Le mot hébreu beriyth, traduit par «alliance», est employé dans la bible pour désigner un contrat, un engagement de Dieu avec les hommes.
Dans l’Ancien Testament, on distingue des alliances conditionnelles. Les inconditionnelles quant à elles sont celles que Dieu tiendra indépendamment de l’obéissance ou de la désobéissance humaine. Nous en retrouvons plusieurs : l’alliance adamique (avec Adam) – l’alliance noachique (avec Noé) – l’alliance abrahamique (avec Abraham) dans laquelle Dieu s’engage à donner une descendance abondante à celui qui deviendra le père de tous les croyants monothéistes – l’alliance de la terre (alliance Palestienne) qui promet le retour après la dispersion : « Tu reviendras au Seigneur ton Dieu … alors le Seigneur changera ton sort, …il te rassemblera de nouveau du milieu de tous les peuples où il t’aura dispersé … il te fera rentrer au pays que tes pères ont possédé… » (Dt 30, 3 et 5) – l’alliance davidique (avec David) Dieu y promet la perpétuité de la dynastie du second roi d’Israël : « Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur : J’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges » (Ps 88 (89) 4-5)
L’histoire de l’alliance noachique de ce 1er dimanche de carême se situe après l’épreuve du déluge. Lorsque la pluie cessa, Noé offrit en sacrifice des animaux. Cette offrande de remerciement plut à Dieu qui fit alors cette promesse : « je me souviendrai de mon alliance qui est entre moi et vous et tous les êtres vivants… » lʼarc-en-ciel en sera le signe : « L’arc sera au milieu des nuages, je le verrai et, alors, je me souviendrai de l’alliance éternelle entre Dieu et tout être vivant qui est sur la terre. » (Gn 9, 15-16). Antérieure à celle d’Abraham, elle nous dit quelque chose de l’amour incommensurable de Dieu qui, dès le commencement, a désiré une Alliance éternelle avec toute sa création.
L’arc-en-ciel, qui semble unir le ciel et la terre, et qui coïncide avec le retour de la lumière après la grisaille de la pluie, en est un magnifique symbole. Il nous dit quelque chose de la Révélation de la Bible : « …Tu as pitié de tous les hommes…Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’ils se convertissent. Tu aimes en effet tout ce qui existe… si tu avais haï quoi que ce soit, tu ne l’aurais pas créé… En fait, tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi, Maître qui aimes les vivants ». (Sg 11, 23-26).
Par ce terme, « les vivants », se profile déjà une autre promesse. L’Alliance biblique renouvelée, éclairée par l’Esprit Saint passera désormais par un autre chemin que celui de la peur ; elle offrira à l’humanité un projet de vie et non de « mort ». Elle sera faite de bonheur et d’espérance. Née de la foi chrétienne, cette annonce se résume à ceci : par sa mort et sa résurrection le Christ nous a délivré du poids du péché. Il nous apprend à aimer le non-aimable qui est en nous. En faisant la paix avec nous-mêmes, en apprenant à croire en l’amour personnel que Dieu nous porte, nous devenons capables d’aimer notre prochain. Enfin pacifié nous trouvons alors la force nécessaire pour devenir les témoins et les acteurs de la construction d’un monde où l’amour supportera tout, fera confiance en tout, espèrera tout, endurera tout et où la charité se vivra non avec des mots mais en vérité.
Georgette
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