Homélie du dimanche 20 janvier

Publié le

Un mariage à Cana : un événement ordinaire, dans un bourg ordinaire… mais qui sera le théâtre du premier miracle de Jésus raconté par l’évangéliste Jean !

Nous allons regarder ensemble la figure de Marie, la mère de Jésus présente à ces noces parmi les invités, et voir comment elle réagit et agit, au début de la scène, pour servir d’intermédiaire dans ce miracle de Jésus. Marie nous dira, à travers son attitude, quelque chose de notre vie chrétienne.

 

1erélément : Marie voit le manque et elle le dit à Jésus

Dès le premier jour des noces, qui en ce temps-là devaient durer 7 jours (le temps de boire toutes les réserves), patatra, voici que le vin vient à manquer ! Les femmes, qui à cette époque étaient plus au courant des secrets domestiques, étant donné le service qu’elles rendaient, s’en rendent compte les premières, et Marie en informe son fils, Jésus : « Ils n’ont plus de vin ! »

= et nous ? Savons-nous voir les manques essentiels, autour de nous ? Et le dire à Jésus, comme Marie ?

Le vin, par ses effets euphorisants, est le symbole de l’amitié, de l’amour, de la joie. Symbole aussi, dans la Bible, de la relation de l’homme à Dieu. Si ce « vin » vient à manquer autour de nous, alors quelle triste vie… Savons-nous voir ces manques de « vin » autour de nous ? Les nommer ? Et le dire à Jésus, dans notre prière quotidienne, à l’image de Marie : « Ils n’ont plus de vin » ?

 

2èmeélément : Marie fait confiance à Jésus et elle demande de le laisser diriger les opérations

Marie ne force pas la main à Jésus. Si elle l’appelle à agir, c’est très discrètement. Elle s’en remet à lui, en toute confiance : à lui de trouver la solution ! D’ailleurs, à cette époque, il n’a encore accompli aucun miracle.

La réponse de Jésus (« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. ») montre bien la distanciation que Jésus opère vis-à-vis de sa mère : il est venu sur terre pour faire la volonté du Père, et c’est cela seul qui doit guider son action. Il répond donc à sa mère qu’il est nécessaire d’entrer dans la mesure et le temps de Dieu, qui seul connaît le meilleur moment et la meilleure manière pour agir.

L’acte de confiance de Marie, justement, permet à ce règne de Dieu d’advenir dans le monde : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! » Ce sont presque les mêmes paroles qu’elle avait répondu à l’ange de l’Annonciation : « Que tout se passe pour moi selon ta parole ! »

= Marie nous montre ici le chemin de la confiance dans le seul Maître, qui est Jésus. C’est lui qui saura agir, lui qui connaîtra le meilleur moment et la meilleure manière pour combler le manque de « vin »Elle nous apprend à le suivre vraiment et à être prêts à agir en conséquence : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le ! »

 

3èmeélément : Marie s’efface derrière Jésus et elle rend grâce

Lorsque le miracle se produit, celui de l’eau changée en vin, Marie laisse faire… Elle ne fait pas obstacle. Elle laisse s’opérer le mystère divin : la surabondance de l’amour de Dieu donné à l’humanité par la présence du Fils de Dieu (= 6 jarres pleines « jusqu’au bord ») ; la bonté de l’amour du Christ donné à son Eglise (= le « bon vin »). Elle-même sait d’où vient le vin nouveau et cela augmente sa confiance en son Fils. Nous pouvons l’imaginer aussi rendant grâce à Dieu, comme lors de la naissance de Jésus (Magnificat).

= Marie nous apprend à entrer dans une perspective vraiment « chrétienne », c’est-à-dire toujours en relation à Jésus. Elle est appelée dans l’Evangile « la mère de Jésus » : de même, notre nom de « chrétien » nous relie à Jésus dans la foi et l’action de grâce. Notre vie chrétienne, comme celle de Marie, est relative au Christ : elle doit lui céder le passage et lui confier les rênes !

Père Edouard George

Plus de lecture...