Homélie du dimanche de l’Epiphanie à Enghien

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Plusieurs études astronomiques sérieuses tentent d’expliquer le phénomène de l’étoile des mages : il s’agirait de la « grande conjonction » de Jupiter et de Saturne, dans la constellation des Poissons, vers -7/-6 aC (année possible de la naissance du Christ) ; ou encore de l’explosion d’une étoile (supernova), observable à cette même époque. Mais quoiqu’il en soit des phénomènes astronomiques, les mages ne se sont sans doute pas mis en route pour cette seule raison. Car les mages n’étaient pas seulement des hommes de science, mais aussi des personnes remplies d’une profonde sagesse religieuse et philosophique. A leur observation des astres correspondait une intime recherche intérieure. La présence de l’étoile a peut-être été l’impulsion qui a éveillé l’attention des mages, mais s’ils sont arrivés jusqu’à Bethléem, c’est parce qu’ils étaient des hommes d’espérance, habités par une inquiétude religieuse forte. Chercheurs de la vérité, ils ont cherché et suivi l’étoile du salut.

Trois attitudes de ces mages nous poussent à vivre le même chemin de foi, à réveiller en nous le désir du salut et à nous mettre à la suite de l’étoile :

1/ Les mages se déplacent

Ici encore, le déplacement extérieur signifie le mouvement intérieur. A la suite d’Abraham, les mages quittent leur pays, la terre de leurs ancêtres, leur culture, leurs croyances, pour suivre l’étoile. Ils démontrent une vraie docilité à l’étoile, ils se laissent guider par elle. Ils sont prêts à sortir d’eux-mêmes et de ce qu’ils savent déjà, à prendre la route vers l’inconnu.Le désir du salut est plus fort que tout.

2/ Les mages rencontrent et interrogent

L’étoile mène les mages à Jérusalem, où ils rencontrent le roi et les autorités religieuses, qu’ils interrogent. C’est ainsi qu’ils passent de l’étoile (le langage de la Création, qui n’est pas immédiatement déchiffrable) à la Parole de Dieu (le langage de la Révélation, que Dieu fait de Lui-même).Ils découvrent, à travers cette Parole, une première manifestation (« épiphanie ») du Dieu qu’ils recherchent. Guidés par cette Parole, ils continueront leur marche pour aller à sa rencontre.

3/ Les mages sont prêts à tout donner

Lorsque l’étoile s’arrête au-dessus de la crèche de Bethléem, les mages sont remplis d’« une très grande joie » : la joie de celui qui a trouvé et qui a été trouvé par Dieu. Une joie telle, qu’ils abandonnent à l’enfant royal tous leurs présents. Toutes leurs richesses, leur savoir, leur sagesse, ne sont que de la poussière à côté du plus grand bien qui soit : rencontrer Jésus et l’adorer.C’est l’enfant divin qui guidait l’étoile et les mages comprennent, devant cet enfant, que l’homme qui vit de Dieu est plus grand que toutes les puissances du monde matériel, que l’univers tout entier.

Les mages venus d’orient sont pour nous des modèles : ce sont des chercheurs de sens, des hommes qui désirent profondément le salut du Christ. Imitons-les ! Soyons prêts à nous déplacer, extérieurement et intérieurement ; à interroger la Parole de Dieu qui nous montre Jésus, et à rencontrer ceux qui peuvent nous éclairer ; enfin, à tout abandonner, à tout offrir à Celui qui, seul, est capable de nous emplir d’une « très grande joie » !

Père Edouard George

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