« La foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte » (Jc 2, 14-18)

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La liturgie dominicale de ce mois de Septembre nous permet de méditer la lettre (épître) de St Jacques. Brève, elle ne comporte que cinq chapitres. Certainement la moins lue de toutes, elle traite de questions très pratiques concernant ce qui doit être une authentique vie Chrétienne.

Elle commence en ces termes : «  Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, au douze tribus de la diaspora, salut. ». Les avis divergent concernant son auteur. Ce n’est certainement pas Jacques le frère de Jean, puisque, selon les actes des apôtres, il a été tué dès le commencement de l’Eglise : « …le roi Hérode Agrippa se saisit de certains membres de l’Eglise pour les mettre à mal. Il supprima Jacques, le frère de Jean, en le faisant décapité » (Ac 12, 1-2). Certains pensent qu’il s’agit de Jacques le Juste qui n’était pas l’un des douze apôtres mais un proche parent de Jésus. Saint Paul y fait allusion dans sa lettre aux Galates : « Je n’ai vu aucun des Apôtres sauf Jacques, le frère du Seigneur » (Gal 1, 19). Après la mort du Christ, il représente la mouvance des judéo-chrétiens très attachés à leur racine juive. Paul le reconnaît comme l’une des « colonnes » de l’Eglise primitive : «… Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés comme les colonnes de l’Eglise, nous ont tendu la main, à moi et à Barnabé, en signe de communion »(Gal 2, 9). Aujourd’hui, les exégètes tendent à l’attribuer à un autre Jacques. La T.O.B (traduction œcuménique de la Bible), nous dit qu’il est peu vraisemblable qu’elle ait été écrite avant l’an 80 après J.C. Son contenu, centré sur un enseignement moral reprenant, pour une bonne part, les idées du milieu hellénistique de l’époque, sa langue et son style attestent que son auteur était originaire d’une région où l’on parlait le grec. Le texte, destiné à circuler entre les différentes églises, les interpelle sur le souci qu’elles doivent avoir de tous les  « pauvres ». Quel qu’en soit l’auteur, il est important !

La lettre introduit au Sacrement des malades : « L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Eglise, ils prieront sur lui après avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur» (Jc 5, 14) et traite de l’éthique Chrétienne. St Jacques met l’accent sur les actions concrètes que le disciple du Christ doit engager ; ce sont elles qui attestent de la pertinence de sa foi : « Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre est bel et bien morte» (Jc 2, 17). L’extrait, lu en ce 24eme dimanche du temps ordinaire, insiste sur ce point et nous amène à nous poser trois questions : 1) qu’est-ce qu’est véritablement la foi ? – 2) En quoi consistent exactement les œuvres ? – 3) quelles sont celles qui nous devons absolument mettre en œuvre dans nos communautés ?

Le mot foi vient du latin fidèle qui signifie faire confiance, croire. D’une façon générale, elle signifie avoir une ferme conviction, une profonde fidélité à quelque chose. Pour nous, Chrétiens, c’est faire confiance à Dieu et à Jésus-Christ. Elle trouve sa source dans le fond de notre cœur et est un don de Dieu ; elle augmentera si, avec Son aide, nous cherchons à approfondir Sa Parole. Lorsqu’elle se dit seulement avec des mots, elle est incomplète, vaine. Celui d’œuvre, vient de l’hébreu Mela’kah qui signifie un ouvrage qui se réalise, et du grec Oikodomia qui sous entend une action qui construit, qui érige quelque chose. Les œuvres dont il est question nous disent donc que nous sommes appelés à réaliser, à construire dès maintenant, par nos actes, le royaume de Dieu. Avoir une foi vivante ne se limite pas à croire, à obéir ; elle se démontre par des actes concrets.

Dans notre monde tourmenté, nos communautés doivent, plus que jamais, porter dans leur prière la vie de nos villes et du monde ; avoir le souci de l’évangélisation, travailler à la pastorale (l’art de vivre en référence à J.C.). Les besoins sont nombreux et, pour y répondre, les moyens sont multiples. C’est, par exemple, s’engager au service de la liturgie (art floral, chants, lectures …), à celui de l’annonce de la foi (éveil à la foi, catéchèse, aumônerie, préparation aux sacrements …) ou à celui de la charité (Secours Catholique, Accompagnement des familles en Deuil…). Nous pouvons également agir dans l’accompagnement scolaire, l’aide à nos prêtres, la préparation des fêtes paroissiales …). C’est également prendre part à la vie associative de nos villes… Peu importe ce que nous faisons et le nombre d’heures que nous y consacrons !. L’essentiel étant :

1) le témoignage, dans nos lieux de vie, de la foi qui nous anime. 

2) avoir la pleine conscience que nous sommes tous des pécheurs pardonnés par la grâce de Dieu. 

3) de nous mettre au service des autres pour travailler en actes à la construction du Royaume de Dieu qui se réalise progressivement et dont le « but » est de transformer les rapports humains.

La Doctrine Sociale de l’Eglise nous enseigne que nous sommes tous responsables d’autrui. Elle nous demande d’œuvrer pour le bien commun qui vise l’épanouissement intégral des personnes et des groupes qui constituent l’ensemble de la société. Chacun en est responsable à son niveau.

Georgette

Pour découvrir ou approfondir la Doctrine Sociale de l’Eglise vous pouvez consulter les liens ci-dessous :

Découverte : https://questions.aleteia.org/articles/35/que-dit-la-doctrine-sociale-de-leglise/

Approfondissement : http://eucharistiemisericor.free.fr/compendium_social.php

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