C’est quoi une prière d’intercession ?

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Toute prière est un dialogue intime avec Dieu. C’est un moment qui, dans un véritable cœur à cœur, permet de Lui dire nos joies, nos peines, nos demandes personnelles… Elle revêt une autre dimension quand nous prions pour une intention particulière qui ne nous concerne pas personnellement. Cette forme de prière fait de nous un intercesseur.

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ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples »

Isaïe 56 verset 7

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L’intercesseur est celui qui se met à la place d’un autre ou plaide la cause d’un autre. Une définition dit également qu’il s’agit d’une prière sainte, pleine de foi et de persévérance par laquelle quelqu’un supplie le Seigneur pour ceux qui ont un besoin vital de l’intervention de Dieu qui a confié aux hommes l’Église et, à chacun de nous, le soin de veiller, personnellement, sur tous nos frères en Humanité. Dans son livre Entrer dans l’Espérance, Saint Jean¬-Paul II a écrit : « Dieu a confié aux hommes leur propre salut ; il a confié aux hommes l’Église et, dans l’Église, toute l’œuvre salvatrice du Christ. À chacun d’entre nous, il a confié : chaque être humain en particulier et l’humanité dans son ensemble. Il a confié chacun à tous ». A la question de savoir pour qui il priait, il avait répondu que le motif de sa prière était « la joie et l’espérance, le chagrin et l’angoisse des peuples de notre temps ». C’est ce qui constitue le cœur de l’intercession qui est véritablement un acte d’amour.

Cette forme de prière était courante dans l’Ancien Testament : Abraham, Moïse, Samuel, Ezéchias, Elie, Jérémie et Daniel y ont eu recours. Par exemple, rappelons-nous celle opiniâtre d’Abraham à Dieu qui veut détruire Sodome : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? Loin de toi de faire une chose pareille ! Faire mourir le juste avec le coupable, traiter le juste de la même manière que le coupable, loin de toi d’agir ainsi ! Celui qui juge toute la terre n’agirait-il pas selon le droit ? » (Gn 18, 23-25). Il implore, insiste jusqu’à ce que sa demande soit exaucée. Souvenons-nous aussi de celle de Moïse après l’épisode du veau d’or : [« Pourquoi, Seigneur, ta colère s’enflammerait-elle contre ton peuple, que tu as fait sortir du pays d’Égypte par ta grande force et ta main puissante ? … Souviens-toi de tes serviteurs, Abraham, Isaac et Israël, à qui tu as juré par toi-même : « Je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel ; je donnerai, comme je l’ai dit, tout ce pays à vos descendants, et il sera pour toujours leur héritage »] (Ex 32, 11 et 13). Sa requête fut, elle aussi, écoutée.

Dans le Nouveau Testament, l’un des plus beaux exemples d’intercession est celle de la demande du centurion romain à Jésus : [« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement ». A Jésus qui lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir » il répond : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : « Va », et il va ; à un autre « Viens » et il vient, et à mon esclave : « Fais ceci », et il le fait ». Jésus plein d’admiration lui dit alors « Rentre chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi » et à l’heure même, le serviteur fut guéri »] (Mt 8, 5-13). Le centurion a agi avec confiance, avec une grande foi et il a été exaucé.

Jésus lui-même a invité ses disciples à cette forme de prière. C’est ce que nous dit St Matthieu : Jésus voyant les foules, saisi de compassion envers elles, dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maitre de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson » (Mt 9, 36-38). St Paul a fait de même : « J’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’état et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité. Cette prière est bonne et agréable à Dieu notre Sauveur, car il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité » (1Ti 2, 1-4). C’est dans ces textes que se trouvent la racine de la Prière Universelle faite au cours de l’Eucharistie.

Par sa mort sur la croix, Jésus a supprimé la séparation qui existait entre nous et Dieu. C’est ce que nous dit St Paul : « En effet, il n’y a qu’un seul Dieu ; il n’y a aussi qu’un seul médiateur entre Dieu et les hommes : un homme, le Christ Jésus » (1 Ti 2, 5). Grâce à cette médiation, nous pouvons intercéder dans la prière pour tous les Hommes et lui demander qu’il exauce nos requêtes selon Sa volonté.

L’intercession serait-elle réservée aux moines et aux moniales ? Absolument pas ! C’est le désir de Dieu que chaque chrétien soit pleinement actif dans cette forme de prière. Le pape François le rappelle souvent : le monde qui gémit a besoin de nos prières !

Georgette

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