Nourriture saine et diversifiée pour tous ?

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Actuellement, qui pourrait ne pas se sentir concerné par la nécessité de consommer mieux, de faire des efforts pour préserver « la planète terre », notre maison commune. La sauvegarde de l’environnement est l’une des préoccupations majeures des Français. Protection de la biodiversité, recyclage des déchets, tri sélectif, utilisation de produits ménagers non polluants, économies d’énergie, alimentation équilibrée et saine … sont à l’ordre du jour.

L’acte de « manger » permet la satisfaction d’un besoin biologique, vital à la survie. Sans cesse, la campagne de sensibilisation : « Il faut manger cinq fruits et légumes par jour », nous rappelle que notre alimentation doit être diversifiée, et si possible, issue de l’agriculture biologique afin d’apporter à notre organisme les apports suffisants en vitamines et minéraux qui augmentent les chances d’être en bonne santé. Si pour beaucoup, les petits gestes du quotidien, tels que tri sélectif… , commencent à bien s’ancrer dans les habitudes, il faut se rendre compte que le principal frein à une consommation de nourriture variée, saine est, avant tout, financier. Selon une étude, un panier bio de fruits et légumes, même acheté en grande surface (certaines enseignes font pourtant des efforts), demeure plus cher qu’un ordinaire. Il en est de même pour les produits ménagers.

Le rapport annuel du Secours Catholique annonce que le nombre de personnes en situation de précarité est en augmentation. Du fait de la baisse des APL, le poids du logement, dans un budget déjà très serré devient plus lourd. Dans ces conditions, le poste alimentaire se trouve encore réduit. Avons-nous vraiment conscience que ce sont des centaines de milliers de personnes, qui pour se nourrir, poussent chaque année les portes des associations telles que : Secours Catholique, Secours Populaire, Restaurants du cœur, Armée du salut,  Mie de Pain … ?.

Tous les vendredis, les bénévoles du Secours Catholique accueillent, au presbytère de St Gratien, une douzaine de familles (parfois plus). Ce sont des adultes seuls (femmes ou hommes), des familles avec un ou plusieurs enfants, des personnes âgées et des personnes à la rue. Les colis remis, indispensables pour assurer leur « survie », se composent de pâtes, riz, conserves (petits pois – haricots verts – choucroute – plats cuisinés – boîtes de thon, de maquereaux ou sardines – du café soluble – des gâteaux – du lait et petits pots pour les enfants  …). Ces denrées sont offertes par de généreux donateurs lors de la collecte alimentaire qui a lieu une fois par an dans les supermarchés de la ville. S’ajoutent les invendus (aux dates limites) offerts par Carrefour Market.

Pour ces personnes, le langage autour de la nourriture saine et variée est difficile à entendre. Il les renvoie à leur situation de précarité et les culpabilise. Or, ils font ce qu’ils peuvent et ne connaissent que trop bien les problèmes nutritionnels qu’ils rencontrent. Des études le démontrent, leur alimentation contient peu de fibres, peu de vitamines car issue d’une nourriture industrielle ultratansformée. Alors, pourquoi privilégier ce type de nourriture au sein d’associations ? Parce qu’elle demande (et encore pour ceux qui le peuvent !) à être simplement réchauffée. Le temps de cuisson des produits frais étant plus long, donc plus onéreux, cette solution permet de dépenser moins en électricité ou en gaz, la facture est moins lourde.

En province, grâce à l’aide de mécènes et de dons, un partenariat est parfois mis en place avec des petits maraîchers. Un panier bio coûte alors environ 3 euros. Des cours de cuisine pour petit budget sont organisés. Ces initiatives, visant à améliorer la qualité nutritionnelle favorisent également les échanges, la convivialité. Elles permettent de rompre l’isolement, l’exclusion des personnes en situation de précarité.

A St Gratien, c’est impossible par manque de moyens financiers, de bénévoles trop peu nombreux et vieillissants et des locaux inadaptés. Or les normes pour la conservation des denrées périssables sont très strictes. Toutefois, les permanences du Vendredi jouent un important rôle de socialisation. Les personnes qui se présentent, souvent isolées y sont écoutées avec attention, guidées dans leurs démarches administratives. L’inclusion sociale doit leur permettre de retrouver un statut d’homme, de femme en capacité de participer à la vie collective. Ici, c’est l’écoute qui est favorisée ; à l’occasion de la 3ème journée mondiale contre la pauvreté, le Pape François a souligné son importance. Un très beau texte nous y invite : « Écouter, c’est commencer par se taire… Ecouter, c’est vraiment laisser tomber ce qui nous occupe pour donner tout son temps à l’autre. C’est comme une promenade avec un ami, marcher à son pas, proche mais sans gêner, s’arrêter avec lui, repartir pour lui » (André Gromolard).

Si le sort des plus démunis vous intéresse, si pour vous la réalité du vivre ensemble n’est pas un vain mot, n’hésitez pas à contacter le presbytère pour une rencontre avec l’un des volontaires du Secours Catholique.

Georgette

Sources : Se nourrir lorsqu’on est pauvre : revue Quart Monde (dossier n° 25) Juin 2016 – Franceinfo/santé/environnement et santé –

Photo : Pxhere – CCO – Domaine public

 

 

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