Apprends nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénétrent la sagesse

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Les lectures de ce 18ème dimanche du temps ordinaire sont une invitation à prendre pleinement conscience de notre existence temporelle .

La première est celle qui ouvre le livre de l’Ecclésiaste (traduction grecque de l’hébreu קהלתQohelet (ce nom signifie « celui qui s’adresse à la foule »). Ses premiers mots sont universellement connus : « Vanités des vanités, tout est vanité ». Ce manuscrit est classé dans la catégorie « des livres de sagesse ». Ceux-ci ne sont pas des essais philosophiques mais des livres de croyants, écrits pour des croyants.

Que comprendre par le mot vanité ? En hébreu il est écrit : « hèvel havalim hakol hèvel ». Le mot « Hevel » désigne généralement le souffle, la buée, la fumée, l’haleine ou encore une brume matinale, un brouillard passager. C’est aussi le nom de prénom hébraïque d’Abel. Dans l’usage biblique, c’est une métaphore pour parler de ce qui n’a pas de réalité durable, qui est éphémère et parfois même du néant. C’est une invitation à ne pas oublier la « brièveté » de toute existence terrestre. La réflexion de Qohélet s’articule en trois temps. Dans le premier, c’est une interrogation sur ce que nous essayons de contruire et de transmettre à la génération suivante ; dans le second, elle concerne le sort de l’homme en tant qu’être social, et dans le troisième c’est une méditation sur la « vanité » de tout ce qui pourrait donner un sens à la vie humaine si elle ne s’ancre pas en Dieu ! A la fin du livre, nous est donné la clé de cette introspection : « la poussière retourne à la terre comme elle est venue ». Seul le souffle Divin rend l’Homme vivant ! Lui seul connaît tous les mystères de notre existence humaine. En réalité, toute recherche de bonheur en dehors de Lui est une illusion. La seule richesse, la seule vraie valeur au monde c’est la foi qui est abandon entre Ses mains.*

Quant au psaume 89 (90), il a sans doute été composé après l’exil à Babylone, dans le cadre d’une cérémonie de demande de pardon au Temple de Jérusalem. La phrase du verset 13 « Reviens Seigneur, pourquoi tarder » se traduit littéralement par : « jusqu’à quand ? ».Les passages lus ce jour sont une demande pour obtenir la véritable sagesse qui consiste à avoir un regard lucide sur notre condition humaine. C’est aussi une prière pour la conversion de nos cœurs. Elle se résume par cette phrase : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse ». Cette lucidité doit nous apporter la sérénité puisqu’elle s’appuie sur Dieu qui désire notre bonheur, qui nous veut « Vivants ». Au terme de notre vie, le brouillard de notre existence terrestre se dissipera pour laisser place à la lumière de Dieu. **

Pour terminer notre méditation, nous pouvons lire ces extraits d’un petit ouvrage intitulé : Le pain de chaque jour paru en 1918 ; c’est une invitation du Père Dunoyer, de la congrégation des Rédemptoristes, à réfléchir à partir de textes très courts. Ceux du 22 Juillet et du 23 Juillet nous parlent de l’unique nécessité de toute vie humaine et de l’acte parfait de confiance.

Le 22 Juillet : [Jésus : Je te l’ai dit «  Une seule chose est nécessaire », c’est que tu sauves ton âme. Le reste s’évanouit comme la fumée : richesse, honneurs, jouissances, que servent-ils à ceux qui ont vécu il y a cent ans, s’ils ne sont pas sauvés ? Qui parle d’eux aujourd’hui ? Connaît-on seulement leur nom ? Il en sera de même de toi]. Le 23 Juillet : Acte d’abandon à Dieu : [Cet acte vaut plus que la pénitence qui immole le corps ; plus que la foi qui assujetit la raison ; plus que l’obéissance et l’abnégation faites d’actes successifs et restreints. Par l’acte d’abandon, l’homme s’en remet à la sagesse, à la bonté divine de tout ce qui regarde le corps, l’âme, la fortune, la vie, le passé, le présent, l’avenir, le temps et l’éternité »] –

En ce dimanche, au cœur de l’été, après l’avertissement de Qohélet et après avoir écouté attentivement le psaume 89, rendons grâce et Dieu et laissons monter à nos lèvres les paroles

  • d’un des couplets du chant Mon Père, je m’abandonne à toi : « Mon Père, Mon Père, en toi je me confie, en tes mains je mets mon esprit. Je te le donne, le cœur plein d’amour. Je n’ai qu’un désir, t’appartenir. Car ton es mon père, je m’abandonne à toi. Car tu es mon Père, je me confie en toi. » 
  • ainsi que celles de Laissez vous mener par l’Esprit :L’Esprit se joint à votre esprit pour murmurer « Dieu notre Père ». L’amour vous donne un cœur de fils et sa chaleur vous fait renaître…].

Georgette

Sources : * SBEV ( Service Biblique catholique Evangile et Vie) –  ** L’Intelligence des écritures de Marie-Noëlle Thabut.

 

 

 

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