Mardi, 3ème Semaine du Temps Pascal

Homélie du Père Jean Delvolvé

1. Jean-Paul II et la Vierge Marie

Saint Jean-Paul II dont nous allons bientôt célébrer le centenaire de sa naissance le 18 mai prochain a perdu très jeune sa maman. Très tôt il a accueilli dans sa foi notre maman du Ciel, la Vierge Marie. Durant sa jeunesse, alors qu’il la priait beaucoup il se posait cette question : est-ce que ma dévotion envers la Vierge Marie ne fait pas de l’ombre à ma dévotion envers le Christ ?

C’est alors qu’il a lu un ouvrage : Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge de Saint-Louis Marie Grignon de Montfort, saint français du XVIIème siècle dont nous honorons la mémoire dans la liturgie de ce jour. C’est là qu’il a compris que la dévotion envers Marie au contraire de nous éloigner de Dieu nous rapproche de lui.

Jésus comme tous les enfants aime que l’on honore sa mère. Marie, mère de Jésus nous conduit tout à lui. C’est de ce livre que Jean-Paul II prit sa devise Tutus Tuus : « je suis tout à toi Marie, et tout ce qui est à moi est à toi ».

J’ai eu l’occasion de voir un manuscrit d’un sermon de Jean-Paul II, il est très beau de voir que sur chaque page, en haut à droite, était inscrit un verset d’un hymne marial, comme si sa relation envers Marie imprégnait toutes ses actions.

Jean-Paul II se confiait totalement à la Vierge Marie, il se confiait à sa garde, pour qu’elle soit la gardienne de son cœur, de sa pureté, de sa sainteté, pour qu’il rayonne de la beauté de Dieu. Ceux qui l’ont approché pouvait contempler en lui la lumière du Christ qui émanait de sa personne, il le devait à sa dévotion envers la Sainte Vierge.

2. Marie est notre mère

Marie est donc notre mère, elle nous a été donnée par le Seigneur pour mère quand il était sur la Croix (Jn 19,26-27 : « Femme voici ton fils […] voici ta mère »).

EX : Nous avons tous une mère et je suis sûr qu’il y a des mères parmi vous. Je suis parfois émerveillé de contempler l’amour maternel, une maman avec son bébé par exemple. De voir combien une maman consonne avec tous les sentiments de son enfant. Elle le console quand il pleure, elle rit avec lui. Il est bon d’avoir une maman !

Ce qu’est une mère de la terre, Marie l’est pour nous dans le Ciel !

Elle pleure quand nous nous pleurons et veut nous consoler. Elle partage nos joies, elle est fière de nous dans nos victoires. Quand nous éloignons du Seigneur elle fait tout pour nous ramener à lui…

Avons-nous tous fait l’expérience de la douceur et de l’amour de notre mère du ciel la Vierge Marie ?

3. La prière du rosaire.

Nous arrivons bientôt au mois de mai, le mois de Marie. Je ne sais pas si vous avez lu la lettre dans laquelle le Pape François nous encourage à redécouvrir la prière du rosaire, la prière du chapelet. Il nous encourage à le dire chaque jour, seul ou en famille, notamment pour demander à Marie la grâce de la fin de cette pandémie.

La prière du chapelet est une prière très simple, très pauvre… On peut la trouver rébarbative, mais c’est une prière d’enfant qui ne se lasse jamais de dire « je t’aime » à leur maman, et leur maman de le leur entendre dire. C’est une prière qui nous conduit au Christ. Par la méditation des différents mystères de sa vie : joyeux, douloureux, lumineux, glorieux, nous pouvons faire l’expérience que Marie nous conduit au Seigneur nous rapproche de lui, nous transmet sa paix.

Je me souviens d’un homme qui me témoignait de la profonde paix qu’il a reçu le jour des obsèques de son grand-père. Alors que le convoi avait du retard, le prêtre a fait réciter à l’assemblée des « je vous salue Marie », 1, 2, 3, 4… Au fur et à mesure des « je vous salue Marie », ce jeune a ressenti comme une caresse dans son cœur, une profonde paix intérieure… une consolation au cœur même de sa douleur…

C’est ce que nous pouvons demander au Seigneur par l’intercession de la Vierge Marie en ce mois de mai qui va bientôt commencer. De pouvoir faire l’expérience de l’amour de la Vierge Marie pour nous, de sa tendresse de mère qui vibre avec ses enfants, dans ses joies, dans ses pleurs, pour que nous puissions être bientôt être délivrés de cette pandémie qui nous afflige. Amen.