La sagesse a bâti sa maison – Livre des Proverbes 9, 1-6

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Dans l’ancien testament, le livre des proverbes se situe juste après les psaumes. C’est, en grande partie, l’œuvre du roi Salomon connu pour sa grande sagesse dont la renommée était répandue parmi toutes les nations voisines. Le mot « proverbes » tente de traduire un mot hébreu qui désigne une parole qui dit plus que son sens littéral ; elle est destinée à enseigner « la sagesse » selon Dieu. C’est donc un recueil de paroles destinées à apporter de l’aide dans la vie quotidienne mais qu’il est nécessaire de méditer afin d’en découvrir le sens spirituel.

 

La 1ère partie du livre (chapitres 1 à 9) a été rédigée directement par Salomon au 10ème siècle avant J.C. Elle se présente comme un enseignement fait par un père à son fils. La 2de (10 à 24), toujours de lui, a été écrite  dans un genre littéraire différent, destiné à nous renseigner sur la bonne ou la mauvaise manière de vivre. Quant à la 3ème (25 à 29), ils contiennent des proverbes de Salomon. Toutefois, sa rédaction est attribuée « aux gens d’Ezéchias » (le roi de Juda). Ces textes ont été écrits vers l’an 700 avant J.C. Les deux derniers chapitres (30-31), l’ont été par deux personnages : pour le 30, il s’agit d’Agur dont le nom signifie « qui rassemble », fils de Yaqé = « établi », originaire de Massa ; et pour le 31, de Lémuel ou Lemouël qui veut dire « appartenant à Dieu » ou « voué à Dieu », roi de Massa (tribu du nord de l’Arabie, non loin de la frontière Palestinienne). La valeur de ces deux textes est cependant identique aux précédents puisqu’ils ont été reconnus par l’Eglise comme « paroles inspirées de Dieu ». Tous, ont pour but de mieux structurer notre pensée afin de la rendre plus réceptive à la Sagesse de Dieu ; ils nous invitent à en adopter les attitudes : piété, générosité, fidélité… et nous mettent en garde contre les risques que font courir le mensonge, la paresse, les querelles …

 

Le passage, lu en ce 20ème dimanche du temps ordinaire, permet de nous interroger sur ce qu’est l’intelligence et la sagesse. Il y est fait allusion à l’Eucharistie, c’est donc une invitation à y écouter la parole de Dieu, à l’approfondir afin de découvrir que Sa sagesse ouvre un chemin à l’intelligence [« Venez, manger de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé. Quittez l’étourderie et vous vivrez, prenez le chemin de l’intelligence »] (Sg 9, 4-6). L’intelligence est la capacité de connaître, de comprendre, de s’adapter aux situations diverses. Elle est concentrée sur des objectifs, des résultats concrets. Son contraire est l’incompréhension le manque d’adaptation, l’instinct … La sagesse, quant à elle, est un don de Dieu, c’est la grâce de pouvoir voir chaque chose avec Ses yeux, elle conduit au discernement, à la douceur, à l’obéissance, à la prudence, à la justice ; elle s’appuie sur un savoir raisonné. Elle allie conscience de soi et des autres …, l’inverse est l’imprudence, l’emportement, la déraison, l’inconséquence …

 

Apprenons donc à vivre pleinement chaque Eucharistie, c’est en elle que nous trouvons la source de l’intelligence et de la sagesse ;elle n’est autre que la miséricorde infinie de Dieu pour chacune de ses créatures et elle se révèle sans cesse à travers les paroles du Christ et les nombreux signes d’amour qu’il nous a transmis.

 

Pour conclure, prenons le temps de relire, avec attention, un petit extrait de ce beau livre : [« …J’ai prié, et le discernement m’a été donné. J’ai supplié et l’esprit de Sagesse est venu en moi… Il y a dans la Sagesse, un esprit intelligent et saint, unique et multiple… ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant ; ami des hommes, ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, pénétrant les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils. La Sagesse, en effet, se meut d’un mouvement qui surpasse tous les autres ; elle traverse et pénètre toute chose à cause de sa pureté. Car elle est la respiration de la puissance de Dieu. » (Sg 7, 7 – 22 à 25).

 

Demandons à Dieu de développer en nous le Don de Sagesse, afin de reproduire dans nos communautés, par tous nos actes, l’image de l’Homme-Dieu.

Georgette

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