Le don de l’Esprit Saint est pour tous (Actes des apôtres 10, 25-26 – 34-35 – 44-48)

Publié le

 

Corneille, le centurion, habitait Césarée [ne pas confondre avec la ville  appelée Césarée de Philippe pendant l’occupation romaine et à proximité de laquelle Jésus demanda à ses disciples : « Pour vous qui suis-je »(Mt 16, 13-15)]. Celle dont il est question dans le texte était : le principal port romain dans les liaisons avec l’Italie ; le lieu de résidence du procurateur Romain ; la capitale administrative de la province de Judée. Corneille responsable de la cohorte (une unité de la légion romaine appelée Italique), avait fait le choix de délaisser les dieux païens de sa nation. Rappelons que les Juifs, à cette époque, avaient commencé par traduire de nombreux textes en Grec puis à en rédiger dans cette langue. Cette évolution avait contribué à faire connaître le Judaïsme. De nombreux « gentils » (les non juifs) se montrèrent alors désireux de suivre quelques-uns de leurs préceptes, sans se convertir totalement par la circoncision. On les appelait les « craignant-Dieu ». Corneille, sa famille et ceux qui vivaient avec eux appartenaient à cette catégorie. Cet homme pieux aidait, par des dons, le peuple Juif opprimé : « C’était quelqu’un de grande piété qui craignait Dieu, lui et tous les gens de sa maison ; il faisait de larges aumônes au peuple Juif et priait Dieu sans cesse » (Ac 10, 02).

Le chapitre 10 commence par le récit d’une double vision. Celle de Corneille puis de Pierre. Dans la bible, les visions et les songes d’origine divine étaient des révélations qui suscitaient, chez celui qui les recevait, une réflexion lui permettant de prendre une juste décision : « Le Seigneur Dieu ne faisait rien sans en révéler le secret à ses serviteurs les prophètes » (Am 3, 7). A Césarée, Corneille voit un ange qui lui indique le nom de celui qu’il doit rencontrer : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu pour qu’il se souvienne de toi. Et maintenant, envoie des hommes à Jaffa et fais venir un certain Simon surnommé Pierre » (Ac 10, 4-5). Quant à Pierre, présent à Joppé (ou Jaffa) ville située à environ 48 km au sud de Césarée, sa triple vision des animaux impurs et la voix insistante qui lui intime l’ordre de les manger : « Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne le déclare pas interdit »(Ac 10, 15),vont le préparer à sa rencontre avec Corneille. Ainsi, lorsque les envoyés du centurion arrivent, malgré sa perplexité, Pierre sous l’impulsion de l’Esprit Saint : « …debout, descends, et pars avec eux sans hésiter, car c’est moi qui les ai envoyés » (Ac 10, 20) répondra favorablement à cette invitation et franchira la porte de la maison du centurion, ce qui était contraire à la loi : « …un juif n’est pas autorisé à fréquenter un étranger ni à entrer en contact avec lui … » (Ac 10, 28).

Ce que nous raconte le passage lu aujourd’hui, c’est le tournant décisif que cette rencontre va opérer. Pierre en acceptant de pénétrer dans la maison de Corneille va briser un tabou. Sous l’action de l’Esprit Saint il dira même : «  Dieu est impartial, il accueille, qu’elle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes »(Ac 10, 34). Pierre, reconnaissant en Corneille une grande spiritualité, va donner, à tous les membres de la maisonnée, un enseignement sur le Christ. Là encore l’Esprit Saint va se manifester pour l’aider à prendre une nouvelle décision : « Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint descendit sur tous ceux qui écoutaient la Parole » (Ac 10, 44). Cette nouvelle intervention va le pousser à baptiser tous ceux qui étaient présents : « Quelqu’un peut-il refuser l’eau du baptême à ces gens qui ont reçu l’Esprit Saint tout comme nous ? ». C’est une étape importante dans l’histoire de l’Eglise en construction. Dès l’Ancien Testament, Dieu n’avait-il pas voulu que sa bénédiction sur le peuple Juif s’étende à toutes les nations ? : « …En toi seront bénies toutes les familles de la terre »(Gn 12, 3). Cette ouverture faisait partie de son projet. Il désirait accepter, comme « l’un de ses enfants », tous ceux qui priaient et pratiquaient la justice :« Ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis, c’est d’être une création nouvelle » (Ga 6,15).

Dans ce récit, les actions de l’Esprit Saint foisonnent. Il en est de même dans tout le livre des Actes des Apôtres.  Ses nombreuses manifestations ont permis à l’Eglise naissante de prendre conscience et de résoudre les nombreux problèmes qui se posaient à Elle. A nous aujourd’hui : de demeurer réceptifs à ce qu’Il nous enseigne ; aux  nombreux indices qu’Il nous donne ; de détecter son action rédemptrice dans notre monde tourmenté. Ne met-Il pas en nous cette espérance qui : « ne déçoit pas puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné »(Rm 5, 5) ? N’oublions pas de le prier pour qu’Il  nous insuffle l’énergie nécessaire destinée à transformer le monde : « Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour »(Rm 8, 28).Jésus nous l’a promis : «  Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité tout entière… » (Jn 16, 13).

Georgette

 

 

 

 

Plus de lecture...