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TOU(TE)S « MISSIONNAIRES » !

Pour tout chrétien catholique, le mois d’octobre est ordinairement considéré, dans l’Eglise, comme l’un des mois consacrés à la dévotion de la Vierge Marie. Il y a aussi le mois de mai, bien sûr ! Mais, c’est également le mois de la « mission ». Mission pour l’Eglise tout entière, Corps du Christ, à travers tous ses membres, selon les responsabilités et les charismes. Tous et toutes « missionnaires », intra et extra muros, sans exception ! À cause de notre « baptême », reçu au nom de la Sainte Trinité ! C’est ce que vient de nous rappeler, merveilleusement et en grandes lignes, Mgr Stanislas Lalanne, dans sa très récente Lettre pastorale, La mission, c’est notre vocation (1 er octobre 2018).
Et pour cela, il prend fermement appui sur ces paroles de saint Paul, qui s’adressait aux chrétiens de Corinthe en disant : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile ! » Malheur à saint Paul et aux Corinthiens ? Oui ! Malheur aussi à vous et à moi ? Certainement.
C’est dans ce registre « missionnaire », que je rédige cet « édito », en tant que prêtre «missionnaire » en provenance du diocèse de Goma, au centre-est de la RD Congo. Ce diocèse est l’un des six diocèses qui constituent la Province ecclésiastique de Bukavu. Il reçut la première annonce de l’évangile grâce aux missionnaires belges « Pères Blancs » (Société des Missionnaires d’Afrique). La première paroisse (Lulenga-Rugari) fut fondée en 1911, suivie par celle de Kitalaga-Bobandana (ma paroisse d’origine) en 1912. Le diocèse de Goma (25.000km2 de superficie) est frontalier avec le Rwanda et l’Uganda ; il ne fut seulement érigé en diocèse que le 30 novembre 1959.
Aujourd’hui âgé de cinquante-neuf ans, Goma, avec ses 23 paroisses (majoritairement rurales) et plus d’une centaine de prêtres diocésains sans compter les nombreux religieux et religieuses- a principalement misé, pour sa croissance, sur une évangélisation en profondeur largement centrée
sur les « Shirika » ou « Communautés ecclésiales vivantes » (CEV), dont la famille nucléaire constitue le noyau central indispensable. Ce sont ces « CEV » qui, malgré la précarité de la vie, prennent matériellement en charge leurs paroisses. Parmi les grands axes de la mission, dans le diocèse, se trouvent, en première ligne, l’éducation scolaire, l’alphabétisation des adultes (lire et écrire) et la promotion de la santé. Ce diocèse envoie certains de ses fils (religieux) et ses filles (religieuses) en « mission » en Asie, en Europe, en Amérique, et sur le continent africain !
Un petit bémol néanmoins… Le dynamisme dans la mission a quelque peu faibli depuis les tristes événements du Rwanda voisin (le génocide de 1994) avec leur néfaste répercussion sur le diocèse et l’ensemble de la province du Nord-Kivu, dont Goma est le chef-lieu. Cependant, il n’y a
pas à désespérer de la mission et de l’annonce de l’évangile… car l’Esprit Saint est toujours à l’œuvre ! Ne dit-on pas, avec espérance, que les épreuves fortifient (toujours) la foi ? Il suffirait d’y croire !
Père Aloys Shanyungu