Les animaux dans la Bible

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Dans l’Egypte antique, considérés comme une incarnation vivante de principes divins, ils étaient associés à une divinité. Ainsi, le faucon, capable de voler et de planer très haut dans le ciel, était assimilé à Horus, dieu des espaces célestes. Les espèces animales apparaissent dans de nombreux récits de l’Ancien et du Nouveau Testament. Le nom de plus de 150 animaux y est cité (animal domestiqué tel l’âne, le bœuf… ou sauvage comme le léopard, le lion, le loup) … Ils sont souvent associés à un symbole permettant d’en tirer une leçon dogmatique ou morale. Ainsi :

 

L’agneau : Avec le mouton, il est très présent  dans la Bible. Dans le livre de la Genèse, quand Abraham s’apprête à offrir en sacrifice son fils Isaac, Dieu envoie un bélier pour prendre la place de l’enfant. Tout au long des Écritures, le peuple Juif est comparé à un troupeau égaré, dispersé qui attend son berger : « voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu’elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. » (Mt 9, 36). Lors des fêtes juives, comme d’autres ovidés, il est offert en sacrifice pour la réparation des péchés. Il symbolise donc le Christ.

 

L’aigle : Oiseau charognard considéré comme impur, il est comparé à Nabuchodonosor : « Le grand aigle, aux grandes ailes, à l’envergure immense, au plumage épais et chamarré, vint au Liban… » (Ez 17, 3) mais aussi à Dieu qui « porte » son peuple : « Je vous ai portés comme sur les ailes d’un aigle … »(Ex 19, 4) ou « veille » sur lui : « Tel un aigle qui éveille sa nichée et plane au-dessus de ses petits … » (Dt 32, 11). Un psaume fait allusion à une légende qui voulait qu’il renouvelle  son plumage et sa jeunesse en volant vers le soleil pour ensuite plonger dans l’eau :  « tu renouvelles, comme l’aigle, ta jeunesse » (Ps 102, 5). On peut y voir une allusion à la résurrection. Son regard restant fixé sur l’objectif qu’il veut atteindre, pouvant voler très haut dans le ciel, il représente, dans la vision des Quatre Vivants d’Ezéchiel, St Jean qui n’a jamais cessé de contempler la nature divine du Verbe incarné, le Christ.

 

L’âne :Utilisé comme bête de somme et moyen de transport, il occupe une place importante dans les antiques sociétés rurales. Signe de richesse, il est monté par les chefs de guerre, les princes et les rois. Mais à l’époque de Jésus, les grands de ce monde préférent les chevaux, jugés plus nobles. En s’asseyant sur un âne pour entrer à Jérusalem, Il veut faire comprendre qu’Il n’est pas un guerrier ou un souverain temporel : sa royauté n’est pas de ce monde. Servant au voyage sur des sentiers quelquefois escarpés, il figure le cheminement intérieur, parfois difficile.

 

Le bœuf : Dans la Bible, cet animal de trait sert aussi au sacrifice. Dans l’Exode, des dizaines de règles le concernent, telles que : le sabbat est jour de repos pour lui aussi. Lorsqu’il travaille, il ne peut être muselé et des lois prévoient les cas où il est cause ou objet de délits. Dans l’imaginaire, il représente la puissance de travail. Comme tous les bovins, il rumine sa nourriture pour bien la digérer. Il représente donc St Luc qui a longuement assimilé et médité les paroles de Jésus avant de les écrire.

 

La colombe : Sa blancheur et sa légèreté évoquent le retour à la paix (elle est le logo du Conseil Mondial de la Paix). C’est elle qui apporte un rameau d’olivier à Noé. Elle symbolise aussi l’espoir ou encore l’Esprit Saint. Lorsque les évangélistes décrivent le baptême du Christ, c’est elle qui descend sur Jésus tandis que la voix de Dieu reconnaît en Lui son Fils. Tout comme pour le renouveau de la fin du déluge, sa présence marque le début d’une ère nouvelle.

 

Les poissons : Dans la Genèse, ils sont créés le 5eme jour, en même temps que les oiseaux. Avec eux, ils ont reçu une bénédiction spéciale : « Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez les mers, que les oiseaux se multiplient sur la terre. » (Gn 1, 22). Ils échappent donc au déluge. Ils sont « signe » d’abondance et de vie. Dans les évangiles, Jésus rassassie la foule avec cinq pains et deux poissons. Pour les premiers chrétiens le symbole du poisson correspond à l’acrostiche « ΙΧΘΥΣ »  (Ichtus) qui signifie « poisson ». Les lettres grecques sont aussi les initiales de leur profession de foi : « Ιêsoûs Khristòs TheoûUiòs  Sôtếr », « Jésus-Christ Fils de Dieu, le Sauveur ».

 

Le serpent : Ennemi de l’homme depuis Adam et Eve, silencieux, parfois mortel, le Talmud dit de lui qu’il est la force du mal : « Le serpent, Satan et le penchant au mal se confondent en une même force …». Présent dans d’autres épisodes bibliques comme celui du serpent d’airain enroulé au sommet d’un mât selon la volonté du Seigneur, sa représentation devient alors plus positive. Semblable au bâton d’Esculape, dieu de la médecine, il symbolise alors ainsi la guérison, la transformation. Dans l’Egypte ancienne il incarnait les puissances de la création, de la régénération.

 

Cette semaine, en compagnie de quelques animaux des poèmes de Carmen Bernos de Gasztold, continuons à méditer et prier.

 

Georgette

Sources : La croix et SEBV  Bestiaire des animaux – Image Wikimédia Commons domaine public

Pour découvrir le symbolisme d’autres animaux bibliques, vous pouvez cliquer sur ce lien :

https://www.bible-service.net/extranet/current/pages/200145.html

Photo : Enluminure sur parchemin de Beatus d’Urgell – Wikimédia Commons – Domaine public et PxHere CCO – Domaine public

 

 

 

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