En juin 1912, le poète quitte son domicile de Palaiseau et prend la route de Chartres. Son cœur est lourd et il va déposer son fardeau aux pieds de Notre Dame. De ce pèlerinage renouvelé en 1913, naîtront ses plus belles pages. » Dès que je l’ai vue, ça a été une extase. Je ne sentais plus rien, ni fatigue, ni mes pieds. Toutes mes impuretés sont tombées d’un seul coup, j’étais un autre homme » écrira-t-il. Son chemin invite à une renaissance !
1 : Les laudes avec le Père Edouard
Dans le car qui nous conduit à Chartres, le silence est demandé pour entrer en communion avec le Seigneur. Le lieu n’est pas commode au milieu de la circulation !. C’est le Père Edouard qui « dirige » cette prière matinale ; l’assemblée est bien réceptive. Les antiennes font place aux psaumes et aux hymnes puis à la Parole pour finir par une oraison dite par le Père. En chœur, nous terminons avec le chant« Mets ta joie dans le Seigneur ».Nous sommes déjà à Chartres, à temps pour la messe de 11 heures.
2 : La célébration de l’Ascension
Nous entrons dans l’immense cathédrale, les yeux éblouis par ce lieu exceptionnel, levant nos têtes vers ces vitraux témoignant de l’histoire de notre foi chrétienne. La célébration commence, c’est Mgr Christory, récemment installé, qui préside. La chorale fait raisonner des chants connus mais nous avons l’impression de les découvrir, les vibrations de l’orgue nous transportent. Il n’y a pas de doute, le Fils de Dieu est bien là, ressuscité. Mais pour le croire, pour trouver simple cette chose extraordinaire, incroyable et invraisemblable, il faut avoir reçu et accepté, cette grâce offerte à tous. Nous avons cheminé pour répondre à son appel.
3 : Repas chez les Sœurs de Saint-Paul de Chartres
A la sortie de la messe, il faut s’alimenter, nous reprenons la visite de Chartres en empruntant quelques rues qui nous conduisent au lieu du partage fraternel.
Après le repas, nous méditons sur des textes de Charles Péguy à propos de l’Education des enfants et les relations Parents-Enfants. Nous échangeons par petits groupes. Nous ne sommes pas forcément d’accord mais l’essentiel et d’apprendre à mieux nous connaître, nous rapprocher les uns des autres, comme le Seigneur nous le demande. Mais il faut déjà repartir, car c’est l’heure de la courte visite de la Cathédrale chargée d’histoire !
4 : La visite de la Cathédrale
Sous la conduite de notre guide, nous apprenons à distinguer le style roman du gothique, à comprendre la théologie par les vitraux, à en distinguer les époques d’après la composition et de ton des couleurs qui ont servi à leur réalisation ; nous découvrons la grande étoile avec le Christ en rapport avec le labyrinthe au symbolisme très fort puisque son centre représente le Christ vainqueur de la mort. Le parcourir c’est, en quelque sorte, cheminer vers la résurrection ! … Courte mais impressionnante cette visite. Mais il est temps de partir maintenant visiter le poignant séminaire des barbelés.
5 : Le séminaire des barbelés à Coudray près de Chartres
Franz Stock, prêtre allemand, d’abord étudiant à Paris, devint aumônier des prisons pendant la 2de guerre mondiale. Chargé de prendre soin des détenus, de préparer et d’accompagner les condamnés à mort Français, il forcera l’admiration de tous en mettant sa foi au service des Hommes et en montrant dans ses fonctions une grande compassion. Fait prisonnier de guerre en 1944, il sera en 1945, nommé directeur de la formation spirituelle d’un peu plus de 950 prisonniers allemands séminaristes. Il favorisera la réconciliation franco-allemande. C’est épuisé et solitaire qu’il mourra en 1948. Il avait souhaité rester un prisonnier de guerre et fut enterré au cimetière de Thiais surnommé « le cimetière des pauvres ». Alors qu’il avait tant œuvré pour former la nouvelle génération de théologiens allemands, sa sépulture fut longtemps ignorée de tous. Le 15 Juin 1963, sa dépouille était accueillie à Chartres pour être inhumée dans l’église de St Jean-Baptiste. Son histoire ressemble à s’y méprendre à celle de notre Seigneur !
6. Le Retour avec le Père Alexandre
Au retour, c’est le Père Alexandre qui nous accompagne dans le car. Il est déjà 18 H, c’est l’heure de rendre grâce pour toutes les merveilles reçues ! Le Père entame les vêpres. L’assemblée, bien que fatiguée suit.
Antiennes et psaumes viennent clôturer dans la joie ce beau pèlerinage. Après l’oraison et la bénédiction du Père, l’assemblée continue à chanter jusqu’à notre arrivée.
Michel N.
