Homélie du 10ème dimanche du temps ordinaire à St Gratien

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« C’en est fini de Satan. » (Mc 3,26)

 

Un personnage apparaît plusieurs fois dans l’Evangile : « Béelzéboul », le « chef des démons », appelé aussi « Satan ».

1/ Qui est-il ?

Il a différents noms dans la Bible :

–      « Satan » = « l’accusateur, l’adversaire » = celui qui accuse Dieu et qui accuse l’homme (cf. Jb 1,6).

NB/ Dieu, Lui, libère l’homme !

–      « Le diable » = « celui qui divise » (il divise les hommes entre eux ; il divise l’homme en lui-même).

NB/ Dieu, Lui, unit l’homme en lui-même et les hommes entre eux !

–      « Béelzéboul » (nom d’origine incertaine) ; ou encore : « Bélial » (2Co 6,15) = le chef des démons, celui qui règne en dictateur sur les démons.

NB/ Le Règne de Dieu est toujours un Règne de douceur et d’amour !

Le diable n’est pas Dieu. Il n’est pas un « Dieu du Mal », un « contre-Dieu », une puissance du Mal qui serait d’importance égale à celle du Dieu bon Créateur. Son pouvoir est limité.

C’est une créature (il a été créé par Dieu, comme l’homme). C’est une créature spirituelle : un esprit, un ange.

Le diable est un être qui a été créé bon, mais qui, librement, n’a pas accueilli le plan de Dieu sur lui ; et qui cherche à en entraîner d’autres à sa suite (les anges, pour qu’ils deviennent des démons ; et les hommes, pour qu’ils se damnent).

2/ Qui est-il pour nous ?

Cf. les noms du diable : « accusateur, diviseur ». Il est l’ennemi opposé à Dieu et à l’établissement de son Règne dans l’humanité.

En effet, toutes les créatures spirituelles ont une influence les unes sur les autres : les hommes entre eux ; les anges et les hommes. La manière dont l’un utilise sa liberté rejaillit sur la liberté des autres : ce qui est vrai dans le domaine de la vie humaine, l’est aussi dans le domaine de la vie angélique, et dans les relations des anges avec les hommes.

Le diable fait partie de notre combat humain et chrétien :

–      cf. Gn 3 (1èrelecture) : on découvre dès le début la figure du « serpent », qui cherche à rompre la confiance entre l’homme créé et son Créateur, entre l’homme et la femme, en insinuant des choses fausses.

–      cf. les Tentations de Jésus au désert (cf. Mc 1,12-13) : il signifie le combat de tout homme contre les tentations fondamentales.

NB/ Jésus en sort vainqueur !

Attention : il ne faut pas non plus surévaluer sa présence… D’une manière générale, le diable a la place qu’on veut bien lui donner !

3/ Qui est-il pour Jésus ?

Jésus est accusé par les scribes de Jérusalem de n’avoir de la puissance sur les démons que par leur chef, le diable. Jésus répond par une parabole qui montre sa puissance sur le diable : le diable, « l’homme fort », est « ligoté » par Jésus !

C’est la bonne nouvelle : Jésus démantèle le Royaume de Satan. Jésus est clairement le plus fort !

La force du Messie se transmet aux baptisés : cf. le rite de délivrance/exorcisme, lors du baptême, accompagné de l’imposition des mains par le prêtre (geste de transmission de l’Esprit Saint) : « Que la force du Christ te fortifie, lui qui est le Sauveur et qui vit pour les siècles des siècles ! »

La Bonté de Dieu est première, dans l’ordre de la Création. Mais elle est aussi dernière, dans l’ordre de la Rédemption : « c’en est fini de Satan », dit Jésus. C’est bien l’Amour de Dieu, manifesté en Jésus-Christ, qui a le premier et le dernier mot !

Père Edouard George

 

 

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