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« Qu’as-tu fait de ton frère ? »

Au chapitre 4 de la Genèse, premier livre de la Bible, l’auteur sacré nous présente un dialogue entre Dieu et Caïn. Caïn vient de tuer Abel, son frère. La voix divine se fait entendre : « Qu’as-tu fait ? » Et Caïn de répondre : « Suis-je le gardien de mon frère ? »
La question est posée… elle attend une réponse. Cette question ne cesse de revenir tout au long de l’histoire d’Israël, comme lors de l’installation en terre promise, qui ne peut pas être l’occasion d’oublier l’autre différent : « Souviens-toi que tu étais immigré, maltraité en Egypte, et c’est le Seigneur qui a entendu tes plaintes, qui s’est fait ton protecteur » (Dt 15,15). Plus tard Jean, à la suite de l’enseignement du Christ, traitera de menteurs ceux qui disent aimer Dieu et qui ignorent leurs frères (1 Jean).
Plus près de nous, en 2007, peu de temps avant les élections présidentielles, les évêques de France publiaient un document dont le titre reprenait cette question divine : « Qu’as-tu fait de ton frère ? » Ce texte est une nouvelle recommandation pour prendre au sérieux le message de l’Evangile et
le traduire dans la quotidienneté de notre existence, et dans le choix de nos appartenances idéologiques.
A la suite des moines de Tibhirine et des martyrs en Algérie, qui sont nos guides cette année dans cette découverte de l’autre, et à la suite de notre dernier thème spirituel de l’Avent : « Le Verbe s’est frère, osons la rencontre », cette question, « Qu’as-tu fait de ton frère ? », colorera notre carême qui commence le 6 mars prochain avec le mercredi des Cendres.

Dans le signet joint à cette feuille paroissiale, vous trouverez les différents évènements qui nous permettront de creuser cette question : temps de partage avec les enfants d’un village au Togo, temps de réconciliation avec Dieu et nos frères lors des 24 heures pour Dieu, temps de spectacle avec une histoire vraie racontée par Claire Tuloup-Duthieuw, temps de méditation sur ce thème de la fraternité avec des voix chrétiennes, musulmanes et juives.
« Le jeûne qui me plaît, dit le Seigneur, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans
vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore » (Isaïe 58, 6-8).
Alexandre +