Méditation du 19 mars 2020

Publié le

Médiation sur le Livre de l’Exode, 12

Avec Vianney Baudouin, diacre en vue du sacerdoce

 

 

Paroissiens, paroissiennes, chers frères et sœurs,

En relisant le chapitre 12 du livre de l’Exode, il m’est revenu le témoignage de Maurice dont j’aimerais vous faire part aujourd’hui.
Maurice est un poisson rouge, il vit dans un bocal avec 5 litres d’eau au fond un petit lit de gravier. Pour les plus riches une petite plante aquatique et même, pour certains, une plante aquatique en plastique. Pour d’autres, une tourelle de vieux pont en ruine. Maurice vit donc dans ce lieu il y est confiné.

En effet, paroissiens, paroissiennes, chers frères et sœurs, nous-mêmes en ce moment confinées dans notre appartement, dans notre maison, nous y sommes certainement pour un long moment.
Je pense aux enfants et particulièrement aux grands adolescents, dont leur chambre doit être leur royaume infranchissable. Et nous avons à durer.

Dans ce livre de l’Exode au chapitre 12, il nous est fait le récit de la Pâque.

Ce mot Pâque veut dire « passage », « tendre vers », « aller vers ». Voilà ce à quoi aujourd’hui nous sommes appelés.
Nous sommes appelés à tendre vers, à aller vers un passage nouveau.

Vivre cette Pâque comme les Hébreux ont vécu cette Pâque en étant délivrés du joug du peuple égyptien.

Nous-mêmes, dans ce passage, nous avons à vivre un franchissement intérieur.
Il ne peut pas être extérieur. À vivre un franchissement intérieur, au chœur de notre famille, au chœur de notre foyer, au chœur de notre cœur. C’est le passage vers lequel nous sommes appelés à attendre, à aller vers, car c’est là que nous trouverons l’espérance.

En effet, frères et sœurs, cette espérance, elle vient nous habiter, elle vient rayonner en nous. Elle vient nous donner beaucoup de joie et ce livre nous montre quelle joie a eu le peuple hébreu à fêter cette Pâque, à exulter, à célébrer cette libération.

Nous n’y sommes pas encore, mais bel et bien ici, sur le toit du presbytère, j’ai eu besoin de prendre l’air. Vous voyez ? de monter, de sortir, d’aller vers, jusque sur le toit.

Comment vivre aussi cette aller vers ? tendre vers Jésus ? tendre vers Jésus qui nous aime et qui lui-même nous tend la main. Lui-même vient nous rejoindre, et il nous le redit aujourd’hui : « viens vivre cette Pâque avec moi ! Viens vivre ce passage de l’histoire avec moi. »

Seulement le Seigneur est là pour que nous puissions vivre ensemble en communauté une fraternité nouvelle car nous sommes Qahal. Nous sommes cette fraternité nouvelle, enracinée en Dieu.

Maurice dans son bocal, nous dans notre maison où notre appartement, nous aspirons à « au-delà ». Nous aspirons à aller dans le grand bain comme Maurice peut espérer l’océan. Ce grand bain, il faut l’attendre un peu, patiemment, mais nous l’aurons.

C’est pourquoi, avec la parole de Dieu, en relisant la parole de Dieu – le livre 12 de l’Exode aujourd’hui – nous pouvons comprendre quelle espérance animait cette fraternité nouvelle du peuple des Hébreux.

Nous-mêmes nous sommes cette fraternité nouvelle, inspirée du nom de Dieu, inspirée par notre baptême de Jésus qui vient faire de nous son corps tout entier.

Alors, un moyen très simple aujourd’hui : donnons une parole d’espérance, donnons une parole d’espérance à ceux qui sont avec nous.

Ne nous laissons pas embourber par ce qui nous embête, mais donnons une parole d’espérance auprès de ceux vers qui nous vivons, que nous aimons.

Dites-leur vraiment : « le Seigneur est avec nous ! »

 

Vianney Baudouin, diacre en vue du sacerdoce

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