

Lire l’Évangile du jour

Frères et sœurs,

« Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans se laisser attendrir, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? »
Ces paroles de l’apôtre Jean expriment un appel qu’aucun chrétien ne peut ignorer.

Depuis des années, le troisième dimanche de novembre dans l’Église de France, est celui de la journée nationale du Secours Catholique ; de plus, depuis quatre ans, le pape François l’a déclaré « journée mondiale de la pauvreté ».

Autant dire que notre réflexion de la semaine nous conduit vers nos frères en difficulté et particulièrement vers ceux qui sont frappés de plein fouet par les catastrophes naturelles ou la pandémie, dans le monde et dans notre pays : ceux qui ont tout perdu, les familles endeuillées, celles qui sont sans travail ou qui ont des revenus modestes, les jeunes précaires, les entreprises fragiles…

Et si cette pandémie nous permettait de mieux prendre conscience que nous ne formons qu’une seule famille humaine, victime des mêmes drames, du même virus ? et de nous poser des questions sur le monde que nous construisons (ou détruisons d’ailleurs !)

Dieu nous parle à travers tous les événements de notre vie et que nous dit-il dans des événements comme ceux-là ? Un chrétien, comme son nom l’indique, est en lien constant avec le Christ : il le rencontre bien sûr

  • par l’écoute et la connaissance de la Parole
  • par les sacrements

mais aussi

  • par la vie des hommes (on a peut-être tendance à l’oublier si on ne fait pas partie des services spécialisés : secours catholique, St Vincent de Paul, SEM, CCFD, ATD…)

Le Christ, il est toujours là, mais il y a des endroits privilégiés où sa présence est pour nous plus concrète, plus réelle

  • dans les églises, bien sûr où on peut toujours s’arrêter devant le Saint Sacrement, surtout en ce moment puisque les assemblées sont interdites,
  • dans la prière personnelle : le confinement est un bonus pour cela !

Mais surtout

  • dans le service de la fratemité, en étant aux côtés et du côté des plus fragiles et des plus démunis,

sans exclure personne, en sortant de « l’entre-soi » et en allant aux « périphéries » pour rejom’dre le Christ vivant qui nous y attend.

François, de Rome, ne se lasse pas de nous le répéter : « chaque année, avec la joumée mondiale des pauvres, je reviens sur cette réalité fondamentale pour la vie de l’Église parce que les pauvres seront toujours avec nous (Jean 12,8) pour nous aider à aceuillir la présence du Christ dans l’espace du quotidien. »

Ce dimanche, c’est aussi celui où la liturgie nous fait lire la Parabole dite des Talents.

Le talent, le trésor qui nous est confié, c’est « le don de la création, de la vie, ce sont nos capacités, nos aptitudes, nos compétences, ce pour quoi on est doué, c’est un cadeau gratuit mais qui reste une possibilité. Chacun est responsable de le faire fructifier.

Chacun est aussi responsable de faire fructifier les talents des autres » nous dit l’aumôm’er général du SC.

Une telle responsabilité, une telle confiance, un tel Amour de la part du maître, c’est à la fois stressant, très exigeant, mais aussi tellement enthousiasmant. Le maître parti en voyage, c’est le Christ ressuscité, il va revenir à l’improviste, ça, c’est St Paul qui nous le dit dans l’épître d’aujourd’hui : « Ne restons pas endormis comme les autres, mais soyons vigilants ».

Ou, comme il est écrit dans le livre des Proverbes, première lecture de ce dimanche, en parlant de la femme parfaite, « Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la mam’ au malheureux ».

Mais comment faire fructifier nos talents et ceux des autres ?

Chacun sa méthode et son style, selon son tempérament et… son âge !

Il y a ceux qui prêchent ou enseignent, ceux qui organisent de grands rassemblements, ceux qui s’occupent des jeunes, ceux qui cherchent, en ces temps particuliers, à maintenir le contact avec leurs frères sous diverses formes, il y a aussi ceux qui, discrets, sans prosélytisme, mais « toujours prêts » comme on dit chez les scouts, sont présents dans la vie quotidienne de leur famille, de leurs collègues de travail, de tous ceux qu’ils rencontrent.

Souvent dans les paraboles, il y a quelque chose qui nous choque : ici, c’est le sort réservé au serviteur « bon à rien »… mais c’est peut-être nous, ce serviteur, il était libre, comme nous, de dire oui… et il a dit non ! Mais, comme nous encore, il peut se « rattraper ». L’essentiel, c’est d’avancer, de nous engager, de vivre la solidarité et la fraternité… en fait, c’est de faire la volonté du Père.

J’ai plusieurs fois cité François de Rome, je terrmn’erai par une affirmation de François d’Assise qui donne de bons conseils, pleins d’Espérance : « Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliserasl’impossible sans t’en apercevoir »

Amen.

 

Si nous avions pu célébrer ce dimanche en assemblée eucharistique, nous aurions fait la quête pour le Secours catholique, le confinement nous a rendu ce partage impossible. Si dans la semaine vous venez prier, vous trouverez sur les tables, au fond de nos églises, des

enveloppes qui pourront contenir votre don, à déposer dans les boîtes à lettres des presbytères ou à envoyer directement à la délégation de Cergy. Merci.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 14-30)

Lire l’homélie du jour

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« C’est comme un homme qui partait en voyage :
il appela ses serviteurs et leur confia ses biens.
À l’un il remit une somme de cinq talents,
à un autre deux talents,
au troisième un seul talent,
à chacun selon ses capacités.
Puis il partit.

Aussitôt,  celui qui avait reçu les cinq talents
s’en alla pour les faire valoir
et en gagna cinq autres.
De même, celui qui avait reçu deux talents
en gagna deux autres.
Mais celui qui n’en avait reçu qu’un
alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.

Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint
et il leur demanda des comptes.
Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha,
présenta cinq autres talents
et dit :
‘Seigneur,
tu m’as confié cinq talents ;
voilà, j’en ai gagné cinq autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’
Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur, tu m’as confié deux talents ;
voilà, j’en ai gagné deux autres.’
Son maître lui déclara :
‘Très bien, serviteur bon et fidèle,
tu as été fidèle pour peu de choses,
je t’en confierai beaucoup ;
entre dans la joie de ton seigneur.’

Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi
et dit :
‘Seigneur,
je savais que tu es un homme dur :
tu moissonnes là où tu n’as pas semé,
tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre.
Le voici. Tu as ce qui t’appartient.’
Son maître lui répliqua :
‘Serviteur mauvais et paresseux,
tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé,
que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
Alors, il fallait placer mon argent à la banque ;
et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
Enlevez-lui donc son talent
et donnez-le à celui qui en a dix.
À celui qui a, on donnera encore,
et il sera dans l’abondance ;
mais celui qui n’a rien
se verra enlever même ce qu’il a.
Quant à ce serviteur bon à rien,
jetez-le dans les ténèbres extérieures ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !’ »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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