Homélie du 13 mai 2020

Publié le

Mercredi, 5ème Semaine du Temps Pascal

 

 

Homélie du Père Alexandre de Bucy

Est-ce que vous vous souvenez de l’homélie du 20 mars dernier ? Je vous donne des indices, c’était 4 jours à peine après le début du confinement, l’homélie portait sur le livre du prophète Osée, et plus exactement sur trois arbres, l’olivier, le cyprès et la vigne. A cette date, la vigne semblait presque morte. Pas une grappe, pas une feuille, pas un bourgeon. Aujourd’hui, cette même vigne est recouverte de feuilles, et porte déjà de nombreuses grappes, qui augurent d’une bonne récolte en septembre prochain. Cette vigne illustre de manière étonnante notre évangile de ce jour.

« Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15, 5). 

En deux mois, notre vigne a connu une formidable progression ! Que de fruits en perspective ! Et nous, au bout de presque deux mois, est-ce que nous avons progressé ? Alors que nos activités n’ont pas encore repris, j’ai envie de poser quelques questions pour que nous puissions y répondre personnellement et communautairement :

Quels sont les fruits, ou pas, que nous tirons de cette expérience inédite que nous avons traversée ensemble, avec ce coup d’arrêt de presque toutes nos activités, ce vide relationnel parfois, et ce silence ?

Quels sont les fruits, ou pas, que nous percevons des liens que nous avons tissé autrement à travers Qahal, fraternité nouvelle, ou à travers bien d’autres canaux ?

Quels sont les fruits ou pas que nous relevons de nos temps de prière, de nos méditations sur la Parole de Dieu, seuls ou en famille ?

Comment avons-nous vécu nos relations avec ceux et celles avec qui nous avons partagé la même habitation ? Mais aussi avec les paroissiens et plus largement avec tous nos voisins ? Quels fruits ou quelles difficultés avons-nous discerné ?

Le Seigneur veut que nous portions du fruit, que nous soyons ses disciples là où nous sommes, là où il nous a plantés, même dans ces conditions difficiles. Ces deux dernières semaines, nous sommes passés chez vous pour vous bénir, bénir vos familles et vos maisons, et nous avons été émerveillés par votre dynamisme missionnaire. Beaucoup d’entre vous avaient prévenus des voisins ou des amis. Ce furent de belles rencontres grâce à vous ! Vos liens et votre témoignage portent du fruit, c’est une des révélations que j’ai reçu de ces rencontres.  

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples » (Jn 15, 8).

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (15, 1-8)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.

Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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