L’Icône de l’amour miséricordieux

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Le Dimanche de la divine Miséricorde suit celui de Pâques. Institué par Jean-Paul II le 30 avril 2000, jour de la canonisation de Faustine Kowalska  (Sainte Faustine), il a été célébré pour la première fois le 22 avril 2001. A l’aide de l’icône de l’Amour miséricordieux de la congrégation des Sœurs de Sainte Anne (oeuvre qui, à travers des signes visibles, nous mène à l’invisible), nous allons découvrir la miséricorde de Dieu et méditer.

La scène se passe sur une montagne. Le fond couleur or symbolise lla demeure de Dieu, la vie éternelle. La perceptive est inversée. Habituellement, ce sont les hommes qui gravissent la montagne (signe qu’ils désirent rejoindre Dieu). Ici, située à l’arrière plan, elle semble indiquer que c’est Dieu qui vient à la rencontre de chacun d’entre nous. Elle représente trois anges (la Trinité). Leurs gestes révèlent l’attention et l’amour portés au jeune homme allongé. Les mains soutiennent, caressent, bénissent. Les visages « ocrés », couleur de la terre, mélangés à « une lumière dorée » ne sont pas sans rappeler cette phrase du psaume 79 : « …que ton visages’éclaire et nous serons sauvés ! » (Ps 79, 4). Ils ne peuvent être identifiés à aucune race humaine ; toutes cultures et tous peuples peuvent se reconnaître en eux. Les têtes entourées d’une auréole dorée (du latin « aureola » qui signifie couronne d’or) suggèrent le rayonnement émanant de leur personne et l’éclat de leur gloire.

Le Père représenté par l’ange qui se trouve à droite est incliné vers son « enfant ». Presque agenouillé devant lui, dans un geste de ferme soutien. Il a passé ses mains sous ses bras. Tout dans sa posture indique le prix qu’il attache à « sa créature » : « Il ne veut pas perdre le travail de ses propres mains… Il a créé l’homme afin qu’il puisse être heureux » (Carlo di Barolo, co-fondateur des sœurs de Ste Anne). Son regard est celui de la compassion. L’édifice derrière lui symbolise l’Eglise Universelle ; ses portes ouvertes sont un appel à y entrer pour participer à  la construction du royaume de Dieu et vivre la fraternité en actes.

Le Fils se tient à gauche : « la deuxième Personne de la Trinité divine, mû par l’amour, s’est offert lui-même à Son Père, comme un sublime holocauste… »(Carlo di Barolo). Prosterné devant le jeune homme, Il lui tient les pieds. Sa position est celle de l’adoration qui indique un profond respect. Ses mains, posées sur ses chevilles ne sont pas sans rappeler le lavement des pieds : « Si donc moi le Seigneur et le Maître je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme je l’ai fait pour vous »(Jn 13, 14-15). C’est un appel à vivre l’Amour. Son manteau bleu, couleur qui rappelle le ciel et fait référence au mystère de la vie divine donne une impression de calme. Dans l’antiquité égyptienne, elle était l’emblème de l’immortalité. Sa tunique rouge, quant à elle, fait référence au sang indispensable à la vie et rappelle le sacrifice du Christ qui a donné sa vie pour nous. Le bleu combiné au rouge indique ses deux natures : par son incarnation, Il est pleinement humain, mais il est aussi totalement divin. L’arbre se trouvant derrière symbolise la Croix et l’arbre de vie.

L’esprit Saint, venu participer avec le Père et le Fils au travail de « sauvetage » de l’Humanité est représenté par l’ange central qui, par le mouvement de ses ailes, semble descendu du ciel placé en haut de l’icône. Comme le fils, il est vêtu de bleu. Le manteau vert, quant à lui, est signe de renaissance. Dans l’art iconographique, les prophètes et l’évangéliste Jean, annonciateurs de l’Esprit Saint, portent souvent cette couleur qui évoque le renouveau spirituel. Au dessus des anges, les langues de feu de couleur orangée (teinte assimilée au mouvement, à la chaleur, à la joie) inondent la scène. Elles représentent l’Esprit Divin qui transmet la vie et apporte force et consolation. C’est Lui qui nous « réchauffe » qui ouvre nos yeux, nous consacre et nous envoie dans le monde pour « changer les larmes de désespoir dans la douceur des larmes de l’espérance » (Juliette Colbert de Barolo).

Le jeune homme, au centre, est enveloppé par l’amour trinitaire. Sa position centrale annonce notre participation au banquet céleste. Il est allongé sur un drap rouge. La signification de cette couleur est double : signe de royauté  elle est aussi celle de l’amour, de l’énergie vivifiante. Elle devient signe de la victoire de la vie sur la mort. Elle nous rappelle que nous sommes guidés, soutenus et guéris par le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Dieu depuis le premier jour: « nous aime et il veut notre bien et de plus, il désire notre bonheur » (Bienheureuse Marie Henriette Dominici). Le visage du jeune homme est penché vers le Père, il s’abandonne avec confiance entre ses mains. La posture des personnages nous rappelle que nous devons être de tous les combats afin que les plus jeunes, les pauvres, les malades … puissent retrouver leur dignité humaine puisque, en chacun, se trouve « une âme d’un prix infini que Jésus-Christ aime avec un amour immense »

Cette création artistique nous redit avec force que Dieu nous veut « vivants ». La présence des anges trinitaires témoigne qu’Il n’est pas indifférent à notre sort. Saint Jean nous le dit par ces mots :   « … Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle »(Jn 3, 16). La croix nous redit à quel point Dieu s’abaisse, se place en dessous de nous pour nous relever. St Irénée de Lyon aimait à dire : « La gloire de Dieu, c’est l’homme debout »

Georgette

Source : Images Saintes – Icône de l’Amour Miséricordieux. Signification des couleurs dans l’iconographie.

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