Le Jésuite Henri Madelin est décédé

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Dixième jésuite emporté depuis le début de la pandémie, le Père Henri Madelin, ancien provincial des jésuites et ancien rédacteur en chef de la revue Études, a succombé à l’épidémie de coronavirus le mercredi 8 avril.

 

 

Diplômé d’études politiques de Paris, d’une licence en droit et d’un DES d’économie politique. Très tôt intéressé par la vie politique et le service de l’État, il avait préparé l’ENA mais, l’année suivante, en 1957, il frappa à la porte du noviciat de la Compagnie de Jésus. Il fut ordonné prêtre dix ans plus tard.

Son expertise pour les sciences politiques et son intérêt pour les questions de société l’orientèrent vers la mission sociale. En 1973, il prendra la direction de l’Action populaire devenu le Centre de recherche et d’action sociales (Ceras). Maître de conférences à Sciences-Po à Paris et enseignant à l’Institut d’études sociales (IES) de l’Institut Catholique de Paris, c’est au service de l’Eglise et de la Société qu’il mit ses qualités humaines et intellectuelles.

Devenu provincial des jésuites de France en 1979, il rénova l’apostolat auprès des jeunes en lançant en 1984 le Réseau Jeunesse ignatien. Il assura l’avenir du Centre Sèvres en destinant un certain nombre de jeunes jésuites à l’enseignement philosophique et théologique.

En 1991, il devint aumônier national du Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC) et en 1995, il fut nommé rédacteur en chef de la Revue jésuite Études (1995-2002), faisant preuve, là aussi, de créativité et de dynamisme.

Européen convaincu, membre de l’équipe de l’Office catholique d’information et d’initiative pour l’Europe (Ocipe) il suivra de 2005 à 2019, depuis Bruxelles, Strasbourg et Paris, les enjeux d’une Union européenne en pleine mutation car il croyait « au nécessaire débat éthique dans la construction institutionnelle européenne ».

Homme de foi et de culture, il a publié une trentaine d’ouvrages. Son dernier livre Heurs et malheurs de l’autorité (Éd. Lessius, 2018) traite de la relation entre pouvoir et autorité, celle-ci se mesurant, écrivait-il, « à la capacité de faire grandir autrui pour lui permettre de donner sa pleine mesure ».

 

Georgette et l’équipe du site internet
Source : Claire Lesegretain – La Croix du 8-04-2020
Photographie : jesuites.com

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